Le Front national critique la démarche du Conseil de la concurrence

Prix des hydrocarbures

Khalid Darfaf

Le Bureau exécutif du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole a dénoncé toutes les formes de brouillages et les déclarations téléguidées, hostiles à l’existence de la société Samir, apprend-on dans communiqué rendu public.

En effet, la même source a souligné l’importance de l’industrie du raffinage pour contribuer au renforcement de la souveraineté énergétique nationale et faire baisser les prix des produits raffinés et des hydrocarbures dont plus de la moitié sont importés de l’Europe. D’ailleurs, le Front national considère que ces produits sont fabriqués dans des pays qui ne sont pas producteurs de pétrole et qui sont  dotés des  raffineries de pétroles dont les spécifications techniques sont en deçà de la Samir.

Abondant dans le même ordre d’idées, le Bureau exécutif a appelé le gouvernement à assumer pleinement ses responsabilités pour la reprise des activités de l’entreprise et ce, à travers le transfert des actifs à l’Etat tout en insistant sur la nécessité de l’ouverture d’une enquête approfondie déterminant les responsabilités en matière de la privatisation et le silence sur les dépassements de son ancien propriétaire.   

Sur un autre registre, le communiqué considère que  l’avis du Conseil de la concurrence sur la hausse des prix des hydrocarbures intervient à un moment où les Marocains s’attendent à ce que cette instance publique tranche dans la plainte pour soupçons d’entente sur les prix pratiqués sur le marché depuis 2016. Sachant que le Conseil a confirmé une forte concentration dans le secteur et l’absence des conditions de concurrence, ce qui, par conséquent, a laissé les consommateurs à la merci des grandes entreprises détenant plus des deux tiers du marché. 

Subordination du Conseil !

Le Bureau exécutif a ainsi considéré que la démarche adoptée par le Conseil de la concurrence contient des irrégularités vu que son avis aurait été influencé par des auditeurs qui « ont été écoutés de manière sélective ». Autrement dit, le Font national a jugé que le Conseil de concurrence s’est départi de la recommandation précédente qui mettait  l’accent sur la nécessité de détenir les clefs de l’industrie de raffinage. Le communiqué a noté, en outre, que le Conseil a évité  d’évoquer les années 2016 et 2017, le rapport établi par la mission d’information parlementaire sur les prix des hydrocarbures, ou encore les prix pratiqués avant la libéralisation du secteur par le gouvernement Benkirane.

Et ce n’est pas tout, étant donné que le Front national a estimé que l’avis du Conseil de la concurrence a omis de soulever les soupçons de conflit d’intérêts et a  sous-évalué les profits réalisés par les grandes sociétés de distribution…

Par ailleurs, le Front national considère que les amendements proposés par le gouvernement portant sur la loi régissant le Conseil de la concurrence et à la loi sur la liberté des prix et la concurrence ne sont pas convaincants , tout en exprimant son étonnement de constater que  l’article 10 de la loi sur le Conseil de la concurrence ne fait l’objet d’aucun amendement et que la nomination d’environ 80% des membres de ce Conseil est tributaire d’une décision du gouvernement. Dans ce cas de figure, cela va renforcer la subordination du Conseil au gouvernement et amplifier les conflits d’intérêts,  lit-on en substance dans le communiqué.

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