Où va l’enseignement dans notre pays ? La question est d’autant plus courante qu’elle interpelle tout le monde, excepté certains patrons des institutions du privé. Jugez-en ! Lors des examens de fin des études des collèges dans un établissement à Agadir, ce que l’on appelait anciennement le brevet, les élèves ne se souciaient nullement de cette épreuve, en face des surveillants.
Les apprenants leur disaient dans les classes d’examen, sans avoir froid aux yeux, que le directeur leur a promis de leur mettre un 19,5 à leur bulletin et qu’ils n’ont pas à s’en faire. Il ne leur suffit que de prendre un point à l’examen et le reste, il s’en chargera !
Ce qui s’est passé dans la capitale du Souss n’est pas un fait exceptionnel, puisque ce scandale est généralisé un peu partout dans tous le territoire du royaume, hormis peut-être bien, une minorité qui tientencore à la moralité et au respect de la profession.
Les enseignants qui assuraient le bon déroulement de l’examen avec tout ce que cela devait comporter d’éthique et d’équité, s’en sont révoltés amèrement, sans pouvoir y réagir, car ce qu’ils ont entendu d’effroyable de la bouche de ces élèves, ne relevaitpas de leur compétence. Il faut bien dire que, sans avoir l’intention de mettre tous les patrons de l’enseignement privé dans le même registre de conscience, la majorité ne cherchait que l’argent et que la finalité justifie bien le moyen d’y parvenir.
Par le biais de cette approche révoltante, l’enseignement privé fausse le principe de l’égalité de chances par rapport à son homologue du public, étant donné que les élèves du premier bénéficient des largesses de leur directeur en vue d’attirer des clients, tandis que leurs équivalents du second s’en trouvent profondément lésés et frustrés. Il va sans dire aussique le privé, pour sa quasi-totalité, serait généralement rempli de «cancres» dont les familles cherchent par tous les moyens, de sauvegarder la scolarité de leur progéniture.
Les patrons inciviques conscients des «tourments» des parents profitent de cette aubaine pour renflouer leurs caisses. Que faire alors, face à cette gangrène qui sévit dans le corps de l’enseignement, déjà en mal de gestion sur tous les plans et dont les réformes répétitives ne parviennent guère à transcender et cicatriser?
Il est évident qu’on ne sauraitabsolument pas blâmer le civisme et l’abnégation dont font preuve certaines personnes dans le secteur, en dépit des contraintes et des déficits qui le rongent. Cependant, on ne doit en aucun cas, faire indéfiniment la sourde oreille à ce «monstre» de l’enseignement privé qui ne cessede s’enrichir illicitement aux dépens des citoyens, par la négligence, l’incivisme, la flambée annuelle des tarifs d’inscription.
En fait, c’est parce que ce phénomène était devenu une réelle vache laitière que l’on constate l’invasion des barons de la rente, au même titre que les cliniques privées d’ailleurs, ce qui crée certainement un conflit d’intérêt parmi les bénéficiaires de ces opportunités éhontées.