Les deux seuls représentants marocains dans les compétitions africaines interclubs, le Wydad et le Raja de Casablanca, sont chacun à un match de la qualification pour le sacre après les demi-finales « aller » disputées le week-end écoulé. Seulement, les choses semblent un petit peu différentes pour nos deux clubs, notamment en Coupe de la CAF où le Raja reste favori en arrachant un match nul précieux loin de ses bases devant le club égyptien de Pyramides (0-0). Dans l’autre demi-finale, l’équipe algérienne de la JS Kabylie a fait mieux en battant la formation camerounaise de Coton Sport, sur le score de 2 à 1 dans son stade de Yaoundé. Ce qui pourrait nous donner une finale maghrébine entre le Raja et la JSK.
En Ligue des Champions, le Wydad qui a trébuché dans son fief en s’inclinant face à l’équipe sud-africaine de Kaiser Chiefs (0-0) voit sa mission se compliquer de plus en plus. Même chose pour l’Espérance de Tunis qui s’est également loupée à domicile à Radès (0-1) face au tenant du titre, Al-Ahly du Caire, dans l’autre demi-finale. Les formations sud-africaine et égyptienne ont donc pris une sérieuse option sur la qualification pour la finale à moins que leurs homologues tunisienne et marocaine ne décident autrement.
En attendant, le Wydad a dominé mais n’a pas gagné. Au contraire, le club des Rouges a concédé une défaite inattendue. Le WAC doit assumer cette chute à domicile, la seconde d’affilée à ce niveau de la compétition après celle de la saison précédente face à Al Ahly du Caire qui allait remporter le titre en prenant le meilleur sur le Zamalek tombeur du Raja au même dernier carré.
De nouveau, donc, le WAC se met en difficulté avant le match retour. Le WAC et son entraineur, Fawzi Benzarti ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes en affichant une stérilité dans le jeu face à un adversaire attentiste et qui paraissait prenable. Les Wydadis qui ont appliqué à la lettre le style benzartien en multipliant les attaques offensives basées sur les centrages aériens latéraux avec des tentatives de concrétiser des buts de la tête ou suite à des infiltrations, ont trouvé de grandes difficultés face à des Sud-africains qui ont réussi leur meilleur scénario en marquant un but à l’extérieur, résultat largement suffisant pour sortir vainqueur au détriment d’un adversaire erré sur le terrain et sans conviction. Et si le WAC n’a pas démérité, le Kaizer qui espérait seulement le nul ou une petite défaite dans les mauvais cas, en se regroupant en défense et en fermant les espaces et les couloirs, peut s’estimer heureux avec cette victoire qui renforce ses chances pour revenir à Casablanca, fief de la finale de cette Champion’s League.
Ce serait donc une immense déception pour le football marocain et le WAC qui resterait out même s’il a été donné favori au départ au vu de sa large victoire en phase de poules (4-0) en aller, match disputé au Burkina Faso pour cause de la pandémie de Corona avant d’aller s’incliner sur un petit score de (1-0) en Afrique du sud avec une formation remaniée puisque les Rouges étaient déjà qualifiés en tête de leur groupe.
Dans ce troisième match, les Wydadis qui ont quitté le complexe Mohammed V sur leur faim devront aller renverser la vapeur dans une semaine à Johannesburg. Mission qui semble difficile mais pas impossible.
Le Raja, lui, a plus ou moins raté la victoire. Le (0-0) à l’extérieur s’il est bon dans l’ensemble reste, en contrepartie, un résultat piège contre une équipe égyptienne qui était appelée à prendre sa revanche après sa double défaite en phase de poules face au même adversaire (2-0) en aller à Casablanca et (3-0) au retour au Caire. Dans cette troisième sortie et encore une fois, la formation de Pyramids n’a pas pu trouver les automatismes nécessaires pour forcer son orgueil même si elle a juste bénéficié d’une légère domination (53%). Ce qui n’était pas suffisant pour mettre le paquet face à des Rajaouis qui ont pourtant raté quelques occasions nettes de scorer.
Au moins 3 véritables occasions de but ont été loupées par le seul Soufiane Rahimi.
Dans l’ensemble, le Raja a fait l’essentiel avec sa formation type dont le buteur-maison Malongo même si cette fois, il n’a pas pu trouver le chemin des filets, tout comme Ngoma, Rahimi, Benhalib et le duo El Hafidi-Metoualli qui ont été alignés en seconde période et même si l’utilité de les faire jouer ensemble reste toujours controversée… Cela en plus d’autres joueurs dont Aarjoune qui était à la rescousse à plus d’une reprise et Souboul le jeune arrière latéral gauche qui a été au four et au moulin en compagnie des autres Boutayeb, Haddad, Hadhoudi, El Wardi… autour du gardien Zniti qui a, certes, paniqué à double reprises mais qui reste toujours grand dans les matches décisifs.
Dommage donc pour cette nouvelle opportunité non concrétisée par les Verts, seule équipe ayant sorti de la règle des trois vainqueurs à l’extérieure de ces demi-finales avec Al Ahly, Kaiser et JSK qui ont fait des pas en avant. Les autres clubs ne sont pas encore morts dont le Pyramids qui viendra à Casablanca jouer toutes ses dernières cartes.
Ainsi, Rajaouis et Wydadis sont toujours dans le même combat. Ils devront gagner s’ils veulent assurer leurs places en finale. Le WAC est condamné à marquer au moins deux buts loin de ses bases alors que le Raja est appelé à faire l’essentiel en s’imposant avec le minimum d’un but à rien. Cela pour éviter le casse-tête des calculs et le recours à la phase des chances avec des tirs au but fatals où les choses resteraient toujours égales.
On souhaite bien que le WAC se rachète dans l’espoir d’honorer le Maroc en finale de la Champion’s League prévue le 17 juillet à Casablanca alors que le Raja sera appelé à confirmer chez lui avant d’aller chercher le titre de la Coupe de la CAF, une semaine auparavant, le 10 juillet au Bénin.
Alors Rajaouis et Wydadis sont bien avertis…