Cette grande chanteuse prenait davantage de dimension dès qu’elle tenait le micro et faisait vibrer son auditoire tant sa voix chaude et chaleureuse transcendait les foules.

Révélée très jeune dès la fin des années 70, Raja a vite fait de s’imposer sur la scène nationale avec plusieurs succès qui ont, depuis, fait date mais cette réussite ne pouvait être limitée aux seuls contours de son pays puisqu’elle s’exila au Caire pour entamer une carrière internationale et ce, au berceau même de la chanson arabe.

Ses interprétations des plus célèbres chansons d’Oum Kalthoum  lui ouvrirent grandement les portes des studios les plus prestigieux de la capitale égyptienne.

Son ascension sur la scène arabe fut fulgurante pour l’installer rapidement et définitivement dans le concert des plus grandes chanteuses du monde arabe.

Et son grand mérite dans cette avancée vers la gloire artistique, c’est que Raja n’a jamais renoncé à ses études universitaires pour décrocher une Licence en Lettres avant d’obtenir un diplôme de 3ème cycle dans la même discipline.

Le succès foudroyant de Raja Belmlih c’est d’abord son style, alternant le dialecte et le classique de manière à satisfaire l’ensemble du public, du côté du Bouregreg, comme du côté du Nil.

Et cette conciliation, tranchant douloureusement avec les choix et autres chanteuses marocaines ayant délibérément préféré se convertir au style classique est tout à l’honneur de la défunte attachée aux valeurs culturelles de son pays d’origine jusqu’à sa tragique disparition le 2 septembre 2007 à la suite d’une longue maladie. Sa perte fut cruellement ressentie par tous ceux qui l’aimaient profondément, c’est-à-dire pratiquement tous ses fans dans le monde arabe.

Sa famille, ses proches et ses fidèles auditeurs ont chaudement pleuré sa brutale disparition et ne demandent aujourd’hui qu’un hommage posthume, de dimension nationale à son immense talent pour tout ce qu’elle a donné à la chanson marocaine et arabe.