Sécurité alimentaire
Le groupe de travail thématique temporaire sur la sécurité alimentaire à la Chambre des conseillers a appelé à la création d’un mécanisme national qui sera chargé de la gestion intégrale du stock stratégique et à une meilleure adéquation des indicateurs nationaux avec les Objectifs de développement durable (ODD).
Dans ses recommandations incluses dans son rapport final présenté lundi lors d’une séance de discussion à la Chambre des conseillers, le groupe de travail a souligné la nécessité de mettre en place un cadre législatif et réglementaire régissant le système de gestion, les conditions de stockage, les sources de financement et autres mesures nécessaires pour l’instauration d’un système intégré de gestion et de sécurisation du stock stratégique des produits de base.
En ce qui concerne le stockage, le rapport recommande un système de contrôle efficace relatif à l’approvisionnement en stock alimentaire et aux modalités de sa gestion, ainsi que l’adoption d’un mécanisme d’alerte précoce et anticipatif contre les risques qui menacent les chaînes d’industrie et l’approvisionnement.
S’exprimant à cette occasion, le président du groupe thématique sur la sécurité alimentaire à la Chambre des conseillers, El Mehdi Atmoun, a affirmé que le rapport est le fruit de trois mois de travail continu avec tous les acteurs nationaux et internationaux.
C’est le résultat, a-t-il poursuivi, du résultat d’une série de séances d’écoute organisées avec les départements et établissements concernés et de multiples visites de terrain afin de connaître de près la situation réelle du système national de sécurité alimentaire, outre la visite en Italie pour l’échange des meilleures pratiques dans ce domaine.
Le groupe de travail a aussi incité à préserver les acquis nationaux en matière de développement, notamment les grands programmes et chantiers lancés par le Royaume depuis l’indépendance, appelant à la création d’une institution nationale indépendante pour la souveraineté et la sécurité alimentaire, qui serait chargée notamment de coordonner les stratégies nationales dans le domaine, d’assurer la veille et l’observation anticipative des crises éventuelles qui peuvent menacer les systèmes alimentaires et d’identifier et de proposer des modes d’intervention.
Il a, en sus, mis l’accent sur la nécessité de renforcer les mécanismes de financement et d’accompagnement financier, ainsi que le système d’inclusion financière dans le monde rural, afin de renforcer l’auto-entreprenariat et contribuer à la construction d’une nouvelle génération de la classe moyenne dans le monde rural.
Le rapport juge aussi nécessaire d’accélérer la mise en œuvre du Registre social unifié (RSU), afin de faciliter le processus de réforme du système de compensation, de manière à renforcer les mécanismes de ciblage et d’assurer un cadre juste et équitable du travail de la Caisse de la compensation.
Le document appelle également à développer les labels de qualité des produits alimentaires, pour inclure l’origine, l’appellation et l’empreinte carbone, et à poursuivre l’amélioration des voies de commercialisation des produits agricoles locaux.
En ce qui concerne la sécurité sanitaire alimentaire, le groupe de travail a appelé à l’adoption d’un système de contrôle strict et transparent des stocks stratégiques du blé, tout en recommandant le développement d’un système efficace de contrôle des points de vente et des restaurants et le renforcement des outils et mécanismes de l’usage rationnel des antimicrobiens en médecine vétérinaire. Ledit groupe de travail a élaboré un tableau de bord qui contient tous les indicateurs nationaux relatifs à la sécurité alimentaire, ce qui a permis de présenter une analyse perspicace de tous ces indicateurs, notamment en ce qui concerne la disponibilité alimentaire, la qualité de la nutrition et l’équité de la distribution, et de formuler une méthodologie prospective de l’état de la sécurité alimentaire dans les années à venir et des besoins fondamentaux qui doivent être satisfaits pour l’émergence d’un système national durable de souveraineté alimentaire, a expliqué M. Atmoun dans son intervention.
Le groupe recommande la création d’un mécanisme technique pour le suivi de la mise en œuvre des recommandations du rapport, sous la supervision du président de la Chambre des conseillers, a-t-il fait savoir. Ce mécanisme sera composé de représentants de la Chambre, des départements gouvernementaux concerné set des institutions publiques et privés y afférentes et d’un groupe d’experts et de chercheurs, avec la possibilité d’une coopération consultative avec les institutions des Nations Unies concernées, a-t-il enchaîné.