Pleins feux sur le génie artistique prolifique africain

“Bamako Dreams 30” au musée National de la Photographie à Rabat

Mohamed Nait Youssef

Rabat est désormais l’une des destinations majeures de l’art non seulement dans le continent africain, mais aussi dans le monde. En effet, après des grandes manifestations artistiques, entre autres,  « l’Afrique en Capitale », « Trésors de l’Islam en Afrique : de Tombouctou à Zanzibar», « Lumières d’Afriques », «l’Afrique vue par ses photographes, de Malick Sidibé à nos jours», «Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la restitution à la révélation. Volet contemporain», l’Afrique est mise à l’honneur par le biais de la belle exposition intitulée “Bamako Dreams 30” qui s’est ouverte, mardi 7 mai, au musée National de la Photographie à Rabat. Organisée par la Fondation Nationale des Musées en collaboration avec les Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, cette exposition événement  célébrant les 30 ans de la Biennale africaine de la photographie dévoile le talent et le regard à fois singulier et divers de  24 artistes issus des quatre coins du continent africain.

De l’amitié avant toute chose…

 «Nous sommes très heureux d’accueillir  cette biennale exceptionnelle qui est devenue historique et même une référence : la Biennale de Bamako de la photographie. Je suis très heureux d’apprendre que monsieur le Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo a annoncé que le Maroc sera l’invité d’honneur de cette grande Biennale de la photographie qui a vu émerger une culture, une créativité et un génie africain.», a souligné Mehdi Qotbi, président de la Fondation Nationale des Musées.

 L’Afrique, dit-il,  a été une source d’inspiration pour le monde. «Matisse, Giacometti …tous ces grands artistes se sont nourris de ce génie africain. Il ne faut jamais le perdre de vue, a-t-il rappelé.

Par ailleurs, Mehdi Qotbi a mis l’accent sur les excellentes  relations entre le Maroc et le Mali, ainsi que le rôle de l’art et de la culture dans le renforcement des liens amicaux entre les deux pays.

 «C’est une joie de pouvoir accueillir nos amis et frères du Mali. Il y a réellement une fusion entre nos deux peuples, entre nos deux dirigeants. Et la culture est là pour venir renforcer ce que Sa Majesté disait : la diplomatie culturelle. Elle est là, en marche.», a-t-il affirmé.

Les artistes maliens et africains à l’honneur

“Bamako Dreams 30” donne à voir les univers photographiques et artistiques des artistes talentueux maliens et africains.  En effet les œuvres photographiques de grands noms tels que Seydou Keita et Malick Sidibé, Abraham Oghobase (Nigeria), Aida Muluneh (Ethiopie), Ala Kheir (Soudan), Amina Benbouchta (Maroc), Amina Zoubir (Algérie-France), Amsatou Diallo (Mali), Andrew Tshabango (Afrique de Sud), Barthélémy Toguo (Cameroun), Baudouin Mouanda (République du Congo), Bakary Emmanuel Dao (Mali), Georges Senga (République Démocratique du Congo) Guy Wouete (Cameroun) , Jamal Mehssani (Maroc), James Barnor (Ghana), Jihane Tahri (Egypte), Mamadou Kounaté (Mali), María Magdalena Campos-Pons(Cuba), Mario Macilau (Mozambique), Mohamed Cherradi (Maroc), Mohammed Laouli (Maroc), Nirveda Alleck (Ile Maurice), Thami Benkirane (Maroc), Uche Okpa-Iroha (Nigeria) illuminent le musée National de la Photographie, à Rabat.

 «Cette exposition est magnifique, elle  est saisissante et captivante. Elle met en lumière des artistes photographes maliens, subsahariens africains. Cette exposition met à l’honneur des photographes maliens, notamment les précurseurs à savoir ; Seydou Keita, Malick Sidibé, mais également des photographes contemporains tels que Kounaté et bien d’autres.», a  révélé Andogoly Guindo, Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme du Mali.

Et d’ajouter : «je suis impressionné par la qualité des œuvres, par l’inspiration qui a présidé à la réalisation de ces œuvres. Je saisis l’occasion pour saluer le talent des artistes, leur génie, leur créativité… et tout cela pour dire que le génie est africain, il est prolifique en Afrique.

Le Maroc,  invité d’honneur  de la Biennale de Bamako

Une bonne nouvelle. Le Maroc sera  l’invité d’honneur  de la Biennale de Bamako, c’est que leMinistre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme du Mali avait annoncé lors de cette exposition.

«Je tiens à rendre hommage à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste. Je tiens à lui exprimer ma profonde gratitude, ma reconnaissance pour son soutien à la promotion de la culture africaine. Nous voyons l’œuvre qu’il accomplit depuis très longtemps pour la magnificence, pour la protection et la promotion de la culture et de l’art africains. Je tiens à lui exprimer toute notre gratitude.», s’est-il exprimé.

En novembre prochain  jusqu’à février 2025, a-t-il révélé,  les rencontres de Bamako, généralement connues sous le nom de la Biennale africaine de la photographie, qui est une plateforme qui rassemble tous les artistes photographes du continent, mais aussi des artistes photographes venant d’ailleurs, abriteront  le Maroc comme invité d’honneur.

«Nous souhaitons la participation du royaume du Maroc à la 14ème édition qui va célébrer également les 30 ans de  la Biennale africaine de la photographie. A cette occasion, nous souhaitons vivement que le Maroc participe en qualité de pays invité d’honneur.», a-t-il annoncé.

Une diversité thématique et des regards croisés :

 «Du prisme de l’autre à l’image de soi», «Contre-récits», «Regards humanistes», «Espaces réinventés», «Méditations écologiques», “Bamako Dreams 30” présente un  large éventail de thématiques abordées par le prisme de la photographie.

«Nous présentons aujourd’hui la nouvelle exposition du musée national de la photographie «Bamako Dreams 30» qui célèbre le trentenaire de la Biennale photographique de Bamako qui s’appelle aujourd’hui « les rencontres africaines de la photographie ». En effet, ce sont  Rabat et Bamako, deux villes au passé commun, mais au présent culturel rayonnant, qui collaborent ensemble pour présenter ce projet qui offre un regard sur la photographie africaine dans la diversité de ses formes et dans la richesse de ses styles.», nous confie Soufiane Er-rahoui, conservateur du musée national de la photographie et co-commissaire de l’exposition.

 Cette exposition, a-t-il rappelé,  confirme également l’ouverture du musée national de la photographie sur la scène internationale. «Nous présentons cette exposition autour de la photographie de notre continent, mais tout en honorant notre devoir envers la photographie marocaine parce que le Maroc est le pays le plus représenté dans cette exposition avec une sélection de cinq artistes, et tous les photographes qui participent à cette exposition ont déjà laissé leurs empreintes dans les éditions  précédentes de la Biennale de Bamako à l’exception d’un seul artiste : Mohamed Cherradi qui est à l’entrée du musée ; un artiste qui est, malheureusement , resté méconnu pendant très longtemps sans connaître la reconnaissance et la consécration qu’il méritait leur de son vivant. On profite de cette exposition pour lui rendre  hommage aux côtés des fondateurs de la photographie africaine comme le malien Seydou Keita et le Ghanéen James Barnor.

L’exposition se présente autour d’un parcours thématique enrichissant. Les thématiques s’enrichissent et se complètent mutuellement. «Le long chemin parcouru par les photographes africains pour s’émanciper du regard de l’autre, du regard colonial, du regard occidental pour forger leurs propres images et leurs propres représentations de leurs communautés et de leurs peuples. Il y a d’autres thématiques, des récits visuels, photographiques, engagés, contestataires,  alternatifs, écologiques, humanistes…véhiculés à travers les grandes générations qui ont marqué  l’histoire de la photographie africaine. », a révélé le co-commissaire de l’exposition.  

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