Hamza Smouni : un promoteur en herbe qui projette de valoriser les déchets des palmiers
Jamaleddine Benlarbi-MAP
« Mon ambition est de valoriser les déchets des palmiers dans la région de Drâa-Tafilalet ». C’est avec cette phrase que Hamza Smouni, ce jeune âgé de 20 ans, résume l’idée de son futur projet innovant qui verra le jour prochainement avec le soutien du Centre Régional d’Investissement (CRI).
Originaire de la commune d’Erfoud, dans la province d’Errachidia, Hamza a choisi de poursuivre ses études à l’Ecole Supérieure de Technologie (EST) de Casablanca où il a obtenu, en 2020, son diplôme de technicien supérieur, un précieux sésame qui le prédispose à réaliser le projet de ses rêves.
Hamza, qui a grandi dans une zone oasienne, est passionné, depuis son plus jeune âge, par l’idée d’exploiter les déchets des palmiers, considérés jusqu’à présent comme l’un des soucis majeurs des agriculteurs de la région, étant donné qu’ils doivent être souvent brûlés ou éliminés.
Le projet innovant de créer une entreprise de valorisation des déchets des palmiers a été motivé par le souci de Hamza d’aider les propriétaires des exploitations agricoles de la région à résoudre les problèmes posés par ces détritus, qui sont souvent à l’origine des incendies provoquant la destruction de grandes superficies d’oasis.
Hamza Smouni a indiqué que son projet nécessite un budget total de 20 millions de Dirhams, dont 5 millions de DH (20%) comme soutien de la part du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Economie verte et numérique, dans le cadre d’un programme dédié aux PME.
Il a ajouté, dans une déclaration à la MAP, que 10 millions de DH du budget global du projet seront assurés par un prêt bancaire, alors que les 5 millions de DH restant sont des fonds propres.
Rappelant que la région de Drâa-Tafilalet est connue pour ses grandes superficies de palmiers-dattiers, Hamza a fait savoir que son projet de valorisation des déchets de ces arbres consiste à les transformer en bois MDF, qui sont des panneaux compressés de fibres à densité moyenne largement utilisés dans l’industrie du meuble et de la décoration intérieure.
La transformation de ces déchets en bois MDF doit passer par plusieurs étapes, à commencer par la prise de contact avec les agriculteurs qui s’occupent du nettoyage des touffes de palmiers, jusqu’à l’obtention du produit final, en passant par le processus de traitement de cette matière, a-t-il poursuivi.
Hamza a relevé que l’un des points forts de son projet est qu’il permettra aux agriculteurs de se débarrasser des déchets des palmiers qui exposent les oasis aux risques d’incendies avec tout leur impact négatif sur l’environnement.
Ce projet innovant intervient ainsi afin de donner un nouveau souffle aux oasis et de renforcer les capacités des organisations professionnelles locales qui ont besoin d’initiatives de ce genre ayant pour vocation d’encourager les jeunes entrepreneurs à adopter des projets adaptés à l’espace oasien.
Sur le chemin de la concrétisation de son projet, Hamza a bénéficié du soutien d’acteurs locaux et régionaux, notamment le Centre Régional d’Investissement (CRI) Drâa-Tafilalet qui lui a apporté, a-t-il dit, son aide pour la création de sa société de valorisation des déchets des palmiers, à travers l’approbation de son dossier, dans un délai ne dépassant pas les 20 jours, et l’assistance dans la réalisation d’un certain nombre d’études techniques et de faisabilité du projet.
Cette initiative ne peut passer à la vitesse supérieure sans un soutien administratif et une orientation comme celles apportés par le CRI Drâa-Tafilalet qui présente l’assistance nécessaire dans le cadre de ses compétences et ses efforts déployés en matière d’aide aux jeunes porteurs de projets.
Hamza a trouvé auprès du CRI Drâa-Tafilalet l’allié idéal en termes d’accompagnement et d’encadrement sur les plans légal et technique, tellement nécessaires pour que ce projet soit une réalité dans une région comme Drâa-Tafilalet.
Dans ce cadre, le chef du service d’accompagnement des investisseurs et des consultations au CRI, Badr Bjioui, a indiqué que le Centre a accompagné le jeune Hamza pour la création de son entreprise dans un délai ne dépassant pas les 3 jours, ainsi que le choix de la forme juridique de cette entreprise.
M. Bjioui a précisé que le CRI a soumis le projet à l’étude de la Commission régionale unifiée des investissements afin que Hamza puisse commencer à mettre en œuvre son idée, tout en l’accompagnant en matière d’accès au financement à travers un ensemble de programmes de l’État visant à encourager les jeunes, les investisseurs et les entreprises, en particulier les petites, dans le domaine de l’entrepreneuriat.