L’opération «Abouab Ramadan» à Essaouira
Par Mohamed KOURSI (MAP)
Le mois sacré du Ramadan demeure, certes, le mois de piété et de recueillement par excellence, mais il est aussi l’occasion de raffermir davantage l’esprit de solidarité et d’empathie, qui constitue l’ADN de l’identité plurielle de la société marocaine, à l’endroit des catégories sociales vivant en situation de précarité.
Outre son aspect spirituel, ce mois béni offre l’opportunité pour les bonnes volontés, les acteurs associatifs et toutes les personnes éprises des nobles valeurs d’entraide, de partage et de vivre-ensemble de redoubler d’efforts pour apporter réconfort et assistance aux franges de la société les plus défavorisées, afin de les aider à subvenir aux besoins si particuliers de ce mois de bienfaits et de bénédictions.
C’est dans ce sillage qu’un Collectif associatif, dont fait partie l’Association souirie «Moga’Jeunes», a lancé de nouveau l’opération «ABOUAB RAMADAN» (LES PORTES DU RAMADAN) sous le signe «Pour que jeûner ne signifie pas souffrir de la faim». Une action citoyenne pour venir en aide aux personnes et catégories sociales touchées de plein fouet par les effets collatéraux de l’actuelle conjoncture délicate induite par la propagation de la pandémie de la Covid-19.
Il s’agit aussi d’une noble initiative humanitaire si exceptionnelle en ce sens que le mode opératoire prôné par les organisateurs consiste à déposer des paniers devant les portes des domiciles, identifiés d’avance, des personnes nécessiteuses ou des ménages en situation de précarité.
Portée par plusieurs associations actives notamment à Essaouira, Marrakech, Ouarzazate, Casablanca et à Mohammedia, cette action civique vient ainsi traduire à nouveau, si besoin est, l’esprit de patriotisme sincère et le sens élevé de responsabilité de ce collectif associatif et de ces jeunes bénévoles dans différentes villes du Royaume pour l’appui des nobles et bonnes œuvres.
Fidèles à leur engagement infaillible, les membres de l’Association «Moga’Jeunes», présents au quotidien sur le terrain depuis le déclenchement de la pandémie de la Covid-19, s’emploient à travers leur forte contribution à cette opération, dans la mesure des ressources disponibles, à consacrer les valeurs d’entraide, de commisération et de partage en veillant à apporter leur pierre à l’édifice de la solidarité continue et agissante avec celles et ceux qui sont dans le besoin.
Pour le président de l’association «Moga’Jeunes», Otmane Mazzine, l’opération «ABOUAB RAMADAN» vise à prêter main forte à ces catégories vulnérables pour subvenir à leurs besoins alimentaires de première nécessité dans plusieurs villes du Royaume, dont la Cité des Alizés et ce, dans le strict respect des mesures préventives en vigueur pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus.
Dans une déclaration à la MAP, il a expliqué que le principe de cette action est on en peut plus clair : les membres de «Moga’Jeunes», à l’instar des autres bénévoles dans les associations participantes, procèdent au recensement des personnes et des ménages nécessiteux, puis déposent des paniers alimentaires devant les portes des bénéficiaires ciblés afin d’éviter tout rassemblement ou attroupement.
L’objectif étant, a-t-il soutenu, de poursuivre cette mobilisation constante entamée depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, soulignant que pour ce mois sacré de Ramadan, «nous avons intensifié nos efforts afin de toucher le plus grand nombre de familles qui sont dans le besoin».
Et d’enchaîner qu’il ne s’agit nullement d’un «acte de charité», mais plutôt d’une «action de solidarité» avec «un supplément d’âme et d’humanisme» dans un cadre de spiritualité en vue de faire de ce mois béni «un mois d’une véritable solidarité partagée».
De son côté, le président de l’Association «Marocains Pluriels», Ahmed Ghayat, a précisé qu’à Marrakech, Casablanca, Rabat, Mohammedia, Ouarzazate et à Essaouira, «les jeunes du mouvement associatif de terrain sont mobilisés encore cette année aux côtés de nos concitoyens en situation précaire, afin de leur rendre ce mois de Ramadan plus léger, plus facile : femmes seules avec des enfants, familles démunies, journaliers, personnes âgées isolées…».
Il a, dans ce sens, précisé que ces jeunes que «je surnomme les Valeureux sont +au front+ depuis le début de la pandémie. Leur force est de connaître le terrain sur le bout des doigts puisqu’ils y vivent et y agissent depuis plusieurs années».
Mardi dernier, c’était donc le tour des «Moga’Jeunes» de lancer à nouveau l’opération «ABOUAB RAMADAN», a-t-il noté, relevant que «nous avons choisi cette appellation pour plusieurs raisons, dont l’une est justement d’expliquer que nous déposons les paniers, sur le pas de la porte des bénéficiaires afin de respecter leur dignité : nul besoin de montrer des visages, le geste est amplement suffisant».
«Par contre, montrer les jeunes bénévoles en photos, montrer les dons, oui mille fois oui, c’est pédagogique, valorisant et sert d’émulation», a fait remarquer M. Ghayat.
«C’est aussi une façon de répondre à la confiance que nous accordent les donateurs. De toute façon, je suis un fervent partisan de montrer des images aussi positives et motivantes que possible de notre jeunesse car elle le mérite !», a-t-il affirmé.
«Cette fois-ci encore, j’ai vécu cette opération avec beaucoup d’émotion grâce à ces jeunes bénévoles dans la Cité des Alizés, qui sont vraiment un moteur, et puis Essaouira mérite le meilleur et les membres de MogaJeunes lui font honneur. La relève est indéniablement assurée», a conclu M. Ghayat.