Un dirigeant des « Gardiens de la Révolution » iranienne tombe lors d’une frappe israélienne en Syrie

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Les « Gardiens de la révolution » formant l’armée idéologique de la République islamique iranienne qui est l’un des principaux soutiens du mouvement de la résistance palestinienne Hamas, ont accusé Israël d’avoir tué, ce lundi, dans une frappe en Syrie, un de leurs commandants, en la personne du brigadier-général Razi Moussavi qui était « l’un des conseillers les plus expérimentés » de la Force Al Qods, cette unité d’élite qui est la branche chargée des opérations à l’étranger, classée, depuis 2019, par les Etats-Unis, sur la liste des « organisations terroristes ».

En plus d’avoir été un important « responsable logistique de l’axe de la résistance » à Israël au Moyen-Orient, qui regroupe le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien, les rebelles yéménites Houthis ainsi que certains groupes irakiens, le défunt était chargé de coordonner l’alliance militaire entre l’Iran et la Syrie.

Egalement ancien « compagnon » du général Qassem Soleimani qui, avant d’être tué dans un raid américain en Irak, le 3 Janvier 2020, était le chef de cette force et une figure-clé de la République islamique au Moyen-Orient, Razi Moussavi, qui était, par ailleurs, fortement impliqué dans la fourniture d’armes aux groupes de combattants inféodés à la République islamique iranienne, devient, ainsi, le deuxième plus important dirigeant de la Force Al-Qods à avoir été assassiné hors du territoire iranien. 

Selon une déclaration de Hossein Akbari, l’ambassadeur d’Iran en Syrie, la maison de Razi Moussavi, située dans le quartier de Sayeda Zeinab, au sud de Damas, a été complètement détruite après avoir « été visée par trois missiles du régime sioniste » et la dépouille du défunt a été retrouvée, quelques instants plus tard, dans la cour de son habitation.

Ces propos ont été confirmés par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) lorsqu’il a fait état de frappes israéliennes sur des positions de groupes iraniens et du Hezbollah dans le quartier de Sayeda Zeinab, à une dizaine de kilomètres au sud de la capitale syrienne et par des habitants de la région qui ont déclaré avoir entendu de très fortes explosions et vu des colonnes de fumée s’élever au-dessus des habitations.

L’assassinat du général Moussavi qui devient ainsi le plus haut responsable du fameux « axe de la résistance » à avoir été éliminé par Israël, intervient dans le cadre de la guerre non déclarée opposant, depuis deux décennies, la République islamique à l’Etat hébreu et à laquelle le conflit actuel de Gaza a incontestablement donné un sérieux coup de pouce.

En considérant que « cette action est, sans aucun doute, un autre signe de frustration, d’impuissance et d’incapacité du régime sioniste usurpateur dans la région », le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré, dans un communiqué, qu’Israël « paiera pour ce crime » et, en lui emboitant le pas, les « Gardiens de la Révolution » ont promis que leur « réponse sera forte et intelligente ».

Interrogée sur cette frappe, l’armée israélienne, qui a déclaré ne « pas commenter les informations émanant des médias étrangers » même si l’Iran avait annoncé, début-Décembre,  la mort de deux officiers des « Gardiens de la Révolution » iranienne au cours de frappes aériennes israéliennes sur des sites du Hezbollah qui, depuis le 7 Octobre, lance, quotidiennement, des roquettes vers le nord d’Israël, a reconnu, tout de même, être prête à tout faire pour que son ennemi-juré iranien ne puisse pas « s’implanter à ses portes » ; à savoir, au Liban ou en Syrie.

C’est à ce titre, d’ailleurs, que, lors des centaines de frappes qu’il a menées contre la Syrie, l’Etat hébreu a, non seulement ciblé l’armée syrienne, mais, surtout, visé les milices soutenues par l’Iran.

Tous ces faits indiquent que le conflit qui oppose le mouvement de la résistance palestinienne Hamas à l’occupant israélien serait sur le point de prendre une dimension internationale mais attendons pour voir…

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