Une usine Fiat au Maroc

C’est l’une des questions centrales qui s’est posée lors de la visite à Turin du ministre del’Industrie, Moulay Hafid El Alamy. Il y a rencontré les principaux acteurs de secteur de l’automobile italiens, et la question de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler n’a pas manqué de surgir dans les discussions.

S’il est prématuré de parler d’une quelconque formalisation d’un projet de ce genre, car les équipent des deux géants automobiles planchent actuellement sur la signature d’une lettre d’intention qui devrait être signée début décembre, cela n’a pas empêché notre ministre de l’industrie de se montrer fortement suggestif dans son argumentaire mais aussi dans ses différentes déclarations. En voici d’ailleurs un petit florilège.

«Notre relation avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA) date de très longtemps. Le Maroc est associé dans le sourcing de Fiat depuis longtemps.

La stratégie du Maroc vise à se placer en tant qu’acteur sérieux sur l’échiquier automobile international. Je ne raterais aucune opportunité de développer le business. Nous discutons avec les uns et les autres. Dans ce type de discussions, il faut avoir l’humilité d’apprendre, car chaque métier a ses spécificités»; «Ma réflexion personnelle, en tant qu’ex-opérateur économique, je pense que la carte marocaine est une carte additionnelle de compétitivité chez un constructeur. Pour nos amis italiens, je pense que nous pouvons apporter de la valeur ajoutée»; «Si je peux modestement contribuer à son amélioration, je n’hésiterais pas à le faire»,…

Il faut dire que les constructeurs européens avouent eux-mêmes qu’avec l’inflation des réglementations, les coûts deviennent de plus en plus dissuasifs, réduisant ainsi leurs marges et les poussant à chercher une meilleure productivité en dehors de l’espace européen.

Une chose est sûre, l’implantation d’une usine Fiat au Maroc ne peut faire que du bien à notre industrie à condition de veiller à ce que le taux d’intégration soit au rendez-vous.

Seulement d’ici là, de l’eau coulera sous les ponts.

En effet, l’ensemble PSA-FCA qui comptera 22 plates-formes, 54 usines de montage principales, 408.000 personnes et 14 marques, devra d’abord régler ce casse-tête industriel. L’enchevêtrement de plates-formes, d’usines, de marques est d’une complexité jamais vue jusqu’ici affirment les experts de l’industrie automobile européenne.

Soumayya Douieb

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