Lions de l’Atlas
Oussama Zidouhia
Appointé par la Fédération marocaine de football à la tête des Lions de l’Atlas en succession de Vahid Halilhodziç, Walid Regragui, ancien patron du Wydad de Casablanca, deviendra le deuxième Marocain à entraîner sa nation lors d’une Coupe du Monde après Abdellah Blinda, sélectionneur du Maroc lors de la Coupe du monde 1994 aux États-Unis.
Né le 25 septembre 1951 à Tata et mort le 17 mars 2010 à l’âge de 59 ans à Rabat, Abdellah Blinda est l’un des hommes qui ont écrit une grande partie de l’histoire du ballon rond au Maroc. Il commence sa carrière sportive en tant que joueur de Handball pour ensuite revenir à son sport de prédilection, le football. Il évolue au sein de clubs nationaux, notamment le FUS de Rabat.
Il est le premier buteur de la finale de la Coupe du Trône en 1972-73 : il inscrit deux des trois buts que marque son club contre l’Ittihad Khémisset. Il entraîne par la suite plusieurs clubs nationaux et internationaux dont le Raja de Casablanca, le FUS, et le club de Bani Yas à Abu Dhabi. Il devient également le sélectionneur de l’équipe du Maroc avec qui il participe à la Coupe du monde 1994 aux États-Unis.
Blinda est à partir de 2008, le sélectionneur de l’équipe du Maroc des joueurs locaux. Il a marqué 46 buts au cours de sa carrière en tant que joueur professionnel.
De son coté, Walid Regragui, passé par Ajaccio, Dijon, Grenoble et le Racing Santander, l’ancien défenseur de Toulouse a débuté sa carrière d’entraîneur en occupant la fonction d’adjoint de Rachid Taoussi en compagnie de Rachid Benmahmoud en équipe nationale du Maroc (2012-2013), il combine son poste et officie en tant que consultant sportif sur les matchs de Ligue 1 pour le compte de la chaîne beIN Sport.
Lors de la saison 2014-2015, Regragui a été désigné nouvel entraîneur du FUS Rabat (D1 marocaine) pour une durée de trois saisons. Club avec lequel il connaitra la consécration en remportant le championnat national en 2016, et la Coupe du Trône en 2014 avec une finale atteinte en 2015.Ces deux saisons lui ont permis de remporter ses premières distinctions de meilleur entraîneur de la saison lors de la cérémonie du Mars d’Or. Sa première expérience en tant qu’entraîneur à l’étranger est également une réussite après avoir remporté le championnat national du Qatar en 2020 avec l’Al-Duhail SC en compagnie de Medhi Benatia.
Le 10 août 2021, Walid Regragui succède à Faouzi Benzarti comme nouvel entraîneur du Wydad de Casablanca, club avec lequel il remporte en l’espace d’une saison la Botola, la Ligue des champions de la CAF et une finale en Coupe du Trône en 2022. La saison au WAC fait l’objet d’une invitation aux CAF Awards pour concurrencer Aliou Cissé et Carlos Queiroz pour le prix du meilleur entraîneur de la saison en Afrique. Cependant, au Maroc, il remporte le prix du meilleur entraîneur du championnat de la saison attribué par l’UMFP (Union Marocaine des Footballeurs Professionnels).
Le 31 août 2022, Regragui est officiellement présenté en tant que sélectionneur de l’équipe du Maroc par Fouzi Lekjaa. Il prend ainsi les rênes de la sélection en succédant à Vahid Halilhodžić à moins de trois mois de la Coupe du monde de football au Qatar. Son staff technique est composé de deux anciens internationaux marocains, Gharib Amzine et Rachid Benmahmoud comme adjoints et Omar Harrak comme entraîneur des gardiens.
Principalement formé par Rudi Garcia lors de ses débuts à l’AS Corbeil, le joueur devenu entraîneur suit les pas de son formateur actif à l’AS Rome pour demander conseils après avoir reçu la licence du diplôme d’entraîneur. Regragui cite lors d’une interview : « Dans ce métier, on n’invente rien, on reproduit ce que les autres font en essayant d’apporter sa touche personnelle. Je suis allé voir Rudi Garcia quand il exerçait à la Roma, pour observer comment il travaille. Je me suis inspiré de Courbis pour mes causeries, du temps passé avec Giresse, Nouzaret, Bijotat ».
Grandement influencé par Rudi Garcia lors de son passage à l’AS Rome, Regragui possède une passion assumée pour la formation locale des jeunes joueurs qu’il intègre souvent dans l’effectif professionnel et les faisant jouer régulièrement.
Le site officiel de la FIFA s’est entretenu avec celui que l’on surnomme le Guardiola Marocain, à quelques jours du coup d’envoi de la Coupe du Monde Qatar 2022.
La difficulté de sa mission
«Si nous nous qualifions pour le deuxième tour, quelque chose que le Maroc n’a réussi à faire qu’une seule fois dans son histoire, en 1986, on pourrait considérer ça comme une réussite. Mais ça ne va pas être facile du tout, car ce groupe est compliqué. Nous allons nous battre, mais il est difficile de faire des promesses».
Le niveau des adversaires des Lions de l’Atlas
«Nous avons les finalistes et les vainqueurs de la petite finale d’il y a quatre ans. Je crois qu’il n’y a pas besoin d’en dire plus. Chaque équipe a ses forces et ses faiblesses. À nous de les repérer et je vous l’assure, nous allons nous préparer aussi bien que nos moyens nous le permettent».
Achraf Hakimi, l’élément clé de l’équipe du Maroc
« Achraf est aussi rapide que le TGV, ou « Al Buraq », comme nous l’appelons au Maroc. Il va à la vitesse de l’éclair et c’est un athlète incroyable. Il a déjà joué pour des clubs comme le Real Madrid, Dortmund, l’Inter et le Paris Saint-Germain. Les gens oublient qu’il n’a que 23 ans. Malgré cela, c’est l’un de nos leaders, sur le terrain et en dehors».
Yassine Bounou
«C’est l’un des meilleurs gardiens de but du monde, tout le monde le reconnaît. Je sais que nous pourrons compter sur lui à la Coupe du Monde».
Le niveau de l’effectif
«Nous avons la chance d’avoir des joueurs talentueux, qui ont pu gagner en maturité dans de grands clubs. Le peuple marocain devrait être fier de compter dans son équipe nationale des stars qui jouent la Ligue des champions avec des clubs comme le Bayern Munich, Chelsea ou le Paris Saint-Germain. La mission désormais est de faire en sorte que notre système fonctionne pour pouvoir être compétitifs contre les grandes nations du football.»
Sa nomination à la tête de la sélection nationale
«Ma nomination n’était pas planifiée. Tout est allé très vite et pour moi, la surprise était totale. Je venais tout juste de finir ma saison avec le Wydad, et ça été une grande réussite. Le poste d’entraîneur du Wydad a été une opportunité qui aura finalement porté ses fruits jusqu’au bout».