7e édition de l’Automobile Meetings Tangier-Med
La relance du secteur de l’industrie automobile a été sous les projecteurs, mercredi à Tanger, lors de la 7e édition de l’Automobile Meetings Tangier-Med (AMT), placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.
Les intervenants lors d’une table ronde, tenue dans le cadre de cet événement organisé par l’Association marocaine pour l’industrie et la construction de l’automobile (AMICA), sous le thème « Quelle stratégie pour la relance du secteur de l’industrie automobile », ont traité de plusieurs sujets qui font l’actualité de l’industrie automobile marocaine, en l’occurrence les répercussions de la crise pandémique du coronavirus, le changement de la Supply Chain, l’impact du coût élevé de l’énergie sur le secteur industriel marocain, les opportunités d’investissement dans le secteur et les enjeux de la mobilité durable pour l’industrie automobile.
Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a souligné que l’industrie automobile est devenue le premier secteur exportateur du Maroc et que le « Made in Morocco » s’est fait une place de choix sur le marché européen très porteur, notant qu’en termes d’exportations de véhicules vers l’Union européenne, le Maroc a dépassé des pays comme la Chine, la Corée, le Japon, les Etats Unis et le Royaume Uni.
« Aujourd’hui, avec une capacité de production de 700.000 voitures annuellement, le Royaume reste le premier producteur de voiture en Afrique », a fait savoir Mezzour, précisant que cette dynamique a profité d’une cadence d’investissement soutenue tout au long des deux dernières années, avec 31 projets d’un montant global de 6,5 milliards de dirhams, qui permettront de générer plus de 26.000 emplois dans le secteur.
« Le Maroc ne peut pas rester durablement un pays à faible coût de main d’œuvre (low cost) », a expliqué le ministre, relevant que le Royaume est passé d’un pays low cost à un pays best cost avec une bonne qualité industrielle, de l’innovation, de la compétitivité et un capital humain hautement qualifié.
« Nous sommes en train de passer du Made in Morocco à invented in Morocco », a lancé le ministre, soulignant que le Maroc a bien démontré sa capacité de produire des véhicules électriques et a entamé sa transition, dans le cadre d’une stratégie énergétique ambitieuse basée sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’intégration régionale. Pour sa part, le président de l’AMICA, Hakim Abdelmoumen, a indiqué que le secteur automobile marocain constitue un moteur de l’économie nationale, grâce à la vision clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI, relevant que le secteur offre des opportunités d’investissement prometteuses aussi bien pour les constructeurs mondiaux installés au Maroc que pour les grandes multinationales qui se sont installées au Maroc, qui, pour être plus compétitives demain, ont besoin de déployer un tissu de PME autour d’elles, qui vont s’implanter au Royaume et développer la chaine de valeur.
« L’automobile bascule vers une mobilité toute nouvelle: durable, conduite autonome, véhicule connecté et production décarbonée », a-t-il fait savoir, notant que le Maroc s’inscrit complètement dans cette nouvelle dynamique et dispose de tous les atouts pour réussir cette mobilité.
De son côté, le directeur général du groupe Renault Maroc, Mohamed Bachiri, a relevé que le Maroc est un pays pilier de la stratégie industrielle de Renault Group dans le monde, ajoutant le lancement de l’usine de Tanger a été catalyseur de la transformation de l’industrie automobile nationale depuis son lancement en 2012, et le développement de notre écosystème industriel pour accompagner notre croissance est l’un des axes majeurs de notre essor dans le Royaume.
« L’engagement pris avec le Royaume depuis la signature d’un premier accord en 2016 est matérialisé par l’atteinte dès 2021 de 64% de taux d’intégration locale et de 1,3 milliards d’euros de sourcing local. Ces engagements sont concrétisés par le nombre de fournisseurs installés au Maroc passant de 26 en 2016 à plus de 76 aujourd’hui et par un nouvel accord signé en 2021, visant à atteindre 80% d’intégration à long terme et un objectif de sourcing local à 2,5 milliards d’euros dès 2025 et une cible de 3 milliards d’euros à terme », a précisé Bachiri,notant que les résultats sont aujourd’hui visibles et témoignent plus que jamais de l’intérêt économique que les fournisseurs portent pour l’industrie automobile marocaine.
Le responsable a affirmé que la réussite de l’écosystème Renault est le fruit de l’ensemble des acteurs publics et privés qui travaillent main dans la main pour le développement de la filière industrielle automobile et le rayonnement du Made in Morocco, notant que le Maroc se positionne aujourd’hui comme une référence dans l’industrie automobile mondiale, et ce grâce à la vision royale déployée tout au long des 20 dernières années.
Il a, dans ce cadre, rappelé l’annonce récemment de l’industrialisation d’un véhicule 100% électrique et connecté dans l’usine de Tanger, Mobilize Duo, précisant que ce nouveau projet vient renforcer la confiance du groupe dans la plateforme industrielle marocaine et donne le coup d’envoi à l’introduction des technologies d’électrification de la fabrication marocaine.
Quant à Stephane Benoit, responsable des achats et de la supply chain au sein de Stellantis, constructeur automobile mondial, il a mis l’accent sur l’efficacité de la relation entre le ministère de l’Industrie et du commerce, les acteurs publics et le secteur privé, notant que le groupe Stellantis, qui est un fournisseur de solutions de mobilité innovantes, veut rendre la mobilité individuelle accessible à tous les citoyens.
« Au Maroc, nous avons tous les ingrédients pour répondre à cet enjeux et gagner en compétitivité », a-t-il dit, soulignant que les industriels doivent être proactifs et prendre l’initiative, afin de renforcer la performance du secteur automobile et relever les défis actuels et futurs.
Les intervenants à cette table ronde ont été unanimes à mettre l’accent sur la montée en puissance de l’industrie automobile marocaine et l’importance de la maitrise des nouvelles technologies pour relever les défis de la mobilité durable.
Cet événement de trois jours est l’occasion de présenter les dernières innovations dans le domaine de l’automobile et les opportunités d’investissement et d’échange entre le Maroc et l’Europe.
Au programme de cette édition figurent des rencontres entre professionnels, ainsi que des conférences et des tables rondes thématiques animées par des experts du secteur automobile.