Des écrivains à l’heure du Covid-19
Mohamed Nait Youssef
Confinées, mais inspirées. Les plumes marocaines trouvent dans cet état de solitude, d’isolement et du confinement une source d’inspiration, une occasion idoine et propice pour lire et relire les grands textes universels.
«Le confinement est absolument indispensable et il faut espérer que chacun le comprenne. J’affecte alors ces journées à davantage de lectures que d’écriture. Avec certains de mes amis écrivains, nous communiquons beaucoup autour de la littérature. Chacun raconte ses lectures et les impressions qu’il en retire», nous confie l’écrivain marocain, Mamoun Lahbabi.
La lecture nourrit certes les esprits et les âmes mais cette période est un moment inédit qui invite à se poser des questions, à chercher de nouveaux sens aux choses, à l’existence. «C’est pour moi ce que j’appellerai une période de «décantation littéraire» qui me permet de reconsidérer les choses dans le sens d’encore plus d’humilité, de solidarité et de compassion. », ajoute l’écrivain. En ces temps critiques, la solidarité, la reconnaissance et l’engagement sont des clés indispensables pour s’en sortir.
«Avant tous propos, je voudrai saluer de toute mon énergie le dévouement des personnels médicaux dans la lutte contre l’épidémie dans laquelle nous sommes unanimement et solidairement engagés», a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «Il est bien vrai qu’en ces temps difficiles la lecture apporte un réconfort considérable». En ces temps du confinement, la lecture pourra nous sauver de l’ennui, de la paresse et surtout de l’anxiété.
Pour sa part, Mamoun Lahbabi propose cinq romans aux mordus de la lecture à savoir «Les mille et une nuits» pour s’immerger de nouveau dans l’univers oriental et partager l’abnégation de Shéhérazade, cette héroïne dont l’image continue de parcourir les siècles. Puis «Le monde d’hier» de Stephan Sweig qui raconte avec nostalgie le monde qu’il voit s’éteindre devant lui. C’est un témoignage sur une page douloureuse de l’Histoire moderne.
Puis «Le jardin du passé» de Naguib Mahfoud qui témoigne des transformations qui agitent la société égyptienne à travers le tableau d’une famille moyenne. Puis «Avicenne ou la route d’Ispahan» de Gilbert Sinoué qui retrace le parcours fabuleux de ce médecin qui aura marqué de son génie l’histoire médicale du monde. Enfin un recueil de poèmes pour goûter à la belle sonorité des mots. Le choix est large entre Mahmoud Darwish, Abdelatif Laabi ou encore Mallarmé.