Ahmed Zaki : «le respect des grands équilibres macro-économiques ne devrait pas se faire au détriment des citoyens»
Abdelouahed Souheil : «la bonne gouvernance, maillon faible de la gestion de la chose publique»
«Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a élaboré son programme électoral sur la base d’une démarche participative», a affirmé Ahmed Zaki, membre du bureau politique, lors d’une conférence-débat organisée le 1er octobre sous le thème «Le Programme électoral en perspective du projet sociétal» et dont la modération a été assurée par Khadija Sebbar, professeure et chercheure universitaire. Cette rencontre, qui a été marquée également par la participation d’Abdelouahed Souhail, membre du BP et ancien ministre du travail, a été organisée par l’Espace-Cadres du PPS dans la Région du Grand-Casablanca.
Prenant la parole, Ahmed Zaki a souligné que le PPS a élaboré son programme sur la base de l’existant et ce, conformément à une démarche participative, impliquant tous les militants et experts du parti. En termes plus clair, ce n’est pas un projet clé en main confectionné sur commande, comme le font d’ailleurs certaines formations politiques, a tenu à préciser le militant du PPS. Il s’agit plutôt d’un programme qui reflète la vision du Parti du Livre de la réforme tout en tenant compte des réalités et contraintes du système, a-t-il laissé entendre. Le militant du PPS a indiqué qu’un véritable développement économique devrait avoir un impact positif sur les citoyens. Pour lui, «le respect des grands équilibres macro-économiques ne devrait pas se faire au détriment des citoyens et ce, en procédant à la réduction des dépenses, mais aussi à l’augmentation des recettes de l’Etat et en recourant à des solutions innovantes. Et d’ajouter que pour le PPS, un véritable développement requiert une vision intégrée et l’adoption d’une approche globale et transversale, appelant dans ce sens à la mise en place de politiques publiques inclusives associant tous les secteurs.
Par ailleurs, Ahmed Zaki a abordé dans son intervention, le bilan du gouvernement actuel, le qualifiant de globalement positif, en dépit de certaines contraintes structurelles. Il a mis l’accent sur le fait que le lourd héritage des gouvernements précédents a obligé l’Exécutif à revoir ses ambitions à la baisse.
Pour Ahmed Zaki, la force du parti d’Ali Yata réside dans sa capacité d’adaptation, de rénovation et d’enrichissement de sa pensée, soulignant dans ce sens, l’intégration de la dimension écologique dans le programme du PPS. «Aujourd’hui, on est tous appelé à interagir avec cette nouvelle dynamique que connait le Maroc», a-t-il noté en substance.
Lutter contre les inégalités de chances
De son côté, Abdelouahed Souhail a souligné que le Maroc a connu, ces 15 dernières années, un grand pas en matière de développement économique. Cependant, cela n’a pas eu de conséquences tangibles sur le vécu quotidien des citoyens. Faisant allusion à la question de l’école publique, l’ancien ministre de l’emploi a indiqué qu’il est temps de réfléchir à la mise en place d’une économie inclusive basée sur la justice sociale et ce, loin des approches comptables.
Pour ce faire, l’économiste recommande trois éléments indispensables pour l’application du programme gouvernemental. Outre la volonté politique, le militant du Parti du Livre met l’accent sur la nécessité de l’amélioration de la gouvernance, maillon faible de la gestion de la chose publique et la mise en place d’outils de travail. Une vision partagée par Abderrahim Bensar, membre du bureau politique, qui pour sa part a mis l’accent sur le fait que certains dossiers cruciaux, tels l’enseignement, la santé devraient être soumis à un consensus national et ce, conformément à une planification stratégique étalée sur 10 ou 15 ans et ne devraient plus être gérés selon un agenda électoral.
Même son de cloche pour Ahmed Salem Latafi, membre du bureau politique, qui a appelé à revoir la politique publique du système éducatif marocain et lutter contre les inégalités des chances, car on ne peut bâtir une société démocratique et moderne sans procéder à la réforme de l’école publique.
Khalid Darfaf