Revigorer l’arrière pays !

Petit à petit, la capitale du Souss et ses banlieues se dégourdissent l’existence, après les sévices de la période pandémique. La vie reprend ses activités habituelles dans nombre de secteurs socio-économiques. A cet effet, la saison estivale s’approche à grands pas, dans la destination de prédilection pour la plupart des visiteurs de tous les coins du territoire national. En fait, le tourisme local, puisqu’il en est question mieux que les autres visiblement loin de portée pour les petites bourses de la majorité des couches sociales, s’active dans les prochains jours. Les hôteliers mettent les ultimes retouches dans leurs établissements pour la circonstance. De même, les festivals thématiques qui ont l’habitude de se tenir, chaque été, tentent de montrer le bout du nez, en dépit de cette conjoncture dont le spectre rôde toujours dans les parages. Bien évidemment, il serait hâte de se lancer dans les grandes rencontres festives comme Mawazine de Rabat ou encore Timitar d’Agadir qui drainent des nuées colossales de public dans le plein air. Cependant, il serait judicieux de permettre des « petits » festivals des produits de terroir, à l’adresse des petits producteurs dont ce rendez-vous annuel constitue non seulement une fête, mais aussi une opportunité pour vendre le produit et s’octroyer un certain revenu, si minime soit-il. Le Moussem du Miel à Imouzzer Ida Outanane, en serait probablement un. Une manifestation à thème qui s’insère dans l’approche du tourisme écologique, avec la mise en place du PATI où émergent sentiers pédestres, maisons d’hôtes, gîtes de repos et autres sites de promontoire. Une occasion pour les apiculteurs, mais aussi les acteurs des produits locaux de se rassembler et d’étaler leurs petits commerces à la vente, quoique l’abeille quitte ses ruchers. En parallèle, des activités culturelles, artistiques, sportives et ludiques viennent agrémenter ces jours de jouissance et d’embaument. En effet, Immouzzer, la plus prisée des localités de la région, jouit d’une nature montagneuse pittoresque, en dépit du tarissement regrettable des cascades en raison de la pénurie ou la rareté des chutes d’eau. Toutefois, les falaises, les canyons, les vals, les récifs…aussi exceptionnels qu’avenants continuent à imprimer à cette nature plurielle un cachet des plus attractifs. Il faut bien souligner également qu’hormis l’effort entrepris en matière de la valorisation touristique à l’arrière pays, cette zone n’est pas, du reste, au bout de ses peines en termes de mise en valeur de toutes ses donnes naturelles. Enclavées et exclues, ces contrées souffrent toujours du désintérêt du président éternel, mais combien désuet. Le Moussem du Miel est, entre autres, l’opportunité d’attirer l’attention sur toutes ces tares et affres, d’autant plus que l’événement, intelligemment et joliment confectionné par les organisateurs de naguère, draine nombre de partenaires et de départements, institutionnels, représentatifs et associatifs. Ce rendez-vous qui avait réussi certainement à tendre des prolongements bien en dehors du pays puisque il s’enracine dans la mémoire et l’agenda des intéressés de tous bords, devrait faire de cette matière mythique qu’est le Miel, en particulier celui du thym, un levier  probant pour assurer à cette région tout l’essor qui lui revient, en tant que zone au potentiel prometteur. Ce rassemblement qui goûte aux saveurs de ce produit brut, aux arômes de la forêt fraîche et aux senteurs de l’air raffiné prend aussi goût aux explorations interpellantes d’un Maroc profond qui regorge de trésors inexploités. C’est là, en fait, la leçon inévitable qu’on peut tirer de cette célébration du miel, sécrétion d’une bestiole généreuse qu’est l’Abeille : celle de l’initiation au travail persévérant pour maintenir l’essor escompté. La région d’Imouzzrer, comme tant d’autres, en a grandement besoin afin de sortir de la précarité à une représentation communale défaillante, pendant des années, incarnée par le même profil archaïque.

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