En nommant son futur chef de cabinet
Joe Biden presse le pas dans la transition alors que Donald Trump ne concède toujours pas sa défaite: le président américain élu a choisi dans la nuit de mercredi à jeudi un démocrate chevronné pour être son chef de cabinet à la Maison Blanche.
M. Biden, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, procède ainsi à sa toute première nomination, annoncée dans un communiqué par l’équipe de la transition présidentielle Biden-Harris.
«L’expérience
longue et diversifiée de Ron Klain et sa capacité à travailler avec des gens de
tous les horizons politiques sont précisément ce dont j’ai besoin pour un chef
de cabinet de la Maison Blanche alors que nous sommes confrontés à ce moment de
crise et rassemblons à nouveau notre pays», a déclaré le président élu.
«Ron a été d’une valeur inestimable pour moi au cours des nombreuses années où
nous avons travaillé ensemble», a ajouté M. Biden à propos de celui qui fut son
premier chef de cabinet lorsqu’il était vice-président, à partir de 2009.
M. Klain, 59 ans, a également travaillé avec M. Biden lorsqu’il était président du Comité judiciaire du Sénat. Il a ensuite été le chef de cabinet du vice-président Al Gore. Sous la présidence de Barack Obama, Ron Klain a coordonné la réponse de la Maison Blanche à la crise Ebola en 2014.
M. Klain a assuré que c’était «l’honneur d’une vie» d’être nommé à ce poste. «J’ai hâte de les aider, lui et la vice-présidente élue, à rassembler une équipe talentueuse et diversifiée pour travailler à la Maison Blanche, pour nous atteler à leur ambitieux programme de changement, et chercher à combler les divisions dans notre pays», a-t-il ajouté.
Le choix de Ron Klain a suscité les éloges des démocrates, comme la sénatrice Elizabeth Warren, qui a qualifié la désignation de Ron Klain de «super choix» parce qu’il «comprend l’ampleur de la crise sanitaire et économique et il a l’expérience pour diriger cette prochaine administration».
Depuis que sa victoire aux élections du 3 novembre a été annoncée samedi dernier par les principaux médias américains, Joe Biden s’est adressé à la nation, a mis en place un groupe de travail sur le coronavirus, s’est entretenu avec des dirigeants mondiaux, y compris des alliés de Donald Trump, et a commencé à passer en revue les membres potentiels de son cabinet.
Mercredi, il a reçu par téléphone les félicitations des Premiers ministres australien Scott Morrison et japonais Yoshihide Suga, ainsi que du président sud-coréen Moon Jae-in, après celles d’autres alliés traditionnels des Etats-Unis les jours précédents.
Le président Trump, qui abhorre les «perdants», a jusqu’à présent refusé de concéder sa défaite et mène une lutte judiciaire dans l’espoir de renverser le résultat de l’élection. «Une source d’embarras», a commenté Joe Biden mardi.
En adoptant cette même ligne de déni, un responsable clé de l’administration Trump a empêché qu’elle fournisse financement et coopération à l’équipe de transition.
L’identité du futur chef de cabinet de la Maison Blanche a été annoncée au terme d’une journée marquée par des commémorations du 11-Novembre en ordre séparé, à rebours de ce traditionnel moment d’unité.
M. Trump s’est rendu au cimetière national d’Arlington, près de Washington, où il a déposé une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu, tandis que M. Biden assistait à une cérémonie au mémorial de la guerre de Corée, à Philadelphie (nord-est).
Comme tous les jours depuis l’élection, Donald Trump avait entamé sa journée sur son canal de communication favori, Twitter, pour continuer à relayer sans aucun élément concret à l’appui ses accusations de fraude électorale.
Donald Trump peut jusqu’ici bénéficier du soutien des principaux ténors du parti républicain qui plaident pour que les recours judiciaires soient examinés avant une éventuelle admission de sa défaite par le président. Mais certains républicains commencent à demander à leur champion de se résoudre à la défaite.