«Une démocratie solide et une bonne gouvernance pour un développement véritable»

La 5ème session du comité central du PPS adopte le rapport du bureau politique

Le Parti du Progrès et du Socialisme a tenu la 5ème session de son comité central, dimanche 22 décembre 2024 au siège national du parti à Rabat, sous le thème : « Une démocratie solide et une bonne gouvernance pour un développement véritable ». A l’ouverture de cette session, le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah, a présenté un rapport du bureau politique articulé autour de sept axes principaux :

Voici la traduction intégrale de ce rapport :

« Nous voilà, aujourd’hui, clôturer une année 2024, riche en événements avec lesquels notre parti n’a cessé de réagir à travers la prise de positions et d’initiatives, en tenant la 5ème session de notre comité central, après la 4ème qui s’était réunie en juin dernier sous le signe : « Une opposition progressiste face aux échecs du gouvernement ».

Une situation internationale complexe sous le signe de l’incertitude et des luttes d’influence

Dans ce rapport, nous n’allons pas analyser de nouveau la situation internationale du point de vue de notre parti, en ce sens qu’il est possible de se référer à cet égard aux rapports précédents du comité central. Cependant, il est utile de signaler, étant donné que notre pays fait partie de ce monde, qu’il est influencé par ses développements et qu’il y contribue, et étant donné que nous sommes un parti également préoccupé par les questions internationales, la persistance de l’incertitude et l’aggravation des complexités de la situation mondiale et de ses fluctuations aiguës, principalement à travers la persistance des velléités impérialistes hégémoniques, de la domination des centres financiers mondiaux, de l’expansion des conflits en cours, et des luttes géopolitiques autour des zones d’influence. Ce qui menace la paix mondiale et ouvre également la voie à l’émergence d’un monde avec de nouveaux rapports de force.

Parmi les indicateurs de cette évolution : la tendance à redessiner les frontières dans certaines régions du monde, comme c’est le cas avec l’attaque impérialiste sioniste sans précédent au Moyen-Orient, la poursuite de la guerre russo-ukrainienne sans possibilité de résolution, l’escalade des tensions et de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, en particulier avec l’avènement de la nouvelle administration américaine et avec la recherche par l’Europe à avoir une place dans ce conflit.

Face à cette situation, nous constatons que la décision mondiale actuelle, économique, financière et politique, à travers les organismes et les institutions internationales telles qu’elles sont actuellement, reste globalement soumise à la domination des grandes puissances capitalistes dirigées par les États-Unis, dans un contexte de divergences qui ne cessent de s’approfondir avec des blocs comme les BRICS, et d’autres puissances et pays émergents, et ce dans un contexte de paralysie effective de toute influence significative du Conseil de sécurité et des autres instances onusiennes.

Par conséquent, l’ordre mondial actuel, malgré la multitude de ce qui est adopté dans divers forums et conférences internationales, est non seulement incapable de résoudre les crises, les conflits et les guerres, la pauvreté et la famine, les disparités de niveau de vie entre les peuples, les effets des changements climatiques, l’aggravation de la dette des pays les moins développés, et d’autres fléaux mondiaux comme le terrorisme et la migration, mais il est également l’une des causes, à l’origine ou de l’aggravation, de ces crises.

Ce qui aggrave encore les difficultés et les dangers de cette situation est la montée continue de l’extrême droite, du néofascisme et des tendances populistes dans plusieurs pays, ce qui pose des défis plus importants aux forces progressistes et de gauche à travers le monde, pour rassembler leurs forces, unir leurs initiatives et renouveler leurs approches, dans le but de concrétiser effectivement l’alternative basée sur l’édification d’un monde de paix, de coexistence, de stabilité, de coopération et de solidarité, de respect de la volonté des peuples et réaliser leurs aspirations à la dignité, à la démocratie et à la prospérité, loin de l’ingérence dans leurs affaires et de l’épuisement de leurs ressources.

Il est naturel que notre parti aborde ces différents défis d’un point de vue basé sur sa référence et son identité intellectuelle, progressiste et démocratique, ainsi que sur la position la plus avancée à laquelle nous aspirons pour le Maroc dans le contexte de toutes ces fluctuations.

La question palestinienne face aux tentatives de liquidation et aux crimes de guerre sionistes

Dans ce contexte, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par l’entité sioniste à l’encontre du peuple palestinien ont dépassé toutes les limites. Depuis octobre 2023, ce dernier vit les moments les plus sombres et terrifiants, en particulier à Gaza, où il subit la faim, la soif, les déplacements forcés, les assassinats et les exécutions de dirigeants politiques résistants. Il endure également l’oppression, les tueries, la démolition et la destruction, l’interdiction de l’accès des aides humanitaires, ainsi que les invasions terrestres, aériennes et maritimes. Les bombardements et les incendies ciblent les enfants, les femmes, les personnes âgées et les civils innocents, brûlés vivants dans des tentes, des cours d’hôpitaux ou des écoles détruites. Gaza est devenue une sorte de fosse commune où les cadavres des innocents sont déchiquetés, dans une catastrophe humanitaire, politique, juridique et morale effroyable, sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Une barbarie qui ne peut en aucun cas être justifiée ni acceptée.

Face à cette situation, il convient de saluer les positions honorables de certains pays à cet égard, particulièrement en Europe, en Amérique latine et en Afrique. Toutefois, nous rejetons catégoriquement que ces crimes sionistes aient lieu avec la complicité et le soutien d’une partie du monde, dirigée par les États-Unis et leurs alliés, le silence d’une autre partie, et l’impuissance d’une troisième partie.

En tout état de cause, les crimes visant à enterrer définitivement la cause du peuple palestinien, à nier ses droits, à effacer son identité et à anéantir son existence, ainsi que la guerre de purification ethnique et de génocide barbare qu’il subit, resteront dans l’histoire de l’humanité comme une tache indélébile de déshonneur. En ce sens que ces événements ont révélé, en particulier, les véritables visages de ceux qui tentaient, avec une prétendue supériorité morale, de se faire passer pour « le monde libre défenseur de la démocratie et des droits de l’homme », alors que certains parmi eux soutiennent inconditionnellement l’entité sioniste avec l’argent, les armes, et la propagande, en lui offrant une couverture politique et en facilitant son impunité.

Mais, au milieu de toute cette noirceur, nous ne pouvons que saluer toutes les consciences vives, ainsi que toutes les initiatives et manifestations populaires croissantes et massives, au niveau national et international, qui expriment leur solidarité avec le peuple palestinien, dénoncent l’entité sioniste, sa nature terroriste et ses crimes odieux.

Dans ce contexte, il est essentiel de saluer les initiatives fraternelles concrètes du Maroc, qui considère la cause palestinienne comme une question nationale, envers le peuple palestinien, et ses positions officielles honorables, exprimées à de multiples occasions et dans divers forums, comme en témoigne le message adressé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI au président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.

D’autre part, nous renouvelons notre appel à tous les États du monde pour qu’ils œuvrent sérieusement à l’application de la décision courageuse de la Cour pénale internationale qui a émis des mandats d’arrêt contre les criminels de guerre, le Premier ministre de l’entité sioniste, Benjamin Netanyahou, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant.

La communauté internationale doit également agir pour fournir une protection au peuple palestinien, mettre fin aux massacres commis à son encontre, suspendre l’adhésion de l’entité sioniste voyou à l’ONU, lui imposer des sanctions sévères, cesser tout soutien militaire, médiatique et financier en sa faveur, décréter un boycott commercial, économique et diplomatique à son encontre, et pour mettre fin à toutes les formes de normalisation avec elle jusqu’à ce que cesse la guerre de génocide en Palestine, soient reconnus tous les droits nationaux légitimes du peuple palestinien, et soient mises fin aux agressions sauvages contre la Syrie et le Liban frères.

Pour atteindre cet objectif, nos pays arabes, y compris notre pays, se trouvent face à des responsabilités particulières. Nous leur renouvelons notre appel pour qu’ils entreprennent une action commune et forte en vue d’exercer les pressions internationales nécessaires afin de mettre fin à cette agression criminelle, et pour qu’ils abandonnent toute forme de normalisation avec l’ennemi sioniste, qui ne prend en compte que ses intérêts égoïstes et ses plans hégémoniques, expansionnistes et racistes.

Notre soutien, au sein du Parti du Progrès et du Socialisme, au peuple palestinien restera constant et solide jusqu’à ce qu’il parvienne à arracher tous ses droits nationaux, légitimes et spoliés, au premier rang desquels son droit à l’existence, à la liberté, à la paix, à la dignité et à la justice, ainsi que son droit au retour, et à établir son État indépendant et viable avec Al Qods comme capitale.

Notre soutien, au sein du parti, au peuple palestinien n’a d’égal que la sincérité de notre appel à toutes les forces palestiniennes combattantes à s’unir, sous l’égide de l’Autorité nationale palestinienne et de l’Organisation de libération de la Palestine, afin de renforcer le front intérieur et de contrecarrer les tentatives sionistes de semer la confusion et de jouer sur des divergences inutiles.

Le Liban frère face au défi de la souveraineté nationale

Les plans sionistes impérialistes ne s’arrêtent pas aux frontières de la Palestine, mais vont au-delà en cherchant à créer un Moyen-Orient où aucune voix ne pourrait s’élever au-dessus de celle d’Israël. Cela est clairement visible à travers l’agression sioniste, qui a duré des mois contre le Liban, sans toutefois atteindre ses objectifs ignobles. Ce qui explique les violations flagrantes et continues de l’accord de cessez-le-feu que l’entité sioniste n’a signé qu’à des fins tactiques, sans aucune intention de respecter la souveraineté du Liban ou la sécurité des Libanais.

C’est l’occasion pour le Parti du Progrès et du Socialisme de souligner l’importance pour tous de préserver la souveraineté de l’État libanais, son intégrité territoriale et son unité nationale, ainsi que la sécurité du Liban et du peuple libanais.

Les derniers développements en Syrie : les opportunités de reconstruction face à des risques externes et internes

Dans le même contexte, notre Parti suit avec une grande préoccupation les développements accélérés de la situation en Syrie meurtrie, où le régime de répression et de tyrannie, qui a infligé les pires crimes au peuple syrien, a chuté.

Cette chute a eu lieu dans le cadre d’une transaction impliquant plusieurs pays, ce qui place le peuple syrien frère face à des opportunités de redressement et de reconstruction, mais aussi face à de grands risques externes et internes.

Nous mettons ainsi l’accent sur la nécessité pour tous de respecter la volonté libre du peuple syrien frère et ses aspirations légitimes, loin de toute ingérence étrangère dans la définition de son avenir, ainsi que sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie.

Tout en partageant avec le peuple syrien frère ses expressions de joie et de soulagement face à la chute du régime despotique déchu, le Parti du Progrès et du Socialisme aspire à ce que les forces vives et actives en Syrie œuvrent à préserver la cohésion du peuple syrien, à protéger la solidité de son tissu national et à veiller, avec sagesse et vigilance, à l’instauration du pluralisme politique, de la démocratie, du développement et de la reconstruction, en s’appuyant principalement sur ses propres ressources et en évitant de tomber dans le piège des injonctions, des ingérences et des visées étrangères répugnantes, qui menacent désormais la Syrie, que ce soit de la part de certains pays voisins ou de grandes puissances. Elles doivent également éviter tout ce qui pourrait attiser les conflits internes.

Dans ce cadre, le Parti du Progrès et du Socialisme dénonce fermement la conduite perfide de l’entité sioniste, qui exploite la situation de transition en Syrie pour intensifier ses frappes agressives et détruire les capacités du peuple syrien, essentiellement ses moyens militaires de défense. Tout comme cette entité s’efforce d’étendre sa domination dans les zones du Golan et d’occuper des parties importantes du territoire syrien, d’une manière qui risque de devenir permanente.

Tout cela se déroule dans un silence honteux de la communauté internationale, voire d’une complicité manifeste de plusieurs grandes puissances, au premier rang desquelles les États-Unis. Ce qui renforce encore davantage les soupçons, c’est le silence de ceux qui sont aujourd’hui censés prendre en main les affaires syriennes, et qui ne sont plus qualifiés, du jour au lendemain, de « groupes terroristes » par les États-Unis et leurs alliés.

Dans ce contexte, le Parti du Progrès et du Socialisme aspire à ce que la Syrie conserve un rôle régional fondé sur une décision nationale indépendante, particulièrement en ce qui concerne les aspirations présentes et futures du peuple palestinien à la reconnaissance de ses droits légitimes à l’existence, à la récupération de ses terres et à l’indépendance.

Les développements que nous vivons aujourd’hui au Moyen-Orient ne sont ni isolées ni le fruit du moment. Elles ont des causes profondes et des racines historiques. L’offensive impérialiste et sioniste actuelle contre la région est l’une des manifestations d’un long conflit et de plans expansionnistes aux dimensions hégémoniques. Les ambitions coloniales, bien qu’elles aient pris des formes variées – directes ou indirectes selon les contextes de chaque période –, n’ont jamais cessé depuis la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, en particulier depuis l’accord de Sykes-Picot. Cet accord avait pour logique la fragmentation et la division de la région dans le but de pérenniser la domination impérialiste des grandes puissances sur une zone stratégique et riche en ressources, tout en imposant une dépendance aux pays issus de l’effondrement de l’Empire ottoman après la fin de la Première Guerre mondiale.

Nous ne devons pas oublier que ces éléments historiques fondamentaux et leurs implications ont conduit les puissances coloniales et impérialistes à chercher constamment à détruire tout État de la région qui tentait de résister à la domination, au colonialisme et à l’exploitation, voire à neutraliser toute idée d’adopter des orientations indépendantes et différentes.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre et analyser la création de l’entité sioniste par l’impérialisme, conçue comme son agent et partie intégrante. Cette entité bénéficie ainsi de cette situation et jouit d’une protection absolue de la part des États-Unis et de leurs alliés.

La question du Sahara marocain : Acquis et évolutions positives significatives

Il ne fait aucun doute que notre première cause à l’échelle nationale demeure la question du Sahara marocain, qui est une cause de libération nationale juste, bénéficie d’une unanimité inébranlable au sein de toutes les composantes du peuple marocain et qui ne peut faire l’objet d’aucune controverse, concession, marchandage ou négligence.

C’est l’occasion de réitérer notre satisfaction pour les acquis que continue de récolter notre diplomatie proactive et ferme, sous la conduite de Sa Majesté le Roi, sur la voie de la résolution définitive du conflit artificiel et chronique autour de notre Sahara marocain. Que ce soit à travers les reconnaissances significatives de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, les déclarations répétées confirmant la pertinence et la crédibilité de la proposition marocaine d’autonomie comme seule solution à ce problème, qui a été créé dans des contextes dépassés datant de l’époque de la guerre froide, il y a près de cinquante ans, ou le retrait, par de nombreux pays, de leur reconnaissance de la « République fictive ».

Il est certain que le processus de la question de notre intégrité territoriale, au plan onusien, connaît de grandes avancées positives, notamment grâce à la position des États-Unis, qui a un poids international influent, mais surtout aux positions de l’Espagne puis de la France, de par le poids international de ces deux pays, leurs liens historiques avec la région et leur connaissance approfondie des origines et détails de ce conflit artificiel.

Face à la légitimité juridique et aux vérités historiques, et face à la politique de la main tendue de notre pays envers notre voisine et sœur, l’Algérie, les dirigeants de cette dernière persistent à s’accrocher obstinément à un autre monde fait d’illusions. Ils s’acharnent à contrecarrer la volonté des peuples du Grand Maghreb en faveur d’une construction commune, à être hostiles à tout ce qui est marocain, à multiplier les provocations, les complots et les manœuvres contre notre pays et ses intérêts, et à répandre des discours de haine envers le Maroc, son peuple et ses institutions dans l’imaginaire collectif du peuple algérien.

Tout cela est entrepris avec folie et arrogance, en gaspillant des ressources de manière inconsidérée et extravagante, au lieu de se concentrer sur les problèmes et défis internes auxquels fait face le peuple algérien frère.

Face à ces agissements, notre pays continuera de consolider sa position et de renforcer ses acquis sur toutes les scènes et à tous les niveaux, internationalement, régionalement et aussi au plan continental, notamment à travers l’orientation africaine marquante et pionnière de notre pays.

La situation générale dans notre pays : une action gouvernementale profondément défaillante 

Il importe ici avant de procéder à l’analyse de la situation au niveau national de souligner que l’approche critique du parti à l’égard de la situation intérieure de notre pays, et la lutte de notre parti pour consolider notre parcours national démocratique et de développement dans le cadre d’un front intérieur solide, n’est aucunement contradictoire, mais complémentaire de la défense ferme, à partir tous les positionnements et dans tous les fora, de la place de notre pays et de ses intérêts suprêmes, ainsi que de la légalité et de la justesse de notre première cause nationale.

Des approches gouvernementales bureaucratiques ignorant la situation difficile des Marocains

Ainsi, depuis la 4ème session du comité central, et comme à son habitude, notre parti s’est attelé à suivre tous les développements de la situation au niveau national, politiquement, économiquement et socialement. Il a, à cet égard, adopté des positions sur toutes les questions qui surviennent en se fondant sur ses principes, son identité et ses références ainsi que sur ses rôles constitutionnels et partant de sa position dans l’opposition qu’il exerce de manière constructive, responsable et comme force de propositions, de l’extérieur et de l’intérieur du parlement à travers son groupe parlementaire, qui effectue un travail remarquable, que nous louons, et qui lui a valu d’acquérir une position avant-gardiste dans les rangs de l’opposition parlementaire.

Dans le rapport de la dernière session du comité central, qui comprenait la lettre ouverte N° 2 adressée par notre parti au Chef du gouvernement, notre parti avait examiné en détail les divers échecs à mi-mandat du gouvernement dans de nombreux domaines.

Nous avions donc appelé le gouvernement, avec sincérité, responsabilité, patriotisme et un sens de citoyenneté, à changer de cap pour mener de véritables réformes comme : donner un souffle démocratique à l’espace politique et le préserver de l’invasion de l’argent, de la prévarication et de la corruption, se référer aux recommandations du nouveau modèle de développement, combattre les dysfonctionnements du chantier social, assainir le climat des affaires, renforcer l’économie nationale, soutenir l’entreprise citoyenne, et lutter contre le chômage.

Mais le gouvernement s’est contenté d’un remaniement gouvernemental qui a consisté en un simple changement de personnes, sans modifier le fond et la teneur des politiques. Plus encore, ce remaniement a suscité des inquiétudes plus grandes auprès de l’opinion publique nationale quant au sort du service public et aux risques d’aggravation des conflits d’intérêts. Il a soulevé aussi des questions sur la capacité de certains nouveaux visages à assumer de telles responsabilités.

De même, avec sa condescendance habituelle, le gouvernement a persisté à ignorer toute autre voix. Il a continué à adopter un discours d’autosatisfaction et de satisfecit excessifs sans accorder aucun intérêt à la souffrance des Marocains ni à leurs conditions sociales détériorées, en particulier des couches déshéritées dans les villes et les campagnes, de la classe moyenne et des jeunes, ni à la situation de l’entreprise marocaine.

Le gouvernement a également persisté dans son absence politique retentissante, sa faible présence communicative, son incapacité à anticiper les tensions sociales et dans sa lenteur à y répondre, comme c’est le cas, après la crise de l’enseignement, avec la crise des facultés de médecine et de pharmacie, qui a duré toute une année universitaire, ce qui a eu des répercussions négatives auxquelles il serait très difficile de remédier.

 Le gouvernement s’est également permis, fait inédit, de s’en prendre à des  institutions officielles dont la mission est d’exprimer des avis, de renforcer la gouvernance, et de promouvoir les valeurs d’intégrité, de prévention de la corruption et de produire, collecter et analyser des données statistiques, tels que le Conseil économique, social et environnemental, le Haut-Commissariat au Plan et l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption, simplement parce qu’elles font leur devoir, comme elles l’ont fait avec les gouvernements précédents en émettant des rapports, des avis et des recommandations.

C’est un comportement dangereux de ce gouvernement, qui agit, dans le Maroc de la Constitution et des institutions, comme s’il voulait faire taire toute voix qui ne fait pas l’éloge de ses prétendues réalisations ou qui dénonce les lacunes de son action ou la dérive de ses orientations, allant des fois jusqu’à user des méthodes condamnables de menaces et d’intimidation.

Plus grave encore, ce gouvernement se comporte de cette manière étrange et hautaine, en affirmant qu’il dispose de la majorité numérique qui lui donne le mandat de faire ce qu’il veut, quand il le veut et de la manière qu’il veut, comme si la Constitution a aboli les rôles de tout ce qui est en dehors de la majorité gouvernementale, comme institutions, opposition parlementaire, partis politiques et composantes sociétales qui ont une place et des rôles définis par la Constitution.

S’il est clair que cette compréhension étriquée et limitée de la démocratie est en fait très éloignée de l’esprit et des dispositions de la Constitution marocaine, nous rappelons également que l’utilisation outrancière de l’argent et des méthodes corrompues lors des élections de 2021 à grande et dangereuse échelle, sont des méthodes qui ne qualifient guère le parti majoritaire, plus précisément, à revendiquer un quelconque prolongement populaire et encore moins parler d’un « mandat populaire ouvert ».

Une flambée excessive des prix face à des mesures gouvernementales sélectives ou limitées

Outre l’approche et concernant le contenu, le gouvernement a élaboré une quatrième loi de finances pour l’année 2025, qui consacre les mêmes politiques et choix que les précédentes lois de finances défaillantes, et qui n’est en aucun cas en mesure de traiter les manifestations de la recrudescence de la pauvreté, de la détérioration du pouvoir d’achat et des difficultés des entreprises marocaines qui étouffent. Elle ne répond pas, non plus, ni aux attentes en termes de souveraineté économique, ni en termes de capacité à faire face à la baisse grave de l’emploi et à l’augmentation sans précédent du chômage.

Par conséquent, à la Chambre des représentants, nous avons rejeté cette loi de finances, parce qu’elle manque de souffle démocratique et réformiste comme elle manque de solutions politiques innovantes et n’apporte pas une réponse satisfaisante ni aux conditions sociales et économiques, ni au recul de la confiance et de la crédibilité. Elle ne reflète même pas les engagements du programme gouvernemental et répond, encore moins, aux exigences des réformes contenues dans le document du Nouveau modèle de développement, que ce gouvernement dit avoir adopté comme référence, dans sa déclaration, avant de l’abandonner de manière définitive.

Bien sûr, le gouvernement est en place et travaille, et son action comporte quelques points positifs qui se comptent sur le bout des doigts avec tout ce qui les caractérise en majorité comme imperfections et lacunes. C’est le cas des crédits d’investissement public, des réalisations dans certains secteurs comme l’eau et la hausse des ressources financières qui leur sont allouées, de l’augmentation des ressources financières, du maintien des subventions de l’électricité et de certains produits de base, de l’inclusion du coût du dialogue social et de l’augmentation de la part des collectivités territoriales dans le produit de la taxe sur la valeur ajoutée de 30 à 32 %.

Mais la plupart des mesures du gouvernement restent partielles, à impact limité ou taillées sur mesure pour en assurer le bénéficie à certains au détriment de l’ensemble du peuple marocain.

De même, le discours des composantes du gouvernement continue d’évoquer un héritage d’un passé dont elles font partie avec ses avantages et ses inconvénients. C’est un discours qui s’appuie sur la justification de la situation par les fluctuations internationales et ignore les opportunités disponibles, telles que la hausse des recettes fiscales principalement due aux prix élevés et à l’inflation, c’est-à-dire des poches des citoyennes et des citoyens, la hausse des transferts des Marocains du monde et des recettes du tourisme, et la reprise relative de l’économie mondiale après la pandémie de Covid-19.

Certes, il y a eu une révision des tranches de l’impôt sur le revenu ainsi que des augmentations de salaires. Mais ces deux mesures, bien que positives, ne justifient pas tout ce satisfecit gouvernemental excessif, car elles ne compensent en aucun cas l’écart creusé par l’inflation, la cherté des prix et la grave détérioration du pouvoir d’achat.

Même lorsque le gouvernement vient dire que le taux d’inflation a diminué, cette diminution est calculée sur la base des prix après leur augmentation vertigineuse, sachant que l’inflation a atteint des taux record à deux chiffres pour les produits de consommation, et non pas sur la base des prix initiaux d’avant l’avènement de ce gouvernement.

Il est certain que ce jeu de chiffres ne trompe pas les ménages qui souffrent de la hausse des prix de tous les produits, y compris des carburants qui, même lorsque leurs prix baissent sur les marchés internationaux, restent inchangés sur le marché national. Ce qui confirme la poursuite des ententes illégales, relevées par le Conseil de la concurrence, qui ont généré des dizaines de milliards de dirhams, soit des profits astronomiques, pour les acteurs de ce secteur. Un secteur qui besoin d’être assaini des collusions et pratiques illégales qui nuisent au pouvoir d’achat des Marocains et affectent négativement les entreprises marocaines, alors que le gouvernement persiste à refuser de redémarrer la raffinerie de La Samir, qui a des rôles stratégiques en matière de réduction de la facture énergétique, de stockage et de raffinage, et donc dans la garantie de la souveraineté énergétique de notre pays (en 2022 notre pays a importé environ 153 milliards de dirhams, et en 2023 environ 122 milliards de dirhams de produits énergétiques).

C’est cette hausse exorbitante et continue des prix de la plupart des produits de consommation et de services qui explique le glissement de 3,2 millions de Marocains vers le seuil de la pauvreté et de la précarité ainsi que la détérioration du niveau de vie de plus de 80% des familles marocaines. Et ce au moment où le gouvernement a promis d’élargir le cercle de la classe moyenne.

Faisant preuve d’incapacité à contrôler réellement les marchés et à lutter résolument contre la spéculation et les monopoles, et refusant systématiquement d’entreprendre toute action pour plafonner les prix du gasoil et de l’essence, de réduire les marges bénéficiaires ou de porter à 40 % les taxes sur le secteur des hydrocarbures, de plafonner les prix des produits qui bénéficient du soutien public généreux, le tout sans aucun impact positif sur le pouvoir d’achat des Marocains, ni sur les prix des transports, ni de la viande, ou des ovins du sacrifice de l’Aïd, le gouvernement a accordé un grand soutien financier aux professionnels du transport d’un montant global de 8,6 milliards de dirhams. Il a également accordé des privilèges financiers sélectifs, sur un plateau d’argent, à certains importateurs de bovins et d’ovins, qui a coûté au trésor public un total de plus de 13 milliards de dirhams, sous forme d’exonérations de droits d’importation et de taxe sur la valeur ajoutée, en plus d’un soutien financier direct à certains de ces importateurs.

La hausse sans précédent du taux de chômage : le point le plus sombre des échecs du gouvernement, particulièrement dans le domaine économique

Alors que le gouvernement a promis au peuple marocain de créer un million d’emplois, il continue de produire le chômage de manière sans précédent, en ce sens qu’au cours du troisième trimestre de cette année 2024 : 

– le nombre de chômeurs a atteint 1.683.000 personnes, 

– le taux de chômage a atteint 13,6 %, 17% en milieu urbain, 39,5 % parmi les jeunes, 20,8 % parmi les femmes et 19,8 % parmi les diplômés,

– le sous-emploi a augmenté de 60.000 personnes pour atteindre 1 million 66.000.

De même, le nombre de jeunes qui n’ont pas d’emploi, ne suivent pas d’études ni de formation (les NEET) s’est élevé à 4,3 millions.

Ces chiffres confirment l’aggravation du chômage, comme un point noir sous ce gouvernement. Ce qui prouve l’échec de ses approches économiques, et sa flagrante incapacité à développer les capacités des entreprises marocaines, et à promouvoir véritablement une industrialisation moderne.

De plus, il s’agit d’un échec cuisant que le gouvernement ne peut pas expliquer uniquement par la sécheresse, comme en témoigne le fait qu’entre le troisième trimestre de 2023 et le même trimestre de 2024, le secteur industriel, y compris l’artisanat, n’a créé que 23.000 emplois. De même, le secteur industriel ne contribue qu’à de faibles taux au PIB (environ 15 %), et nous importons la plupart des biens manufacturés, ce qui a encore aggravé le déficit commercial. Est-ce bien cela l’industrialisation promise par le gouvernement ?

Bien entendu, nous enregistrons positivement, en toute objectivité, les progrès réalisés dans la localisation des grandes entreprises automobiles, dans l’industrie aéronautique et dans l’industrie pharmaceutique. Cependant, une industrialisation forte et moderne requiert d’autres exigences fondamentales, qui sont absentes du travail de ce gouvernement et que nous avons abordées en détail dans un certain nombre de documents de notre parti qui peuvent être revues, comme la capacité d’augmenter la valeur ajoutée et les taux d’intégration locale, la capacité de transfert de technologie et des compétences ou de développer des capacités manufacturières réelles dans des secteurs et des domaines diversifiés et prometteurs.

Contrairement à la promesse du gouvernement de réaliser un taux de croissance de 4 %, il ne réalisera en réalité qu’entre 1 % et 3 %. Des milliers d’entreprises (27.000 entre 2021 et 2023) ont fait faillite sous ce gouvernement prétendument compétent et qui recourt de manière excessive à l’endettement, le taux d’endettement public total ayant atteint environ 86% du produit intérieur brut (et non pas 69% comme le prétend le gouvernement, qui ne prend en compte que la dette du Trésor, de manière sélective).

Ce gouvernement fait également preuve d’une grande modestie dans sa capacité à attirer les investissements de toutes les catégories. Il n’a pas réussi à faire en sorte que l’investissement privé représente les 2/3 de l’investissement national brut. Il ne s’est pas engagé à mettre en œuvre le Pacte national des investissements pour mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements privés en vue de créer 500.000 postes d’emplois.

Même les investissements privés annoncés souffrent d’une mauvaise répartition territoriale, d’un faible suivi de leur réalisation réelle et d’une faible rentabilité au niveau de l’emploi.

Quant aux projets bénéficiant de diverses formes de soutiens, qu’ils soient de base ou sous forme de concessions négociées dans le cadre de la Charte de l’investissement, il existe de sérieuses craintes, sur lesquelles nous attirons une nouvelle fois l’attention, concernant leur transparence et leur gouvernance, et de risques réels de les voir se transformer en une nouvelle niche de rentes et de conflits d’intérêts. Ce qui confirme cette tendance c’est que le gouvernement tarde, jusqu’à présent, à faire adopter le texte réglementaire relatif aux systèmes de soutien aux entreprises très petites, petites et moyennes.

Face à ce déficit économique et d’investissement, qui est à l’origine de l’aggravation de la crise du chômage, le gouvernement s’est contenté d’annoncer des programmes vagues, imprécis et d’autres aux effets modestes, tels que les programmes Forsa et Awrach, au  sujet desquels le gouvernement a fait beaucoup de bruits et a créé de larges attentes, avant qu’ils ne se transforment en une source de grande frustration pour les jeunes.

Cependant, l’échec économique du gouvernement ne s’arrête pas à la seule crise du chômage, mais s’étend également à l’incapacité de réaliser la souveraineté économique, principalement dans le domaine de l’énergie, comme nous l’avons dit précédemment, et surtout dans le domaine alimentaire, où la valeur financière de nos importations agricoles dépasse celle de nos exportations (en 2023, nos importations alimentaires se sont élevées à 90 milliards de dirhams contre seulement 77 milliards de dirhams d’exportations). De plus, la politique agricole, représentée par le Plan Maroc Vert puis la Génération Verte, génère l’épuisement de nos faibles ressources en eau. Elle repose pour ce faire sur les cultures d’exportation au détriment des besoins réels des Marocains, et sur des exonérations fiscales au profit des grands agriculteurs. Elle n’accorde aucun intérêt ni au petit agriculteur, ni aux conditions difficiles du monde rural, ni à l’agriculture solidaire et familiale, ce qui a conduit à l’exacerbation de l’exode rural et à la détérioration des conditions des petits agriculteurs, et nous a contraint à importer un grand nombre de nos besoins alimentaires de base telles que les céréales, la viande, les huiles et les légumineuses.

Des dysfonctionnements dans le chantier de la couverture médicale

Chères camarades, chers camarades,

D’un autre côté, le gouvernement prétend avoir achevé le chantier de la généralisation de la couverture médicale. Cependant, des chiffres officiels démentent cela. En effet, selon le Conseil économique, social et environnemental, 8,5 millions de Marocaines et de Marocains demeurent encore  exclus de ce chantier social important, étant donné que le gouvernement a imposé, à travers des seuils injustes, le paiement des cotisations à des millions de familles incapables d’en assumer.

Il faut dire aussi que le gouvernement a également échoué à créer l’attractivité pour garantir l’adhésion des professionnels indépendants et des travailleurs non-salariés, dont la majorité reste non inscrite ou ne verse pas les cotisations prévues, (le taux de recouvrement des cotisations ne dépasse pas 36 %, selon les propres chiffres du gouvernement), ce qui menace profondément la viabilité financière  du chantier de la couverture médicale.

Et par-dessus tout, les enregistrées dans les régimes de couverture médicale supportent effectivement plus de 50 % des dépenses portant sur les traitements et médicaments, à cause des défaillances en matière  l’assurance, sachant que le coût moyen d’un dossier médical  dans une clinique privée est cinq fois plus élevé que dans un hôpital public.

Pire encore, ce gouvernement, qui dissimule sa nature acquise aux lobbys de l’argent, en scandant, de manière sournoise,  le  slogan  de « l’État social », a fait que  le chantier de la couverture médicale profite au secteur privé de la santé et ce au détriment de l’hôpital public

En chiffres : la majorité des dépenses de l’assurance maladie obligatoire de base bénéficie au secteur privé de la santé (95 % pour les salariés du secteur privé affiliés à la CNSS, 80 % pour les salariés du secteur public affiliés à la CNOPS, et 57 % pour le régime AMO Solidarité). D’ailleurs, c’est ce qui explique précisément la prolifération des cliniques privées,  qui poussent comme des champignons (439 cliniques à la fin de 2023).

En outre, nous attirons l’attention du gouvernement sur les déséquilibres financiers de la plupart des régimes de couverture médicale, qui souffrent ou souffriront bientôt d’un déficit financier. Cela pose réellement, et avec acuité, la question de la viabilité financière.

Lacunes de l’aide sociale directe et élargissement du cercle de la pauvreté

Concernant le soutien social direct, que le parti actuellement à la tête du gouvernement rejetait catégoriquement il y a encore peu de temps, ce dernier, faisant preuve d’une logique purement comptable vise à contourner ce chantier afin de  réduire les coûts réels et ce à travers la mise en place d’un indicateur d’exclusion contenant des normes  étranges, privant ainsi des centaines de milliers de familles de leur droit à ce soutien et même encore la suspension de  ce soutien pour plusieurs familles seulement quelques mois après son lancement, tout en sachant que le gouvernement a complètement renoncée à son engagement, celui de  fournir un revenu de dignité pour les personnes âgées. En sus de cela, des programmes sociaux antérieurs ont été supprimés, sous prétexte de regroupement, mais en réalité, il s’est avéré qu’un certain nombre de citoyens et citoyennes ont perdu le droit  de bénéficier des  programmes tels : Tayssir, le soutien aux veuves, un millions de cartable, ou encore de la solidarité  sociale. En termes plus clairs, soit que ces familles ne bénéficient plus du tout de l’aide direct ou elles reçoivent des montants bien inférieurs à ceux d’avant.

Bien que le gouvernement se targue de fournir désormais une aide directe (souvent limitée à 500 dirhams), il convient de souligner que 4 millions de familles environ qui bénéficient de ces aides publiques. Cela étant  près de 14 à 15 millions de Marocains et Marocaines vivant sans aucun revenu de subsistance,  se trouvent sous le seuil de pauvreté. Cela révèle une réalité alarmante : l’élargissement du cercle de la pauvreté durant le mandat de  ce gouvernement. Ce dernier ne fournit aucune explication au grand public sur la manière dont il entend remplir son devoir celui  d’intégrer ces millions de personnes aussi bien au niveau social qu’économique, et de les faire sortir de la zone de besoin.

L’exagération par le gouvernement des chiffres annoncés contraste avec les réalisations modestes, preuve que « l’État social » qu’il réclame est seulement un slogan

L' »État social » n’est pas un slogan destiné à la consommation ou à  la propagande trompeuse, mais un concept et une conviction intellectuelle et politique, qui doit être accompagné d’une réalisation concrète et d’un accès effectif et équitable aux services publics vitaux, dans le cadre de l’égalité et de la justice sociale, et non pas seulement par des déclarations et l’annonce des montants financiers fictifs et gonflés sans engagement, comme le fait ce gouvernement.

C’est pour cela que nous  nous insistons au sein du  Parti du progrès et du socialisme, à  demander au gouvernement de créer une  »loi de financement de la protection sociale », afin de garantir la durabilité et la transparence, et pour  que les sommes d’argent réellement dépensées à ce niveau soient claires pour l’opinion publique afin d’éviter de créer de grandes attentes qui aboutissent à la déception parmi les rangs les plus larges des catégories sociales défavorisées.

Pour démontrer les contradictions des chiffres annoncés par ce gouvernement par rapport à ses modestes réalisations sur le terrain, nous nous contenterons de donner seulement deux exemples :

Premièrement : le gouvernement a annoncé qu’il consacrerait  24 milliards de dirhams par an, pendant 5 ans, pour la mise en œuvre du programme de réhabilitation des zones affectées par le séisme d’Al-Haouz, alors que les dépenses réellement engagées jusqu’à la fin octobre 2024 ne dépassent pas environ 9,5 milliards de dirhams. Ce qui confirme les retards dans l’exécution de ce programme important, dont sa mise en œuvre doit être accélérée tout en garantissant son efficacité et sa bonne gouvernance et doit être étendu pour inclure toutes les zones montagneuses de notre pays.

Deuxièmement : Le gouvernement a annoncé l’allocation d’environ 9,5 milliards de dirhams par an pour soutenir l’achat de logements de manière directe, alors que la réalisation effective ne varie qu’entre 2 et 2,5 milliards de dirhams cette année, sans parler du fait que seules 3 régions s’accaparent de 80% de l’ensemble des bénéficiaires de ce programme, que nous soutenons en principe. Cependant, nous soulignons l’importance de la lutte contre  »le phénomène du noir »  et la mise en place des conditions pour inciter les promoteurs immobiliers à produire l’offre nécessaire en matière de logement, tout en mobilisant les instruments publics pour garantir  ce type de logement de manière équitable et juste à toutes les régions de notre pays.

 Des menaces réelles pèsent sur le service public sous ce gouvernement

Chères camarades, chers camarades,

Le service public et les services de bases  font face, en effet, à de réels dangers durant le mandant de ce gouvernement. Cela exige de nous une vigilance entière.

Et si, tout à l’heure, en lien avec la question de la couverture médicale, nous avons évoqué certains signes d’un manque d’intérêt du gouvernement pour l’hôpital public, malgré l’effort entrepris depuis des années pour la construction et la réhabilitation de plusieurs hôpitaux universitaires et provinciaux  et malgré les nouvelles législations adoptées, ces hôpitaux publics, sous toutes leurs formes, souffrent d’un manque de ressources humaines, de la migration  des cadres médicaux et infirmiers vers l’étranger ou l’orientation vers  le secteur privé, en raison de la faiblesse de l’attractivité des conditions de l’exercice du métier dans le secteur public, du manque d’équipements, d’une mauvaise répartition de la carte sanitaire sur le territoire national et de la faiblesse de la qualité de soins, ou encore  du coût exorbitant des médicaments.

Tout cela pousse la plupart des Marocains, par obligation,  à se tourner, par nécessité, vers les cliniques privées, dont certaines d’entre elles adoptent des pratiques qui n’ont rien à voir avec l’éthique médicale, notamment le « noir » et les chèques de garantie. En parallèle, le gouvernement se justifie en disant qu’il n’a pas les moyens nécessaires pour l’intervention, le contrôle et la régulation.

Il s’agit des approches gouvernementales qui montrent clairement que le gouvernement s’oriente implicitement vers l’élimination pratique  du service public de la santé. La preuve en est le fait de soumettre un certain nombre d’hôpitaux, entre autres établissements publics, à des transferts sous couvert de « financement innovant » et ce d’une manière qui fait défaut de la transparence nécessaire.

Pour mesurer la gravité et la profondeur de la question, il faut savoir que les recettes des financements innovants au cours des trois dernières années ont atteint environ 80 milliards de dirhams. Ces ressources temporaires, qui manquent de durabilité, de structure et de transparence, ont été l’une des raisons de la diminution apparente et  purement comptable, des taux de déficit budgétaire annoncés.

Quant à l’école publique, elle ne s’écarte pas de ces orientations gouvernementales. En effet, bien que certaines revendications des femmes et des hommes de l’éducation aient été traitées de manière « forcée » dans le nouveau statut, et bien qu’il y ait eu quelques efforts durant le mandat  du précédent ministre, notamment en ce qui concerne l’adoption des écoles pionnières comme une expérience nécessitant une évaluation, un ajustement et un développement, il n’en demeure pas moins que le gouvernement, dans l’ensemble, s’éloigne de plus en plus de la réalisation d’une école de qualité, d’excellence et d’égalité des chances à laquelle il s’était engagé.

Ainsi, la mise en œuvre directe de la loi-cadre n’a pas été entamée, et la réforme des programmes et des méthodes n’a pas encore commencé. Le niveau général des élèves en matière d’apprentissages fondamentaux reste en bas des classements pédagogiques spécialisés. Les manuels scolaires présentent de graves défaillances tant au niveau de leur circuit de commercialisation  qu’au niveau de leur contenu, comme l’a constaté le Conseil de la concurrence.

Le gouvernement continue, de manière étonnante, à déclarer qu’il est incapable de surveiller et de contrôler les pratiques illégales qui prévalent dans un grand nombre d’établissements d’enseignement privé,  censé fournir un  service public par excellence, notamment par  l’imposition des prix et des frais comme bon leur semble  et l’utilisation de manuels scolaires qui ne sont pas officiellement accrédités  et excessivement coûteux.

Au-dessus de tout cela, les familles marocaines souffrent d’une flambée excessive des prix des fournitures scolaires. La situation s’aggrave dans les zones rurales, en périphérie des villes et dans les régions éloignées, où des milliers d’écoles publiques manquent des infrastructures les plus élémentaires, du transport scolaire, et la faiblesse des services de pension, ce qui explique l’ampleur de la déperdition  scolaire, particulièrement parmi les filles. En effet, près de 300 000 élèves quittent nos écoles chaque année, aggravant de manière inquiétante le phénomène des NEET.

Le mépris du gouvernement à l’égard de la situation de l’école publique et les besoins de sa réforme, constitue la meilleure preuve du véritable danger qui menace le service public pendant le mandat de ce gouvernement. Cela survient à un moment où il est impossible d’atteindre une société du savoir sans un enseignement public de qualité, et sans une véritable éradication de l’analphabétisme qui touche encore un quart des Marocains de plus de 10 ans, un tiers des femmes, et 38 % de la population rurale, selon les résultats du dernier recensement général de la population et de l’habitat.

En abordant les risques qui menacent le service public, il ne nous échappe pas de souligner à nouveau la nécessité de préserver les tarifs et la qualité des services d’eau, d’électricité et d’assainissement liquide, tout en les maintenant comme des services publics vitaux qui ne peuvent être délégués. Cela doit se faire,  tout en tenant compte des préoccupations exprimées au sein de la société au sujet du processus et des conséquences de l’abandon de l’Office national de l’électricité et de l’eau Potable au profit des sociétés régionales nouvellement créées.

Dans ce cadre, nous réitérons l’importance d’élaborer un plan économique consolidant l’investissement public efficace, tout en corrigeant ses dysfonctionnements, en plaçant l’être humain au cœur du développement et s’engager à préserver les ressources naturelles.

Nous insistons également sur la nécessité de préserver le rôle stratégique de l’État développeur en tant que locomotive, notamment dans les secteurs vitaux, aux côtés d’un secteur privé responsable et complémentaire. De plus, il est impératif de sauvegarder le service public en procédant aux réformes nécessaires du secteur public, afin de garantir sa qualité, son efficacité, sa modernisation, sa gestion démocratique et sa bonne gouvernance. Le but escompté est celui d’assurer un accès équitable, juste et effectif aux services. Notre parti continuera de faire preuve de la plus grande vigilance politique en défendant cette vision et cette approche.

Absence de réformes fondamentales dans l’action gouvernementale

En plus de toutes les lacunes et dysfonctionnements relevés dans l’action du gouvernement, et face à un discours gouvernemental prétendant faussement avoir accompli tout et  de manière sans précédent, il convient de rappeler que ce gouvernement néglige des réformes fondamentales, dont certaines figurent dans le nouveau modèle de développement :

*Le gouvernement n’a pas entrepris une réforme fiscale globale et équitable, conformément à la loi-cadre, et n’a ni élargi l’assiette fiscale, ni lutté contre la fraude et l’évasion fiscales. Il n’a pas non plus mis un terme aux exonérations et privilèges fiscaux inutiles, lesquels ont coûté environ 32 milliards de dirhams en 2024.

*Le gouvernement n’a pas intégré le secteur économique informel dans l’économie formelle, bien qu’il représente environ 30 % du PIB. On attendait pourtant une intégration incitative de ce secteur de subsistance informel et une lutte contre l’économie souterraine.

*Le gouvernement n’a pas réussi à réformer la caisse  de compensation pour garantir un soutien exclusif aux personnes réellement dans le besoin.

*Il n’a pas encore entrepris la réforme du secteur des entreprises et établissements publics, qui coûtent environ 50 milliards de dirhams par an au budget général.

*Il n’a pas non plus abordé la réforme des caisses de retraite, menacées de faillite, tout en œuvrant à fusionner la CNSS et la CNOPS de manière ambigüe et ce en dehors de l’institution du dialogue social, ce qui suscite des inquiétudes légitimes chez les salariés. Ces craintes s’ajoutent aux réserves légitimes concernant toute version contrariante de la loi de grève.

*Quant à la transition écologique et l’économie verte,  elles demeurent  un discours creux auprès du gouvernement, sans mise en œuvre concrète.

*Le gouvernement n’a pas non plus fourni les efforts nécessaires pour freiner l’hémorragie de la migration des talents et compétences marocaines à l’étranger, ni accordé une attention suffisante aux préoccupations des Marocains résidant à l’étranger afin de leur garantir une forte  participation dans le processus de développement et démocratique national.

C’est une occasion pour appeler le gouvernement à l’accélération de  la restructuration des institutions concernées par les questions des MRE, comme l’a souligné le discours Royal prononcé  à l’occasion du 49e anniversaire de la Marche Verte.

Des conflits d’intérêts et de corruption économique au sein et autour du gouvernement

Chères camarades, chers camarades,

Il ne fait aucun doute que ce que vivent les Marocains avec ce gouvernement est l’une des manifestations du conflit de classe, un conflit bien réel qui prend des formes variées et se déroule dans des espaces multiples.

Il est vrai que les signes de la crise sociale et des difficultés économiques sont la conséquence de la nature de classe de ce gouvernement, qui s’aligne sur les intérêts des lobbies de la rente et de l’argent, malgré ses tentatives de masquer cette nature derrière un discours social trompeur.

Parfois, nous disons par métaphore que ce gouvernement est libéral. Mais la réalité nous pousse à dire : « Si seulement il l’était réellement ! », au moins, il aurait respecté  une concurrence loyale et équitable tout en  s’appuyant,  de manière optimale,  sur un système de droit et de justice dans les domaines de l’économie et de l’environnement des  affaires.

Au sein du Parti du Progrès et du Socialisme, si nous sommes convaincus que le secteur privé, lorsqu’il est responsable, productif et compétitif, joue des rôles primordiaux  dans le développement économique de notre pays ,  la réalité montre qu’il existe une véritable crise de confiance parmi les entrepreneurs et les investisseurs concernant le climat des affaires et sa sérénité.

Nous ne sommes pas les seuls à faire ce constat. Il suffit d’écouter les souffrances exprimées par les acteurs sur le terrain ou de consulter le dernier rapport annuel de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption.

En effet, notre pays a reculé au cours des trois dernières années dans la plupart des classements et des indicateurs relatifs à la bonne  gouvernance, malgré les efforts consentis depuis de nombreuses années. Cela inclut les indicateurs liés à la probité publique, la perception de la corruption et ses risques, l’indice de corruption ; l’indicateur de la prévarication dans le pouvoir exécutif et  le secteur public,  l’application de la loi,  l’indice de gouvernement ouvert, et  l’indice de compétitivité et de la liberté économique. Sans omettre le recul en matière de l’indice de la a capacité de la société civile et de la presse, à exercer son rôle de contrôle.

L’intensification de la prévarication durant le mandat gouvernement n’a pas seulement des répercussions sur la gouvernance, mais entraîne également un coût social élevé, souvent supporté par les catégories les plus vulnérables, ainsi qu’un lourd fardeau économique assumé par le  produit intérieur brut du pays.

Au lieu de s’atteler à remédier à cette situation déséquilibrée, en améliorant la gouvernance et la transparence du climat des affaires, et en luttant contre la prévarication et la rente, le gouvernement persiste dans son refus de collaborer avec les institutions de gouvernance. Pire encore, il s’en prend à ces institutions, comme nous l’avons déjà dit, uniquement parce qu’elles remplissent leurs missions.

De plus, le gouvernement est tombé à plusieurs reprises dans des soupçons d’octroie de privilèges, de subventions publiques et d’informations économiques à des personnes liées à son entourage ou au parti majoritaire. L’opinion publique a également constaté que le gouvernement n’hésite pas à approuver ou à proposer des nominations de personnes proches du parti majoritaire à la tête des secteurs, d’institutions ou de fonds publics, sans respecter les critères objectifs requis.

Ce qui est étrange, à cet égard, dans le comportement de ce gouvernement, c’est qu’il réduit seulement la « lutte contre la corruption » à une simple simplification des procédures administratives.          Cependant, force est de constater il a retiré du Parlement le projet de loi relatif à l’enrichissement illicite et n’a pas répondu aux appels en faveur de l’ouverture d’un débat visant l’élaboration d’une loi sur les conflits d’intérêts, dont la finalité est la concrétisation de la Constitution.

En réalité, cette orientation gouvernementale est parfaitement en harmonie avec sa nature et ses pratiques, marquées par des conflits d’intérêts qui sont désormais affichés de manière ouverte et explicite, et que le chef du gouvernement défend publiquement devant le Parlement. Cette situation, sans précédent, représente un danger institutionnel et sociétal d’une gravité extrême. Elle est, en outre, en totale contradiction avec la Constitution, en particulier l’article 36.

Cela étant, le gouvernement cherche la consécration de la  normalisation avec les conflits d’intérêts en son sein et dans son entourage. Après les ententes illégales sur le marché des carburants, confirmées par le Conseil de la Concurrence, voici venu le tour des tentatives de transformer la nouvelle Charte de l’investissement, ainsi que les modes de soutien et les privilèges qu’elle prévoit, en une nouvelle source de prévarication et de rente.

Et voilà que l’opinion publique commence aujourd’hui à découvrir la raison de tous ces retards dans la mise en place d’un système de soutien aux petites et moyennes entreprises, tandis que le gouvernement s’est empressé de mettre en œuvre un système de soutien aux projets qualifiés de stratégiques.

Ainsi, a éclaté le scandale de l’affaire  concernant la station de dessalement de l’eau de mer à Casablanca, avec ses prétendus  privilèges, que le chef du gouvernement ne nie pas avoir obtenus, sans aucune pudeur.

Pourtant, même si cette affaire avait été traitée  conformément aux procédures en vigueur jusqu’à présent, cela impliquerait des réserves morales et politiques que  Jamais un responsable gouvernemental à ce  niveau n’est  tombé dans une situation de manière  flagrante et scandaleuse.

Partant de là, le moment est venu de revoir notre système législatif, afin qu’il soit compatible avec la Constitution,  en procédant à l’interdiction   définitive du  cumul  entre le pouvoir politique et la gestion de la chose publique publiques, d’une part, et le pouvoir de l’argent et l’engagement dans le champ  de la concurrence économique et la quête  de l’obtention de commandes publiques d’autre part , que ce soit au niveau   de la gestion directe ou des affaires privées.

La prévarication politique exige un sursaut sociétal

Chères camarades, chers camarades,
Vous savez, tout comme l’opinion publique, que notre parti n’a jamais cessé d’appeler à un nouveau souffle démocratique. Un souffle qui permette de créer un climat de mobilisation sociale, de libérer les énergies et les initiatives sociétales et d’encourager une participation active et consciente des citoyennes et citoyens. Notre parti a également plaidé, et continue de plaider, pour un mouvement social citoyen, afin de fédérer les diverses luttes de la société dans un cadre démocratique et progressiste. Ces positions sont fondées sur notre conviction profonde que le développement ne peut se réaliser qu’en consolidant la construction démocratique et institutionnelle.

Cependant, le gouvernement que nous appelons de nos vœux reste inexistant. Celui en place a contribué à la dégradation de la position et de l’image des partis politiques, osant même porter atteinte au principe de l’indépendance de la presse. Il n’a montré aucune réaction face aux atteintes à la liberté d’expression, malgré les éventuelles irrégularités pouvant entacher son exercice. Par ailleurs, le débat public s’est considérablement réduit sous ce gouvernement, atteignant un niveau de régression jamais observé auparavant.

De manière générale, les dimensions démocratiques et les droits humains sont absents de l’agenda de ce gouvernement, à quelques rares exceptions qui confirment la règle. C’est le cas, par exemple, du vote favorable de notre pays pour la résolution onusienne sur la suspension mondiale de l’application de la peine capitale, une décision que nous avons saluée en son temps.

En réalité, le mépris du gouvernement, soi-disant politique, pour la dimension démocratique signifie qu’il ne se préoccupe ni de la mise en œuvre de la Constitution, ni des questions de libertés et d’égalité, ni de la promotion de la décentralisation et du renforcement des rôles des collectivités territoriales et des élus, ni de la réconciliation des jeunes avec la chose publique, ni du traitement des dysfonctionnements dans le champ politique, ni du recul et de la stagnation dans les espaces politique et des droits humains, ni de la restauration de la confiance des citoyens dans le champ institutionnel et partisan.

Les taux catastrophiques, sans précédent et alarmants de participation aux différentes élections partielles récentes – oscillant souvent entre 6% et 10% – en témoignent clairement.

Cela traduit également l’indifférence du gouvernement face à la perte de confiance des jeunes envers leur pays, comme en témoignent les événements de Fnideq et cette tentative de migration collective et publique qui nous interpelle tous, en tant qu’institutions et relais sociaux. Ces faits interrogent en profondeur nos politiques publiques et le degré d’attachement des générations montantes à la nation et à son projet sociétal.

Chères camarades, chers camarades,

Il a été question dans ce rapport de la corruption économique. Nous pensons qu’il existe une relation dialectique entre cette dernière et la prévarication  politique : l’une alimente l’autre et vice-versa.

Comme l’a souligné l’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption, le recul global des différents indicateurs de probité confirme les liens objectifs entre le système des libertés politiques, économiques et sociales, et la montée de la corruption. Cela impacte nécessairement le principe d’égalité des chances, l’accès équitable aux moyens de production, et concentre l’accumulation des revenus et des opportunités de création de richesses dans les mains d’une minorité, élargissant ainsi le champ de l’économie de rente et favorisant les pratiques de l’économie informelle.

Face à cette situation grave, qui menace de vider la société de ses cadres structurants, nous constatons une certaine complaisance du gouvernement envers l’infiltration des institutions élues par des corrompus et des prévaricateurs, dont beaucoup font l’objet de poursuites liées à des affaires criminelles personnelles ou à la gestion des affaires publiques.

Par ailleurs, l’espace politique et électoral tend à devenir de plus en plus soumis à l’autorité de l’argent et aux préoccupations d’intérêts égoïstes, s’éloignant de l’intérêt général et de la compétition entre programmes et idées.

Ces phénomènes, entre autres, sont à l’origine du désengagement des jeunes vis-à-vis de la participation politique active et directe, et du désintérêt des compétences intègres de la société envers les pratiques prédominantes dans le champ électoral.

Tout cela sert directement les intérêts des corrompus, qui s’efforcent, par tous les moyens, de vider les institutions élues de leur contenu, de leur capacité de contrôle véritable, de leur aptitude à produire des normes justes ou à établir les meilleures pratiques dans l’espace public.

Ainsi, les corrompus se retrouvent libres de pratiquer leur corruption économique et financière à leur guise, puis d’investir une partie de leurs profits illicites dans l’achat des voix lors des élections, afin de maintenir leur emprise sur les institutions élues. Et ainsi de suite. Le grand perdant est le pays, le citoyen, la dynamique de développement, le processus démocratique et la construction institutionnelle que le Maroc et les Marocains ont bâtis au fil de décennies de sacrifices.

Par conséquent, nous n’avons d’autre choix que de continuer à lutter, à faire de la lutte contre la prévarication  une priorité absolue, et à appeler à la participation massive des personnes intègres, des compétences, des jeunes et des femmes aux batailles politiques et électorales.

Cela doit se faire dans un cadre de lutte contre les réseaux de prévarication, à travers la responsabilisation et le suivi rigoureux. Nous devons également œuvrer pour rétablir la confiance des citoyens dans la politique et le champ électoral en insistant sur la probité comme critère essentiel dans la gestion publique et la gouvernance.

Chères camarades, chers camarades,

Je tiens ici à vous rappeler que notre parti ne cesse de mener ce combat, avec constance et courage, malgré les obstacles et les défis. Nous savons que la tâche est immense, mais nous sommes également conscients qu’elle est essentielle et incontournable.

Nous croyons fermement que l’avenir de notre pays dépend de notre capacité collective à éradiquer la prévarication  sous toutes ses formes, à renforcer les institutions démocratiques et à garantir la justice sociale et l’égalité des chances pour tous les citoyens.

Dans cette optique, nous appelons à un sursaut sociétal, un engagement collectif pour poser les bases d’un avenir meilleur, où la probité et la transparence ne sont pas seulement des slogans, mais des piliers de notre vie publique et de notre développement.

Ensemble, nous devons redoubler d’efforts pour mobiliser nos forces vives, nos cadres, nos militants et militantes, pour sensibiliser et fédérer autour de ces enjeux cruciaux.

Car, au-delà des mots, c’est par l’action, l’exemplarité et la persévérance que nous pourrons bâtir une société plus juste, plus solidaire et plus prospère.

L’organisation de la Coupe du Monde, une opportunité pour consolider le processus de développement et de démocratisation

Chères camarades, chers camarades,

Naturellement, en critiquant l’action gouvernementale avec la rigueur que nous imposent les circonstances, nous ne perdons jamais de vue que notre parti existe avant tout pour ouvrir des perspectives d’espoir à notre peuple. Un militant, par essence, est optimiste, et l’une des méthodologies de son action repose sur la valorisation des acquis.

Aujourd’hui, notre pays a une occasion exceptionnelle avec l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2030, dans seulement cinq ans.

Cet événement, où nous serons sous l’œil attentif du monde entier, doit être une occasion de mettre en lumière les réalisations en matière d’infrastructures et les succès sportifs. Mais il doit aussi servir à refléter l’image d’un Maroc fort économiquement, juste socialement, distingué par son attrait touristique, son patrimoine culturel et civilisationnel, innovant sur le plan environnemental, et avancé démocratiquement, notamment en termes de libertés et de droits humains.

Cela exige que les efforts de développement s’étendent à toutes les régions du pays, y compris les zones reculées qui souffrent de déficits en matière de développement, tout en mettant également l’accent sur les villes et régions qui accueilleront cette compétition sportive mondiale.

Il est impératif de renforcer nos capacités productives pour créer des emplois, d’investir dans le développement de l’être humain marocain, et de garantir sa dignité ainsi qu’un accès équitable à des services sociaux de qualité.

Rassemblons nos forces, mobilisons-nous, et relevons ces défis majeurs. Le Maroc et les Marocains sont des champions du défi, et ils ont toutes les capacités pour réussir.

Le renforcement de l’action du parti, objectif du plan de travail de 2025

Chères camarades, chers camarades,

Il ne fait aucun doute que vous constatez, comme moi, la présence politique forte de notre parti à travers ses positions et ses initiatives, malgré les conditions politiques générales peu propices.

Ainsi, l’une des principales missions de cette étape, et pour laquelle nous vous présenterons un plan d’action pour 2025, est de maintenir et de renforcer cette présence politique, notamment en poursuivant la production de positions honorables et en continuant à développer des propositions et des alternatives.

Parallèlement, et parce que nous ne sommes pas un simple club de réflexion mais un outil de changement sociétal, il est vital d’améliorer nos méthodes de communication modernes afin que la voix de notre parti atteigne les masses, élargissant ainsi notre impact au sein de la société.

Il est également essentiel d’approfondir l’intégration de nos sections, organisations et secteurs dans les préoccupations des citoyennes et citoyens, de porter leurs douleurs et leurs espoirs, et de plaider et défendre leurs causes avec tous les moyens de lutte possibles.

Pour cela, nous devons améliorer l’organisation de notre parti et adapter avec souplesse nos structures d’accueil aux réalités et spécificités locales, quelles qu’elles soient, dans le but d’accroître l’efficacité, la pertinence et les résultats, conformément à une méthodologie basée sur des objectifs et des évaluations continues.

Nous devons aussi constamment nous ouvrir aux talents de notre société, qui sont nombreux et souhaitent rejoindre les rangs du parti, et lier cela à un effort de formation.

Étant donné que nous sommes déjà entrés dans le compte à rebours des élections de 2026, et compte tenu de l’importance cruciale des combats institutionnels, il est impératif de faire dès maintenant des préparatifs électoraux un axe central de toutes nos activités, initiatives et actions.

Soyons à la hauteur de ce parti national, démocratique et progressiste, dont l’histoire militante rayonnante s’étend sur 81 ans, en nous engageant dans le travail, encore et toujours.

Avant de conclure, je vous présente maintenant le projet de plan d’action du parti pour l’année 2025, afin que vous puissiez en débattre, l’enrichir et l’approuver.

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