Marché de la bière : une bouffée d’oxygène en 2015

du groupe Brasseries du Maroc au titre de l’année dernière.

Le marché de la bière commence à respirer avec la sortie progressive du ramadan de l’été où la consommation atteint son pic. En effet, le groupe Brasseries du Maroc, qui domine le marché à hauteur de 95%, a réalisé un volume de ventre de bières de 772 576 Hl, en hausse de 0,9% par rapport à l’année 2014, marquant ainsi l’inversion de la tendance baissière constatée depuis plus de cinq ans.
De ce fait, le chiffre d’affaires consolidé a augmenté de 0,4% à 2,26 milliards de DH pour la même période de référence.
Cette inversion de la tendance semble également être le fruit de la nouvelle stratégie adoptée par Brasseries du Maroc pour récupérer les clients perdus qui s’orientent de plus en plus vers le marché informel. En effet, la société a lancé depuis le début du mois d’octobre 2014 une nouvelle marque baptisée Kania.
Cette nouvelle bière qui contient un volume d’alcool de 4,7% est commercialisée sous deux formes, la canette de 33 cl à 8 DH et la bouteille de 24 cl à 5,5 DH. Ce produit dont le prix défie toute concurrence a vu ses ventes doubler passant de 6202 Hl en 2014 à 12 911 Hl en 2015.
En parallèle, la bière-phare de Brasseries du Maroc, Casablanca Beer, a enregistré des ventes en hausses de 4,8% à 12 977 Hl. Ces performances ont permis le segment des bières produites par le groupe de progresser de 1,4% pour accaparer une part de 85,8% des ventes globales.
Les bières franchisées, représentées par la marque Heineken, détiennent une part de 12,8%. Notons que Heineken a enregistré des ventes en baisse de 3,6% à 99 251 Hl. Enfin, les bières Castel, qui brassent une part de marché à peine de 1,4%, ont affiché une hausse de 14,3% en raison de la montée en force de la marque Castel Beer.
Cette dernière a doublé son volume de ventes à 2004 Hl. Par types d’emballages, les bouteilles consignées représentent 62,3% des ventes globales suivies des boites avec 22,3% et des bouteilles perdus avec 13,4%. Le reste étant accaparé par les fûts.
Par ailleurs, le résultat d’exploitation de Brasseries du Maroc a augmenté de 26,7% à 454,3 millions de DH, faisant ressortir une marge opérationnelle de 20%.  La société impute cette amélioration à la baisse du coût des matières et au recul des dépenses marketing. Notons aussi que la fermeture des caves de Marjane est un mal pour un bien car les marges au niveau des revendeurs sont plus élevées que celles pratiquées dans la grande distribution.
Signalons qu’en 2015, les revendeurs ont écoulé un volume de ventes de 357 204 Hl en hausse de 2,4%, pour détenir une part de plus de 46%. En revanche, les ventes via le canal de la distribution directe ont baissé de 3,4% à 244 408, soit une part de 31,8%. Le reliquat est représenté par les grandes et moyennes surfaces.
Par faisceau géographique, le pic de la consommation est enregistré dans la région du Centre du Maroc, avec un volume de 339 294 Hl consommés. La région du Sud vient en deuxième position vu l’attractivité touristique des villes d’Agadir et Marrakech, avec un volume de 204 017 Hl. Ainsi, ces deux pôles accaparent, à eux seuls, plus de 70% du marché. La région orientale se positionne à la troisième place, avec une quantité consommée de 179 473 Hl.
Pour l’année 2016, le groupe prévoit la réalisation d’une meilleure performance du marché de la bière en 2016, en raison de divers facteurs notamment, le glissement des mois de Châabane et Ramadan vers mai et juin, affectant dans une moindre mesure les ventes de la saison estivale, la stabilité de la fiscalité sur les alcools en 2016 et la continuation de la baisse des prix de certains produits.
Conjuguée à la politique de maîtrise des coûts engagée depuis 2015, l’augmentation des volumes de vente qui serait générée par ces décisions, devrait se traduire par une amélioration des résultats opérationnels du groupe.
Notons enfin que les bénéfices consolidés de Brasseries du Maroc en 2015 ont dépassé 263 millions de DH, en hausse de 5,6% par rapport à l’année précédente.
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