Une nouvelle hausse inexpliquée

Prix à la pompe

Par Fairouz El Mouden

Les distributeurs des produits pétroliers continuent de jouer pleinement le libre jeu du marché. Les prix à la pompe ont été revus encore une fois à la hausse jeudi dernier alors que les cours du baril sur le marché international  continuent leur trend baissier depuis quelques semaines. La hausse touche cette fois le gasoil pour le porter à 14,99 dirhams le litre au même niveau du prix actuel de l’essence.

D’aucuns s’interrogent aujourd’hui sur les raisons de cette nouvelle augmentation jugée inquiétante pour les marocains qui se voient de plus en plus dénués de toute protection. D’ailleurs, la hausse de 10% du Smig décidée au lendemain de cette énième hausse des prix des produits pétroliers est qualifiée d’action purement politique qui reste totalement insignifiante sur le plan économique et sur le pouvoir d’achat du consommateur.

Malheureusement, la hausse des prix à la pompe se fait automatiquement au Maroc et jamais dans les mêmes proportions des augmentations effectuées à l’échelle internationale, regrette Bouazza Kharati, président de la Fédération marocaine de droits du consommateur. De son avis, la hausse reste totalement injustifiée étant donné la tendance baissière des cours du baril au niveau mondial. Le marocain est aujourd’hui victime, dit-il, d’un système créé par la libéralisation en 2015 d’un secteur hautement stratégique sans mettre en avant les mesures sécuritaires préalables pour protéger le consommateur, à savoir une instance de régulation  comme cela à été fait pour le secteur des télécommunications et des banques et assurances.

La Fédération a toujours appelé à la création de cette instance énergétique de régulation que, se soit pour les produits liquides, gazeux ou solides, explique Kharrati et ce sans toucher les intérêts des distributeurs.  On rappellera  à cet effet que les marges bénéficiaires des distributeurs des carburants affichent à nouveaux des niveaux record jamais atteints auparavant. Le chiffre d’affaires d’Afriquia Gaz a enregistré une hausse de plus de 55% au titre du premier semestre 2022, soit une amélioration de 75% par rapport à la même période de 2021.

L’anarchie qui règne dans ce secteur frappe de plein fouet la classe des salariés et des fonctionnaires qui s’annonce la première victime de l’inflation au Maroc. Cette classe dite moyenne continue de subir les hausses successives du pouvoir d’achat. Le président de la fédération marocaine des droits du consommateur précise qu’aucune hausse des prix des produits pétroliers, ne peut se faire sans l’accord préalable du gouvernement et qu’il est entièrement paradoxal d’autoriser de telles hausses et décider en même temps la hausse de 10% du SMIG et SMAG qui s’annoncent insignifiante dans le contexte actuel marqué par la flambée des prix de la plupart des produits.

Le Maroc semble dans une situation de Pléthore où tous les produits sont disponibles et tous les moyens d’acheter aussi sont  disponibles, qui pénalise la classe des salariés et des fonctionnaires qui paient directement l’impôt et qui sont  fortement touchés par le processus inflationniste sans aucune protection ni soutien…

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