Qu’arrive-t-il à mon pays, au cœur du parcours de sa construction démocratique ? La panne dont il ne se relève pas encore, il y a déjà un certain temps, s’aggrave de plus belle et risque de perdurer plus longtemps. Toutes les cartes se brouillent à une cadence vertigineuse, depuis que le Makhzen s’y mêle, à couteaux tirés.
L’éthique politique aux pans de laquelle on a cru raccommoder les lambeaux déchiquetés de l’ère révolue, semble tourner au vinaigre. Et pourtant, beau contraste, au moment où l’entrain économique et diplomatique caracole, cahin-caha, au summum de la prouesse, le champ politique broie du pain noir.
On ne sait plus à quel se vouer, dans un engrenage où on se plait de tolérer l’absurde, sans plus tenir compte de son identité. Le Makhzen change de batterie et passe à la vitesse supérieure, en s’appuyant sur son nouveau turbo business, après avoir usé de son dynamo traction. Si on avait tablé sur le premier qui donne l’impression de se décrédibiliser, au fil du temps, on se presse de faire appel au fils de la «maison» et d’en faire le prochain pivot autour duquel s’articule l’appareil du dopage et de la saisie du paysage politique.
On se paie même le luxe de domestiquer un vieux fauve du mouvement national, par la tentation sordide. On accepte lâchement la tarte empoisonnée, même si le bilan est dérisoire, mettant au discrédit tout un passé illustre de haute militance.
On plaindra amèrement ces dupes qui, il n’y a pas longtemps, ils prétendaient d’autres issues démocratiques à la nation. On ne cessera pas, non plus, de le faire, face à une tournure politique scabreuse qui s’instaure, malheureusement, à grands pas, fustigeant, à coups de massue, l’autonomie partisane.
Faut-il, pour autant, lâcher prise et se résigner devant cette armada infernale makhzénienne qui engloutit, sur son passage, les anciens en perte de boussole identitaire et les récents en constant asservissement? Les vrais sortiront sans doute, encore plus grandis de cette rude épreuve, alors que l’ivraie sera coupé par le faux de la mainmise !