La faute aux Américains… La première visite en Chine d’une haute responsable de la diplomatie américaine de l’ère Biden a donné lieu lundi à un réquisitoire en règle de Pékin contre Washington.
Wendy Sherman, numéro deux du département d’Etat américain, est arrivée dimanche dans la grande ville de Tianjin (nord de la Chine), où elle doit s’entretenir avec le ministre chinois des Affaires étrangères.
Alors que les deux premières puissances mondiales restent à couteaux tirés sur nombre de sujets, des droits humains au commerce en passant par la technologie et la reprise en main de Pékin à Hong Kong, cette rencontre sur le sol chinois est la première pour un haut responsable de la diplomatie américaine depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche au début de l’année.
La presse n’a pas été conviée lundi matin à assister à la rencontre entre Mme Sherman et le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Xie Feng.
Mais selon des propos communiqués par la diplomatie chinoise, M. Xie a accusé les Américains d’être entièrement responsables de la détérioration des liens entre les deux géants du Pacifique.
Les relations sont « dans une impasse » et Washington doit cesser de « diaboliser » Pékin, a-t-il lancé.
« Fondamentalement, c’est parce que les Américains voient la Chine comme un ennemi imaginaire », a-t-il ajouté, exhortant Washington à « changer d’état d’esprit erroné et de politique dangereuse ».
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden n’a guère modifié la politique de son prédécesseur envers la Chine, laissant notamment en place les sanctions commerciales imposées par Donald Trump sur les produits chinois.
Il s’est en outre efforcé de convaincre les alliés de l’Amérique de rejoindre un front commun des démocraties face à une Chine perçue comme de plus en plus autoritaire et agressive.
Cette politique est vivement contestée par le régime chinois, qui s’était déjà livré à une guerre des mots lors du premier face-à-face de l’ère Biden entre diplomates des deux pays en mars à Anchorage (Alaska).
L’administration Biden a résumé sa stratégie chinoise par un triptyque confrontation-concurrence-coopération, se laissant une marge de manoeuvre pour discuter avec Pékin « là où c’est possible », notamment sur le climat. Mais cet espoir s’est heurté lundi à une fin de non recevoir.