La semaine écoulée a été marquée par plusieurs nouveautés concernant le football marocain et adoptées par l’assemblée générale ordinaire de la Fédération. A la veille de cette AG, 2 volets d’une grande importance ont été au centre de 2 réunions du comité directeur de la FRMF. Relevant de la restructuration de la direction technique des équipes nationales et de la construction des centres régionaux de formation, ces 2 sujets seront de nature à favoriser le développement du football selon le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa.
Pour ce qui est de ladite assemblée, elle a approuvé une série d’ajustements dont le règlement du joueur, le code des compétitions, le code disciplinaire et le code de la chambre nationale de résolution des litiges. Pour ne pas entrer dans les détails qui sont typiquement techniques avec plus de précisions maîtrisant les relations entre les différentes composantes de la fédération dont les clubs, joueurs et entraineurs, ces nouvelles adaptations ne peuvent qu’apporter le plus que cherche le football national qui est toujours en voie de développement.
Mais les autres sujets relèvent de certains amendements des statuts de la FRMF même si de telles mesures devaient être négociées et prises dans une assemblée générale extraordinaire. Le président Lekjaâ et ses compagnons ont jugé utile de passer par l’ordinaire au lieu de l’extraordinaire pour que l’AGO donne son accord visant la modification des statuts et lois de la Fédération. Chose qui n’est d’ailleurs pas dans les coutumes et traditions des assemblées générales des différentes institutions nationales ou internationales, dont celles du football et des sports en particulier. Car, quand on veut discuter et adopter le bilan de l’année on tient une assemblée ordinaire. Quand on veut ajuster, réajuster, modifier complètement les statuts et lois d’une fédération ou même son règlement intérieur… on tient une assemblée extraordinaire.
Ce n’est d’ailleurs qu’un esprit fondamental voire sacré pour l’instauration des règles de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’alternance qui sont à respecter et à défendre dans notre Fédération et à travers elle toutes les instances représentatives du football marocain.
Ce qui n’a pas été pris en considération dans ces moments de défi que doit relever le football marocain, notamment à court terme, sur le plan de la gouvernance et de la gestion de ses affaires. Car, les animateurs de notre fédération pour ne pas dire son homme puissant ont profité de l’occasion pour faire glisser certains amendements qui sont, bien sûr, validés et approuvés à l’unanimité. Car, il n’y a que les votants des « béni oui oui » n’ayant même pas le courage de faire des interventions afin d’enrichir le débat et discuter ces mesures qui sont plus significatives concernant en particulier la composition du bureau fédéral et bien sûr son président.
Ainsi, le prochain bureau fédéral sera composé et pour la première fois des personnes qui ne sont pas des présidents de clubs. Outre le président de la fédération et les présidents des Ligues y affiliées et qui sont membres de droit, le comité directeur de la FRMF est composé de 9 membres loin des clubs et qui sont choisis pour leurs connaissances et leurs compétences, croit-on savoir.
La représentativité des clubs est ainsi exclue au sein du comité directeur qui compte, parait-il, éviter le cumul des mandats, les conflits d’intérêts et assurer l’indépendance de cet organe de décision. Qu’en est-il donc de la fédération qui reste forte de ses clubs et pas autre chose ?
Idem pour le siège du futur président de la FRMF qui pourrait aller au-delà de 2 mandats si jamais le patron en question siège au sein des instances internationales footballistiques et si l’intérêt général du pays l’exige. Ce qui permettra au président actuel, Fouzi Lekjaâ, qu’on n’a pourtant rien contre lui, de rempiler encore plus, voire de rester à vie à la tête de la FRMF. Sachant bien que depuis son arrivée en 2014, le football national a connu plusieurs rebondissements vers de lendemains meilleurs. Le football national qui n’a jamais été aussi structuré, et aussi performant aux échelons national et continental, allait assurer sa présence effectif au sein des instances décisionnelles internationales des comités exécutifs de la CAF et de la FIFA. Ce qui constitue une première pour le football marocain bien qu’il reste modeste sur le plus compétitif et les résultats avec l’absence continue de titres internationaux et continentaux de la CAF pour notre équipe nationale, à l’exception de la sélection des joueurs locaux qui venait de remporter son 2e CHAN consécutif en 2021 après celui réalisé en 2018. Cela en plus du double sacre continental de l’équipe nationale de football en salle vainqueur de la CAN en 2020 après 2016.
La même chose est à mentionner pour les clubs qui ont renoué avec les sacres en Coupes africaines dont le WAC en Ligue des Champions en 2017, le Raja en Coupe de la CAF et de la Supercoupe en 2018 ainsi que la RS Berkane qui venait de remporter son premier titre continental en 2019. Le Raja et le WAC qui restent les clubs les plus titrés à l’échelon africain continuent aujourd’hui en se qualifiant avant terme aux quarts de finale de ces compétitions africaines.
Ce qui prouve que notre Botola reste l’une des meilleures dans le Continent bien qu’elle est encore entachée de plusieurs anomalies causées essentiellement par la mauvaise gouvernance de la présidence la Ligue nationale du football professionnel qui traverse toujours une zone de turbulence avec de grossières erreurs d’arbitrage, de la VAR… et une programmation aléatoire. Depuis son apparition, la LNFP a constitué une coquille vide en compagnie de son président, Said Naciri, qui est également patron du WAC, et qui est souvent en conflit avec le club voisin, le Raja, qui réclame la fin de la duplication des tâches et le chevauchement des fonctions.
Qu’en pensent la fédération et son président qui ont fermé les yeux sur cette problématique de la LNFP pas encore réajustée en ces moments de revalorisation du football national… ?