Ballon d’Or
Karim Benzema dans la légende! Sacré Ballon d’Or après une saison de rêve, l’attaquant du Real Madrid est devenu lundi le premier Français depuis Zinédine Zidane en 1998 à atteindre cette consécration, que l’Espagnole Alexia Putellas a obtenue pour la deuxième année d’affilée.
C’est un jour de gloire pour Benzema (34 ans), buteur parfois mal-aimé qui a fini par mettre tout le monde d’accord, comme pour Putellas (28 ans), récompensée lundi soir au Théâtre du Châtelet à Paris, en dépit d’une grave blessure qui lui a valu de manquer l’Euro féminin l’été dernier.
« Ce Ballon d’Or, c’est individuel, mais ça reste collectif, c’est le Ballon d’Or du peuple », a lancé Benzema avec entre les mains le prestigieux trophée annuel décerné par le magazine France Football.
Longtemps dans l’ombre de Cristiano Ronaldo et ses cinq Ballons d’Or au Real, mais finalement lauréat de cette 66e édition, voilà le Français au panthéon de son sport, un an après le septième titre remporté par Lionel Messi.
Cela le place haut, très haut dans la hiérarchie des meilleurs footballeurs français de l’histoire, lui qui est devenu en mars 2022 le meilleur marqueur français de tous les temps avec plus de 400 buts au compteur, toutes compétitions confondues.
C’est d’ailleurs Zidane, mentor et ancien entraîneur de Benzema au Real, qui a remis la récompense à son successeur français.
« Voir (ce trophée) devant moi c’est une fierté. Je repense à quand j’étais petit, tout le travail, je n’ai jamais lâché. C’est un rêve de gamin, j’ai grandi avec ça dans la tête », a déclaré Benzema, barbe épaisse et fines lunettes, vêtu d’un costume sombre et d’une chemise blanche à col noir inspirés d’une tenue de son idole, le rappeur Tupac Shakur.
Son sacre a été salué sur Twitter par le président français Emmanuel Macron, qui a tweeté « KB9 ! », reprenant l’un des surnoms du joueur. « Deux lettres et un chiffre qui resteront dans l’Histoire du football. 24 ans après Zidane, Karim Benzema ramène un nouveau Ballon d’or à la France. Félicitations à lui! », ajoute le chef de l’Etat.
L’avant-centre du Real a été sacré devant le Sénégalais Sadio Mané (Liverpool), champion d’Afrique, et le Belge Kevin De Bruyne, champion d’Angleterre avec Manchester City – l’équipe mancunienne se consolant avec le prix du club de la saison.
Benzema a quasiment tout gagné sur la saison 2021-2022: Ligue des champions et Championnat d’Espagne en club, Ligue des nations en sélection, titres de meilleur buteur et de joueur d’Espagne en 2021-2022…
Il est le cinquième joueur tricolore récompensé après Raymond Kopa (1958), Michel Platini par trois fois (1983-1984-1985), Jean-Pierre Papin (1991) et « Zizou » (1998).
« Il ne faut pas rester sur les échecs », a-t-il réagi après la cérémonie. « Tu les gardes, tu y penses, mais c’est une force mentale pour moi, pas des remords. Ce qui est arrivé est arrivé, mais le plus important c’est aujourd’hui. »
Une page d’histoire
Mané, deuxième, se contente du premier Prix Socrates du footballeur engagé, récompensant son action au Sénégal pour l’égal accès des filles et des garçons à la pratique du football.
Robert Lewandowski (Barcelone, ex-Bayern Munich) repart lui avec le Trophée Gerd Müller du meilleur buteur de la saison.
Le Belge Thibaut Courtois (Real Madrid) a remporté le trophée Yachine de meilleur gardien à la cérémonie du Ballon d’Or, lundi soir à Paris.
Élu par un jury composé de 100 journalistes spécialisés, Courtois, 30 ans, succède à l’Italien du Paris Saint-Germain Gianluigi Donnarumma.
L’international belge a joué un grand rôle dans la conquête de la Ligue des champions et du Championnat d’Espagne par la « Maison Blanche » lors de la saison 2021-22.
Le géant de 2 m a notamment réussi de nombreuses parades décisives dans la phase à élimination directe de la C1. A chaque tour son équipe était dominée, à chaque fois elle s’est imposée, son gardien brillant successivement contre Kylian Mbappé (Paris SG, 0-1/3-1), Timo Werner (Chelsea, 3-1/2-3 a.p.), Kevin De Bruyne (Manchester City, 3-4/3-1) ou Mohamed Salah en finale (Liverpool, 1-0).
Du côté du Ballon d’Or féminin, Putellas a écrit une page d’histoire en devenant la première lauréate à conserver son trophée depuis sa création en 2018.
Malgré la grave blessure qui l’a privée de l’Euro remporté par l’Angleterre, la Catalane a dribblé ses concurrentes anglaises, Beth Mead en tête, pour inscrire à nouveau son nom au palmarès, en dépit d’une défaite en finale de Ligue des champions féminine contre Lyon (3-1).
Mais Putellas a tellement révolutionné le football féminin espagnol et européen ces dernières saisons que même les jurés l’ont préférée à ses concurrentes, à un an du Mondial-2023 en Australie et Nouvelle-Zélande où la Barcelonaise espère à nouveau briller. « Se maintenir au sommet est beaucoup plus difficile » que d’y parvenir, a dit Alexia Putellas après son trophée.