Rentrée académique sur fond d’expulsion

droit d’accès en troisième année. «Depuis un mois, nous essayons d’ouvrir les négociations avec la doyenne, pour résoudre ce problème qui nous coûte toutes ces années  passées à la fac, et en vue de sortir de cette impasse, mais en vain. Nous avons effectué toutes les procédures d’inscription, avons payé les frais d’inscription aux cours de langue à hauteur de 1000 DH sans vraiment les avoirs et pour enfin se retrouver expulsés sans réclamation ni explication», nous déclare M. H, étudiante.
La décision de la Faculté est justifiée par la mise en œuvre d’un règlement intérieur que même les étudiants ignorent. Ce dernier prévoit en effet le renvoi de tout étudiant qui ne valide pas ses modules pour avoir le DEUG en deux ans au maximum. De leur côté, les grévistes considèrent qu’il s’agit plutôt d’un illogisme. «Il s’agit d’un manque de communication totale et de transparence. Si la direction nous avait informés au début de l’année, on aurait pu prendre nos précautions. Nous ne savons pas pourquoi la direction a gardé le silence. Jusqu’à maintenant, personne ne communique avec nous. Pourtant  le projet de cet établissement est de lutter contre l’échec et la déperdition scolaire, tout en préparant les étudiants aux lendemains qui les attendent. Mais malheureusement, avec cet acte, ces jeunes étudiants craignent une expulsion non expliquée qui mettra fin a leur parcours universitaire, sachant que certains étudiants ont refait les mêmes modules pendant deux ans sans les valider,  mais ont été acceptés sur les bancs de la Faculté», souligne Imane, étudiante.
Une liste comprenant les derniers inscrits a été affichée lundi dernier. Mais  elle contient uniquement 50 personnes. La Faculté s’appuie naturellement sur l’application du règlement intérieur et des normes du ministère de l’Enseignement qui réclament l’exclusion de tout étudiant n’ayant pas validé ses modules en deux ans au maximum. Dans une déclaration à Al Bayane, Jamila Houfaidi Settar, doyenne de la faculté déclare que «selon l’arrêté paru au B .O N° 5270  du 19 Chaoual 1425 (2 décembre 2004)  et sauf dérogation du chef de l’établissement, l’étudiant  bénéficie de deux semestres de réserve pour le DEUG et d’un semestre de réserve pour les 5e et 6e semestres de la licence. Nul n’est censé ignorer la loi et les normes pédagogiques qui régissent l’université sont très claires sur cette question. Or, certains étudiants sont à la fac depuis 4 ans et n’ont pas obtenu leur DEUG. Donc, on n’a pas expulsé les étudiants. On a juste appliqué la loi  en affichant depuis le mois de juillet une liste de personnes réinscrites ayant encore le droit à cette dérogation d’une année de réserve. Les étudiants qui n’ont pas trouvé leurs noms ont épuisé leur droit. Nous sommes dans l’obligation de baisser le plancher pour donner l’opportunité aux autres étudiants. Par ailleurs, n’importe quel employeur n’embaucherait pas un jeune  ayant passé 4 ans pour obtenir son DEUG.»
Depuis l’affichage des listes, les étudiants ont décidé de poursuivre  le sit-in en  insistant sur leur désir d’ouvrir un dialogue rapide avec la doyenne de la Faculté afin de trouver une solution qui puisse satisfaire les deux parties, tout en respectant leur droit d’avoir une validation sur 4 ans et obtenir leur licence.
Les étudiants ont établi une liste des personnes désirant reprendre leurs études suite à une demande de la direction, afin de procéder à une résolution au cas par cas, mais le dossier n’a pas eu  de suite.
Ce problème qui touche des centaines de jeunes dénote d’autres défaillances dans le système éducatif au Maroc.

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