Noyades: gare à l’imprudence des baigneurs!

Le thermomètre grimpe, enregistrant par endroits des températures qui dépassent  les 40 ° C. Une vraie fournaise ! La chaleur oblige tout le monde, petits et grands, à aller se rafraichir au bord de l’eau, à se baigner, que ce soit au bord de la mer, dans une piscine, un étang, une rivière, un barrage et même des canaux d’irrigation. Le grand problème, pour ne pas dire le drame, ce sont les noyades qui surviennent pendant la période estivale. En cause, le non-respect des zones interdites à la baignade. Selon les chiffres de la protection civile pour l’année 2016, près de 7000 personnes ont été sauvées d’une mort certaine et 109 autres ont péri en mer durant l’été 2016. En cette période de vacances, la prudence est de mise.

La noyade est une détresse respiratoire aigue qui peut être fatale en moins de cinq minutes si personne n’intervient. Le mécanisme en cause dans toute noyade est la submersion. C’est une asphyxie mécanique provoquée, soit par inondation des voies respiratoires par le liquide dans lequel est plongé le sujet vivant, soit par une inhibition cardiorespiratoire brusque due au contact de l’eau froide avec la peau et les muqueuses. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 388 000 noyades sont recensées chaque année à l’échelle mondiale. Les enfants et les jeunes adultes sont les plus touchés, mais personne n’est à l’abri.

Le Maroc tout comme d’autres pays, enregistre des cas de noyades, surtout en été.  Quand la chaleur est insupportable et l’air devient irrespirable, chacun cherche à se rafraichir à sa guise, pour les uns, au bord de mer, pour d’autres, à la piscine et pour le reste, dans des barrages, des oueds, rivières  et même les canaux d’irrigation. Mais le hic réside dans le manque de vigilance et l’imprudence dont font preuve de nombreux citoyens, comme le témoigne le décès par noyade à Tanger récemment de trois jeunes âgés de 12 à 14 ans.

Chaque année et à pareil moment, la protection civile enregistre des centaines de noyades. Ses équipes interviennent certes pour sauver les nageurs imprudents, mais des dizaines de personnes décèdent par noyade en raison d’un manque de vigilance, du non respect des consignes, surtout dans des zones non surveillées au niveau des différentes plages du Maroc. Selon les chiffres de la protection civile pour l’année 2016, près de 7000 personnes ont été sauvées d’une mort certaine et 109 autres ont péri en mer durant l’été 2016. Ces chiffres élevés ne reflètent toutefois pas la réalité, puisqu’ ils ne concernent que les plages très fréquentées, dont certaines sont connues pour la noyade, et où de nombreux cas sont recensés chaque année comme les plages d’Ain Diab , Ain Sebaa, à Casablanca et Mehdia près de Kénitra, ou Oued Charrat , Mdiq, Fnideq , Martil…

C’est en mer qu’il y a le plus de victimes, surtout pendant les week-ends où l’affluence des baigneurs est importante et les moyens humains susceptibles de surveiller les différentes plages sont très insuffisants. Les accidents sont nombreux, les maitres nageurs ne chôment pas tout au long de la période estivale. Ils parviennent avec le peu de moyens dont ils disposent à sauver plusieurs personnes d’une mort certaine. Mais qu’en est – il au niveau des canaux d’irrigation, des oueds, des barrages, des étangs, des lacs…?

Adoptez des mesures préventives

Pour assurer une meilleure protection des nageurs qui affluent en masse vers les plages et plus particulièrement les plages d’Ain Diab, Zenâta, Bouznika ou Mohammedia, la protection civile met en place tout un dispositif composé de maitres-nageurs très compétents, de zodiacs, d’ambulances médicalisées, de jet skis.

Au niveau du poste de secours, il y a en permanence un médecin-urgentiste et un infirmier qui peuvent apporter les premiers secours et procéder à la réanimation du noyé. Mais quels que soient les moyens mis en place pour secourir les nageurs imprudents, la vigilance reste le maitre mot. L’observation par tous les baigneurs des règles de sécurité doit être la règle générale. Quand les maitres nageurs sont sur place, ils interviennent, demandent aux imprudents de faire preuve de vigilance pour eux-mêmes, pour leurs proches, mais également pour toute personne à proximité. Mais souvent, le drame se produit, surtout au moment où on s’y attend le moins. L’on se rappelle qu’en juin 2015 sur la plage de Skhirat, à Oued Cherrate, un groupe de onze enfants de Benslimane qui pensaient passer une journée mémorable au bord de la mer, sont morts par noyade.

La Vigilance en toute circonstance

Face aux risques de noyade, il faut faire preuve de vigilance et surtout savoir raison garder. Plusieurs mesures sont à prendre en considération. Il faut toujours choisir des zones de baignade surveillées et ne pas hésiter à demander des conseils aux maitres-nageurs présents. Quand on nage en eau de mer ou autre, il faut connaitre ses limites. Il n’est pas question de battre des records, mais l’objectif est de se rafraichir. Pour rentrer dans l’eau, il faut éviter de sauter brusquement, mais procéder toujours à une mise à l’eau progressive.

Après un repas copieux, s’accorder un délai d’au moins 2 heures avant de se mettre à l’eau,  en respectant toujours une mise à l’eau progressive. En cas de fatigue, réduire le temps de baignade. Il faut aussi se méfier de l’eau froide et sortir dès les premiers frissons. Il ne faut pas plonger dans une zone dont on ne connait pas les caractéristiques, ne pas nager en direction du large,  mais plutôt parallèlement à la plage, faire preuve de prudence et ne pas laisser les enfants sans surveillance.

Ouardirhi Abdelaziz

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