Hajja Hamdaouia : la diva de l’Aïta n’est plus

Mohamed Nait Youssef

Un grand nom de la scène musicale et artistique nationale s’en va. Hajja Hamdaouia, l’icône de la chanson Al aytta, a tiré sa révérence, lundi matin à l’hôpital Cheikh Zayed de Rabat. Elle avait 91 ans. Hospitalisée d’urgence, jeudi,  à la suite d’un malaise, la chanteuse a été plusieurs fois victime des intox et des fausses informations annonçant son décès. Une artiste hors pair et  inclassable, la défunte a dédié toute sa vie à l’art de la aïta traditionnelle et moderne, au châabi, au chant et à la musique.

Une vraie battante ! Le parcours certes de la diva à la voix puissante et suave est long, avec parfois des hauts et des bas, mais elle a tenu jusqu’au bout. Elle a vécu tantôt la fortune et la pauvreté, la réussite et l’indifférence. Et c’est ainsi va la vie… Or, son art n’a pas pris une seule ride. Car, elle a tout donné à la musique ;  son premier et dernier amour. Elle fut une grande dame des scènes, la défunte a fait le tour des festivals d’ici et d’ailleurs. Elle a en outre célébré les mariages, les noces et les fêtes dans la joie et les rythmes.

Née en 1930, la regrettée a intégré le monde de la musique depuis son jeune âge en faisant ses premiers pas dans le groupe de l’artiste et chanteur marocain, Bouchaïb El Bidaoui, une autre figure emblématique de l’art de la aïta. D’ailleurs, c’est grâce à ce dernier ayant  découvert sa voix et son talent  que la chanteuse a pu trouver sa place au soleil dans le milieu artistique. De l’art dans veines ! 

Elle était également parmi les premières femmes qui ont fait le théâtre en jouant  dans la troupe  de théâtre de  Bachir Laalej dans les années 1950. 

Hajja Hamdaouia était une militante en véhiculant des messages si forts à travers ses chansons, dénonçant notamment le protectorat français. Après l’indépendance, l’étoile de la chanteuse a brillé de mille feux sur la scène artistique en se produisant dans plusieurs manifestations nationales et internationales. Infatigable ! L’artiste a décidé de prendre sa retraite après plusieurs  décennies de travail, de partage de musique.  Un héritage artistique important légué aux futures générations, la chanteuse   a enrichi le répertoire musical national avec des titres immortels dont « Daba Yji », « Hadya Lbhar », « Mnin ana ou mnin inta », « Hazou bina laalam », « Al Kass Hlou » et bien d’autres. Sa mort est une grande perte au monde de la musique ! 

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