Des créateurs chinois brillent sous les projecteurs

Des créateurs chinois émergents ont fait sensation lors de la London Fashion Week de cette année en fusionnant la broderie de soie, l’héritage impérial et les faux cuirs pour changer le visage de l’industrie tout en promouvant plus de diversité et de durabilité.  Le grand salon de la mode, qui s’est déroulé du 18 au 22 février dans un format hybride numérique et physique, a été marqué par un nouveau phénomène : l’arrivée d’un nombre croissant de créateurs et de mannequins chinois.  Présentant sa collection de vêtements pour hommes automne/hiver 2022, Yuan Ning, fondatrice de la marque chinoise de streetwear de luxe Ning Dynasty, a dit s’être inspirée de l’histoire impériale et de la culture pop.  « Je voulais vraiment combiner en un l’élément de luxe, l’élément de voyage et l’élément de fête pour créer un produit incroyable qui représente des milliers et des milliers d’années d’histoire de la Chine. C’était vraiment important pour moi de restaurer cette fierté au sein de mon ascendance », a-t-elle confié à Xinhua avant son tout premier défilé.  Utilisant de la soie pure et des imprimés numériques, la créatrice a fondé sa marque en 2021 en pleine pandémie de nouveau coronavirus dans le but d’apporter une voix chinoise au sein de l’industrie de la mode.  « On voulait créer un moyen amusante et chic de digérer la culture impériale tout en créant des pièces qu’on peut célébrer, avec lesquelles on peut voyager, écouter de la musique », a expliqué Ning Yuan, disant vouloir honorer le vaste patrimoine culturel de la Chine et un savoir-faire artisanal d’une manière ludique et fière.  Aussi connu sous le nom de tendance « guochao » ou « vague nationale », la Chine a connu ces dernières années une augmentation des marques de mode chinoises et locales qui combinent des éléments traditionnels et nouveaux et ont transformé le « made in China » en « designed in China ».  « Pour moi, le pouvoir vient de la diversité. Nous devrions être fiers d’être nous-mêmes », a dit à Xinhua Wang Yuhan, une autre créatrice chinoise, interrogée dans les coulisses, tandis que des mannequins de tous horizons et de toutes nationalités s’affairaient à changer de tenue.  Elle a créé à Londres sa marque de vêtements pour femmes en 2018 et a reçu le premier prix L’Oréal Young Talent Award en 2016 pour sa collection BA. Elle a également été présélectionnée pour le prix LVMH 2020.  « Toute l’industrie et tous les talents m’ont soutenu. Je me sens très chanceuse », a Wang Yuhan.  La créatrice a présenté sa collection « Venus in Furs » le week-end dernier, avec des jacquards floraux classiques et des pièces en dentelle délicate. Pour elle, des voix plus diverses d’horizons différents étaient nécessaires dans l’industrie.  Wang Yuhan a également souligné que la durabilité était également au premier plan de ses créations et que tout le coton utilisé était recyclé, tandis que le faux cuir provenait d’un fournisseur local et qu’il était réutilisé.  Yuan Ning pense que le moment est enfin venu pour les jeunes créateurs chinois de montrer leurs compétences sur les podiums occidentaux et au monde également.  Cependant, alors que les marques de créateurs chinois bénéficient d’une reconnaissance mondiale accrue et d’une augmentation des ventes, il reste encore un long chemin à parcourir avant de devenir des noms connus en Occident.  « Cela a été difficile d’arriver ici, mais maintenant les Chinois peuvent vraiment avoir cette fierté, créer une marque, montrer leur talent et faire partie du système de la London Fashion Week », a déclaré Yuan Ning. « Je suis vraiment fière et je suis vraiment heureuse de voir autant de représentants ». Fin

 Martina Fuchs,郭爽 

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