Conversation entre Dacia Maraini et Mohamed Achaâri

Au pavillon de l’Institut Culturel Italien de Rabat

Mohamed Nait Youssef

Le Pavillon de l’Institut Culturel Italien de Rabat a abrité, samedi 11 juin au SIEL, une rencontre autour du dernier livre « Trio » de l’écrivaine et scénariste italienne, Dacia Maraini. En effet, cette conversation littéraire a été animée par le poète et romancier marocain, Mohamed Achaâri.

Pour le poète et écrivain, Hassan Najmi, Dacia Maraini est un grand nom de la scène littéraire et culturelle mondiale ayant défendu la voix de la femme dans le paysage culturel. «C’est une figure de proue de l’écriture et de la littérature mondiale. C’est un grand honneur de la recevoir dans le cadre du salon.», a-t-il rappelé en présentant les deux invités de la rencontre.

De l’utilité de l’écriture

L’utilité de l’écriture est l’une des problématiques abordées lors de cette conversation.

«L’écriture est l’une des clés de la libération de l’être dans un contexte marqué par les mutations et les changements.», indique Dacia Maraini, tout en révélant que le pouvoir des mots est de se libérer du despotisme et de l’esclavage.

«Les écrivains ne peuvent pas changer le monde, mais ils peuvent produire du sens et du savoir afin de chercher des issues. », a-t-elle souligné.

De nos jours, la langue a des tâches à accomplir ; bâtir des passerelles entre les peuples et fédérer les bonnes volontés.

«La langue a fédéré l’Italie. Les histoires aident les êtres humains à comprendre le monde. », a-t-elle fait savoir. Et d’ajouter: «le problème de la langue est un grand problème. Et l’écrivain fait le choix de la langue la plus utilisée et la plus vulgarisée.Or, la langue italienne est une langue de culture, c’est une affaire d’identité».

Par ailleurs, tout écrivain est un témoin de son temps. Et notre époque va mal à cause de la pandémie et des guerres qui déchirent les peuples. «La pandémie nous a démontrés que nous sommes faibles et fragiles. Nous déconstruisons notre monde et les questions écologiques se posent aujourd’hui avec acuité. Nous sommes obligés de garder notre monde et espèce», a-t-elle affirmé.

La guerre, dit-elle, est une véritable catastrophe qui a secoué le monde. «Il faut surtout résister contre l’esclavagisme et les injustices», a-t-elle rappelé.

L’écriture et le cinéma

Contrairement à la littérature, le cinéma a une langue basée sur l’image. «Le cinéma puise dans la littérature en transformant son histoire en images. J’ai compris qu’il faut laisser au réalisateur ce travail avec sa vision.», précise Dacia Maraini.

Pour l’écrivaine italienne, la langue du cinéma est très courte par rapport à celle de la littérature.

«Je suis écrivaine et j’ai la chance d’être indépendante. J’écris pour le lecteur. C’est une liberté !», a-t-elle fait savoir.

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