Stress et morosité

Les pluies tardent et le stress, sous toutes ses formes, accentue sa pression au quotidien.

A celle du renchérissement des prix qui touchent l’ensemble des produits et des activités s’ajoute le stress hydrique dont l’ombre plane sur la terre et sur la population dans un contexte national morose où la stagnation fige la société dans une attente infinie…

Et ce projet de loi des finances, PLF 2023, attaqué de tous les côtés ; à part, bien sûr, ceux qui en tirent profit sans vergogne !

L’absence d’une vision englobant la résilience de l’économie nationale et les mesures d’urgence à prendre pour répondre aux attentes de la population aboutit à un PLF 2023 déconnecté de la réalité vécue.

Les mesures qui s’abritent derrière « une certaine équité fiscale et l’élimination de tout risque de fraude » ont suscité une levée de boucliers de la part des secteurs visés par les ponctions fiscales du gouvernement. On est très loin des « approches nouvelles pour une meilleure adhésion à l’impôt » et beaucoup s’attendent à ce que le gouvernement fasse marche arrière sur « la retenue à la source » comme son prédécesseur l’a fait auparavant pour les mesures relatives au système informatique de facturation.

La justice fiscale est encore loin d’apparaître à l’horizon alors que les recommandations des assises fiscales de 2019 sont encore sous le boisseau … Au final, c’est le consommateur qui paie la facture sans que l’on se soucie de l’état de sa poche et de son âme !  

Et puis cette tendance sournoise à la privatisation qui ne veut pas dire son nom mais qui est propagée par ci et par là pour préparer les esprits et faire disparaitre à terme les établissements qui assurent encore un service public.

C’est insidieux ; et cela est véhiculé lors d’émissions radiophoniques où il est question d’énergie ou de l’eau ; et où l’idée de produire son électricité est présentée avec un certain enthousiasme et comme une adaptation au progrès relatif à la production d’énergies renouvelables.

Il ne restera alors que d’attendre le moment propice pour « générer un important flux de recettes publiques et être moins préjudiciable à l’économie qu’une réforme fiscale classique. », comme le suggère le Rapport Climat et Développement de la Banque Mondiale, (Octobre 2022).

Le but serait « d’entraîner des ajustements comportementaux et économiques qui auraient des bénéfices climatiques associés » avec en parallèle « la suppression des subventions explicites au butane et l’instauration d’une taxe carbone » et « l’augmentation des tarifs de l’eau, qui sont restés bas malgré la raréfaction de la ressource » …

Il est aussi étonnant que ces approches considèrent le Registre Social Unifié, qui tarde encore à fonctionner depuis son annonce il y a déjà quelques années, non comme un geste de solidarité devant aboutir à faire sortir les ménages les plus défavorisées des affres de la pauvreté et du besoin, mais comme un paravent, tel ces murs construits autour des bidonvilles pour les cacher de la vue, où ces démunis devront dépérir ad aeternam. Aux autres, appelés génériquement « classes moyennes » de supporter autant qu’ils peuvent les impacts négatifs de « la fiscalité environnementale » proposée !

La seule idée qui aurait été écartée après les échanges réguliers avec le gouvernement de notre beau pays, l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable et autres, dans le cadre de la préparation de ce fumeux rapport concernant le changement climatique et le développement, est la taxation directe sur la capacité respiratoire des personnes selon une tarification adaptée à la pollution de l’environnement.

Cette fiscalité environnementale préconisée par les tenanciers de la Banque Mondiale a été déjà mise en œuvre ailleurs avec des dégâts conséquents importants aux économies nationales, à la cohésion sociale et à la stabilité des Etats. Au profit des multinationales, par le biais de ce fameux partenariat public privé, le secteur public est dans le collimateur pour le déstructurer.

Sur cette question et d’autres, les silences du gouvernement et son « laissez aller, laissez faire » contribuent fortement à la morosité et au stress éprouvés.

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