Un fleuron d’une expression artistique authentique

Le Centre national de Tarab al Ala

Envoûtant l’ouïe de ses mélomanes des siècles durant, la musique arabo-andalouse a réussi, au fil de l’histoire et des événements, à se fondre dans l’identité culturelle marocaine, particulièrement dans la région de Rabat-Salé, berceau de figures proéminentes de cette tradition musicale et hôte du premier Centre national de Tarab al Ala.

Empreint de la typicité marocaine, le bâtiment traditionnel abritant ce centre niché au cœur de la médina de Rabat a été entièrement restauré et équipé pour offrir un cadre propice à un enseignement académique de qualité, de telle manière à promouvoir et garantir la pérennité de ce genre musical traditionnel.

C’est dans cet esprit que s’inscrit la vocation principale de cet établissement artistique, qui entend vulgariser ce style musical andalou auprès de toutes les générations, à travers des parcours de formation confirmés et une animation culturelle riche en chant et en musique.

« Tarab al Ala constitue une part indissociable de notre mémoire collective, nous devons ainsi la préserver et garantir sa pérennité », a souligné, Meriem Cherkaoui, présidente de l’association du forum de la musique andalouse marocaine, chargée de la gestion du centre.

Depuis des siècles, ce style musical a su perdurer grâce à une grande capacité d’évolution et d’adaptation, notamment par le biais d’embellissements et ajouts opérés par les plus grands maîtres de cette musique, a-t-elle relevé dans une interview accordée à la MAP.

Ces virtuoses, a-t-elle poursuivi, ont cherché à structurer cet art, laissant chacun d’entre eux, sa propre empreinte, à l’instar de Moulay Ahmed Loukili de l’école de Rabat, Haj Abdelkrim Raïs de l’école de Fès, et Mohamed Ben Larbi Temsamani de l’école de Tétouan, a-t-elle détaillé.

Sur fond de chants de Tarab al Ala entonnés par des jeunes apprentis, Mme Cherkaoui a mis en avant l’importance de la transmission de cet héritage au profit des plus jeunes, “ces enfants sont appelés à porter le flambeau de Tarab al Ala et à œuvrer à sa préservation pour les générations futures”.

Pour ce faire, le Centre national de Tarab al Ala propose divers ateliers destinés à l’apprentissage des instruments de musique, tels que le piano, le luth, le violon, le Qanûn, ainsi que les instruments de percussion, a-t-elle fait savoir, ajoutant que des cours de chants et d’apprentissage des bases de Tarab al Ala sont également dispensés.

A ce jour, ce joyau culturel compte plus de 200 inscrits, et connaît une forte demande, a-t-elle assuré, notant que l’apprentissage ne se limite pas aux novices mais il englobe aussi les adultes ayant des connaissances en musique. D’ailleurs, chaque mercredi, des professeurs de musique se rendent au centre pour répéter des partitions musicales de Tarab al Ala.

Le centre a mis au point un programme pédagogique hybride, associant l’enseignement musical académique, à savoir le solfège, à l’enseignement traditionnel de la musique andalouse, « tel qu’il nous a été enseigné », a relevé, pour sa part, le directeur artistique et pédagogique du Centre, Mustafa Amri.

Dans cette perspective, des professeurs hautement qualifiés ont été sélectionnés pour accompagner les bénéficiaires dans l’apprentissage de cette musique traditionnelle, tout en incorporant des éléments de solfège, à même de favoriser la pratique du chant et en particulier, des instruments, a-t-il fait observer.

Fruit d’un partenariat entre le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, la Wilaya de la région de Rabat-Salé-Kénitra, et l’Association du forum de la musique andalouse marocaine, cette infrastructure artistique est appelé à jouer un rôle majeur dans la promotion et le développement de ce patrimoine musical marocain.

Le Centre national de Tarab al Ala a pour but la préservation de l’identité marocaine et la transmission du legs de la première génération de virtuoses de cette musique, à l’instar du Hajj Abdelkrim Raïs et Mohamed Larbi Temsamani, ou encore, Mohamed Briouel.

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