L’exhibition pharamineuse à laquelle on a eu droit, samedi dernier, lors de la soirée du derby casablancais, avait empli de fierté le peuple marocain, conquis par une marée d’ébahissement et de magnificence.
Jamais une partie de football n’a suscité autant de somptuosité, non seulement dans le pays, mais également en Afrique et sans doute, en Europe et même en Amérique latine où la balle ronde est hyper ensorcelante. Au-delà des rebondissements hallucinants qui ont, de bout en bout marqué le cours du match à haute tension, avec cette folle remontada des verts aux dépens des rouges en euphorie, on aura vécu sur les gradins bondés, des moments captivants, par ces géantes créations et ces couleurs phosphorescentes. Des trouvailles dans le génie humain, empreintes de renvois aux de l’identité, de l’histoire et du patrimoine.
Une soirée féerique dont des jeunots ont gratifié le public en délire, mais également le monde entier qui, à coup sûr, devait se demander où ces virtuoses ont sorti toutes ces merveille à retenir en haleine. A voir cet espace en lumières et icônes, on ne peut se retenir de s’interroger sur le secret de ces ébauches, sur la capacité intellectuelle et créative de leurs auteurs des deux camps et sur les temps et les moyens dont ils ont pu disposer pour procréer ces imaginations envoûtantes. Certes, de tout temps, notre pays a toujours une Nation de football, avec des stars, à l’instar de Larbi Benbark, la perle noire dont le légendaire Pelé avait reconnu la prééminence, en disant : «Si on me baptisait le Roi du football, Benbarek en était le Dieu !».
Cependant, jamais on n’aurait cru que ces jeunes qu’on prenaitpour des «profanes», être capables d’enfanter de telles images en trois dimensionsporteuses de messages dépassant, parfois le contexte sportif. Il est bien vrai que, derrière ces exécutants épris d’ingéniosité, des maîtres «architectes» en imaginaient, de la manière éclatante, la forme et le contenu de ces fantasmagories. Toutefois, il faudra tirer les enseignements de cette nouvelle génération de jeunes, en mesure de créer des prodigalités, par leur propre vouloir, fascinent toute la planète et, de ce fait, procurent au pays une estime sans frontières.
Imaginons que ces mêmes jeunes, avec un climat plus convenant à leur égard à travers des conditions requises en termes de scolarité, de santé, de culture et de travail décents et de qualité, quelle facture de jeunes en aurait-on ? C’est dire que nos jeunes, de par le potentiel inné dont ils regorgent dès leur naissance, ont besoin de l’intérêt et de la protection de la part des politiques publiques de l’Etat. Il ne suffit de le dire dans des slogans creux sans lendemains, mais par des actes plausibles à leur adresse. Les tifosis des clubs rouge et vert, viennent de faire une démonstration du génie marocain. C’est à méditer pour de bon!