Naîma Boutaïb brode avec les couleurs. Elle fait de la peinture son jardin d’aveux, un univers pour libérer sa mémoire et extérioriser ses émotions. Elle habite la couleur et la couleur l’habite artistiquement. Autodidacte, l’artiste peintre expose individuellement pour la première fois ses œuvres récentes au Centre culturel russe (CCR) à Rabat. Le vernissage de l’exposition a eu lieu lundi 11 juillet. L’artiste a choisi l’art abstrait pour donner des ailes aux couleurs et révéler ses souvenirs vivaces et ses aspirations attendues. La culture amazighe l’inspire.
«La culture amazighe est mon patrimoine sentimental», nous a confié l’artiste. L’artiste a grandi dans une famille où la mère faisait du hanbal» (tapis). «Nous passions nos vacances au bled où il y avait des femmes traditionnelles qui créent, si j’ose dire, des œuvres artisanales. J’ai étudié le tifinagh. Et je travaillais de l’abstrait en intégrant cet alphabet. C’est l’inconscient qui se reflète dans l’œuvre», ajoute-t-elle. En méditant ses tableaux, l’œil sombre dans la sérénité de la couleur bleue. Une couleur, qui selon l’artiste, est empreinte de sérénité et de calme.
Osez la vie, vibration, illumination, racines, explosion… tels sont quelques titres de ses œuvres. En d’autres termes, via ses peintures, Naima Boutaib vénère la vie, le plaisir et le vivre en commun. C’est un bel univers qu’elle résume dans son emploi des couleurs.
«J’aime les couleurs parce qu’elles représentent la joie et la vie du rêve. La couleur sort de moi, c’est mon âme. Je rêve pour le parfait, le meilleur, le beau et un monde que nous construisons tous contre l’obscurantisme et l’obscurité», a-t-elle précisé.
«Naima exprime ses émotions à travers ses couleurs et ses toiles. C’est pour la première fois qu’elle expose individuellement au CCR». C’est ces mots que le directeur du CCR à Rabat, Vassili Tchetchine a ouvert le bal de cette exposition.
A l’occasion, le Représentant du Rossotrudnichestvo, Vassili Tchetchine, a décerné le prix honorifique au citoyen russe, Vladimir Zavarzin ainsi qu’à son épouse, la marocaine Seti Derfoufi qui célèbrent les 30 ans de leur mariage.
Mohamed Nait Youssef