La rentrée demeure dans le virtuel

Enseignement

B. Amenzou

La rentrée scolaire 2020-2021 demeure très virtuelle. En effet, dans plusieurs contrées du royaume, y compris dans la préfecture de Casablanca, capitale économique du pays, cette rentrée n’a eu lieu, dans la plupart des cas, que sur les réseaux sociaux et dans les déclarations du ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, véhiculées par les médias.

Car, sur le terrain, on se rend compte facilement que des lycées, des collèges et des écoles publiques du primaire ne sont pas dotés d’infrastructures nécessaires pour lancer la formule de l’enseignement à distance.

Dans plusieurs établissements, la connexion internet, souvent lente, n’est disponible que dans l’administration, dédiée exclusivement à l’usage administratif. Du coup, les enseignants rencontrent d’innombrables problèmes pour joindre leurs élèves via des applications de messageries instantanées, leurs comptes sur les réseaux sociaux et par leurs propres moyens. Selon des informations recueillies, lundi, auprès de certaines écoles publiques dans la préfecture de Casablanca, la plupart des enseignants n’ont pas encore pu joindre l’ensemble des élèves.

C’est-à-dire que les cours n’ont pas encore démarré. Et rien ne présage leur démarrage effectif dans les prochains jours. C’est ce constat qui aurait poussé le ministre de tutelle à évoquer la formule d’auto-apprentissage. Dans ce cas, les lois devaient être revues pour recadrer les missions de son département.

Dans le privé, des formules d’enseignement à distance ont été effectivement mises en place par des établissements, alors que des problèmes autour des frais de scolarité du dernier trimestre de l’année précédente demeurent soulevés dans plusieurs cas. De même, plusieurs parents n’ont pas accepté de payer des frais de scolarité pour l’enseignement en présentiel pour voir enfin de compte leurs enfants devant les écrans à la maison où la présence d’un éducateur est indispensable pour leur encadrement dans les cas où les deux parents travaillent. Autant dire que les problèmes soulevés lors du dernier trimestre pour les frais de scolarité seront encore accentués cette année.

Des établissements facturent un service et offrent un autre. Dans les zones où la formule de l’enseignement en présentiel a été adoptée, des groupes restreints ont été formés pour s’aligner sur les règles de sécurité sanitaires, forçant ainsi un allègement du programme. Dans ce cas de figure également, l’école facture un service et offre un autre. Car, les écoles du privé n’ont pas revu à la baisse les frais de scolarité, même si les services ont été simplifiés. En plus de tous ces dysfonctionnements, la question de l’égalité des chances est bafouée sur toute la ligne.

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