La trajectoire

A quelques jours près, la Terre va compléter sa trajectoire autour du Soleil ; une nouvelle année, selon le calendrier grégorien, va débuter. En cette circonstance, l’attachement au royaume et le patriotisme qui animent notre engagement conduisent à exprimer nos vœux et notre détermination à surmonter les défis pour édifier un Maroc meilleur.

Un Maroc où l’éducation et la formation sont inclusives et accessibles, où un accès juste et approprié aux soins pour tous est assuré, où un logement décent, par sa surface et ses équipements, pour l’ensemble de la population est possible et où un environnement favorable au bienêtre de la personne humaine et à la planète dans son ensemble se réalise.

Un Maroc où la prévarication est bannie et dont la croissance assure des emplois à sa population active et garantit une retraite où le passage de l’activité à l’inactivité s’effectue en assurant le maintien du niveau de vie des personnes âgées. Une pleine croissance créée par une économie résiliente productive et compétitive, basée sur le progrès technique et l’innovation. Une économie où les PME constituent les charnières d’un tissu industriel intéressant l’ensemble du royaume et liées par un ensemble d’infrastructures adéquates. Dans ce cadre, l’agriculture est orientée pour assurer la souveraineté alimentaire nationale et constitue la base de la transformation de la ruralité. La modernisation des souks hebdomadaires, le désenclavement et l’accès aux services de base permettent à la population rurale une vie décente et la stabilisent.

L’eau est un bien commun. Elle précipite du ciel et ruisselle à travers un bassin versant, s’organisant en un réseau hiérarchisé pour former un oued qui, généralement, va se jeter à la mer. Elle doit susciter respect et être l’objet d’une gestion économe. L’attention qui lui est portée doit aussi se projeter sur l’ensemble du bassin versant et la préservation du capital sol de ce dernier.

Une économie, loin de l’économie de rente, où l’usage des ressources naturelles et de l’énergie se fait avec intelligence et respect de l’environnement. La plus-value ajoutée provenant dans sa majorité des transformations technologiques de la matière première que de son extraction ou de son prélèvement. Les ressources marines, vivantes ou non vivantes, sont soumises à une évaluation pour garantir leur durabilité et leur résilience. Une économie bleue, à l’instar de la verte, pour sortir de la pratique des « financements innovants » ainsi appelés pour cacher leur véritable nature, celle du désengagement de l’Etat.

Loin des conflits d’intérêts et du mélange des genres où le profit écrase la concurrence saine et honnête, notre économie nationale a besoin d’un climat des affaires transparent et où le droit prévaut.

Une économie où la politique monétaire reste équilibrée entre la prophylaxie du « zaâtar » et les émissions du « bakor », loin des pratiques spéculatives dont rêvent certains pour s’enrichir encore et plus vite.

Une économie nationale moderne qui a pu intégrer le secteur informel en l’encadrant et qui par une justice fiscale ne recourt plus à l’endettement.

Un Maroc où le patrimoine (naturel, matériel, immatériel) est conservé pour les générations futures, valorisé pour le rayonnement du royaume en attirant un tourisme responsable qui trouve dans l’artisanat et la production culturelle du royaume son émerveillement.

Un Maroc où la consolidation du processus démocratique revient en priorité. L’engagement partisan autant que la participation politique seront encouragés par un débat public constructif et animé par une presse affranchie des pressions de l’argent, responsable et libre. Les dispositions de la constitution encadrent l’action politique et permettent à la population de jouir des libertés individuelles et collectives qui permettent la promotion d’un projet social qui garantit les droits des marocain(e)s sans distinction aucune.

La réforme de la moudawanna doit permettre le bonheur conjugal, la protection de l’enfance et l’émancipation de la femme du joug dans lequel les idéologies régressives et obscurantistes veulent la maintenir. Rétablir la confiance dans l’action politique, redonner aux élections la crédibilité nécessaire, renforcer l’action de proximité au sein des collectivités territoriales dans la cadre de la régionalisation avancée sont autant de défis à relever par une mobilisation populaire pour l’avènement d’une société solidaire dans un état national démocratique moderne et souverain.

Si la lettre ne suffit pas à tout aborder pour un Maroc meilleur, son esprit est clair et la trajectoire ainsi tracée. Renouveau et espoir, loin de toute surenchère ou sectarisme stérile car l’amour de notre pays impose le changement de sa réalité pour le bienêtre de l’ensemble des Marocain(e)s, loin de tout esprit laudateur et thuriféraire par opportunisme.

Bonne année !

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