La culture et le tourisme fragilisés par la Covid-19

Mohamed Naît Youssef

Le secteur de la culture est un secteur transverse. En effet, l’arrêt des activités culturelles et artistiques entre autres les festivals, les salons, les moussems, ainsi que la fermeture des salles de spectacles ont impacté non seulement le secteur des industries culturelles, créatives (ICC) mais aussi le secteur du tourisme et de l’artisanat. Certes, on ne peut pas parler de toute la chaîne du tourisme sans citer les artistes, les musiciens, les comédiens, les conteurs, les danseurs et les troupes folkloriques qui présentent, au-delà du divertissement, une offre artistique  et culturelle contribuant à la promotion et la redynamisation du tourisme dans notre pays.

Par ailleurs, les mesures préventives prises par le gouvernement marocain pour stopper la propagation du virus, de nombreuses foires et  manifestations artistiques et culturelles ont été annulées, des festivals ont été reportés sine die, des théâtres, des salles de cinéma créant une dynamique autour des villes ont été fermés et des projets ajournés. A cela s’ajoute les espaces et sites patrimoniaux et touristiques qui ont fermé leurs portes au grand public. Bref, c’est l’ensemble de la chaîne qui est fragilisée et mise à genoux.

«Nous avons senti pendant ce confinement une soif extraordinaire de la part de tous, la culture et les arts ont accompagné ces moments. Quel que soit son mode d’expression, la culture a permis de maintenir des liens sociaux malgré les mesures prises pour contenir la pandémie. Des moyens importants sont mis sur les industries lourdes mais le secteur de la culture ne doit pas passer inaperçu, il doit également pouvoir bénéficier de moyens qui permettent aux artistes de rebondir et exprimer toute leur créativité et aux opérateurs culturels de continuer d’offrir des programmes et des projets de qualités à travers le Maroc.», nous expliquait l’acteur culturel,  Brahim El Mazned. Et d’ajouter : «On doit réellement réfléchir à un réel New Deal pour la culture dans notre pays dès la fin de cette crise et l’inscrire dans le nouveau modèle du développement».

Ainsi, les chiffres alarmants de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC) de la CGEM interpellent à plus d’un titre sachant que les pertes des industries culturelles et créatives sont estimées par la FICC à 2 milliards de dirhams sans oublier bien entendu les  100 000 emplois qui  ont été directement impactés et les 1100 entreprises  qui ont accusé 70% de baisse de leur chiffre d’affaires en moyenne. Des pertes immenses pour un secteur qui bat entre vents et marrées.

Jusqu’à présent, il  faut le rappeler,  rien ne va plus dans le domaine artistique national qui a été le premier à être touché par le Coronavirus. Les artistes qui sont dans de mauvais drapes attendent impatiemment  l’ouverture des espaces et le retour à la ville normale pour qu’ils puissent exercer leurs métiers et contribuer à la relance du secteur touristique en particulier et l’économie nationale en général.

Face à cette nouvelle réalité, il serait important  voire indispensable de penser à nouveau model non seulement culturel mais aussi touristique innovant pour que la roue puise bien tournée.

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