Saoudi El Amalki
De long en large, le territoire national est souvent caractérisé par tel ou tel produit local, connu depuis des lustres, par ses qualités distinctives. En sillonnant les multiples régions du royaume, on tiendra en compte ces diversités qui font du pays un vivier fécond de brassages agricoles. A cet égard, on appréciera bien la cerise de Sefrou, la pomme de Midelt, la datte d’Erfoud, le safran de Taliouine, le miel d’Imouzzer Ida Outanane, la figue de barbarie de Sidi Ifni…Tous ces produits locaux sont affectueusement « choyés » par les citoyens de la vallée et de la montagne qui, à longueur d’années, sous le soleil de plomb et le froid de canard, font éclore, à coups de reins, les bourgeonsmûrissantes. Une fois éclos, ces fruits aux saveurs pétillantes font saliver aussi bien ces valeureux paysans que les visiteurs qui viennent déguster ces délices.
A Taroudant, dans chaque bourgade, à titre d’exemple, on mettra les bouchées doubles pour donner à ces filières de haute notoriété en matière de suffisance alimentaire et d’exotisme attractif, tout l’éclat escompté. En effet, il y a quelques temps, on y a tenu, hors del’enceinte des remparts séculaires, le salon international de développement du produit de la maison. Au fait , le tourisme et le produit du terroir se côtoieront au cœur des mille couleurs du Pays. Au-delà des prestations locales qui font la singularité de telle ou telle zone, on prévoit chaque fois, des rencontres plénières pour divers professionnels, des ateliers thématiques et agoras publics, animés par des spécialistes et des experts en matière d’éco-tourisme, de cultures agricoles, de plantes médicinales, cosmétiques et artisanales.
Aussi bien les opérateurs et les acteurs directs de ces expressions diverses que les décideurs institutionnels, on met en œuvre ces manifestations, confortées par un espace de concertation, en vue de mettre sur pieds une stratégie de valorisation des produits de terroir et de mise à niveau des petits paysans du monde rural. Le développement durable des arrières pays demeurent, effectivement, le cheval de bataille de ces campagnes auxquelles se devraient de s’impliquer également les bailleurs de fond. Une opportunité aussi d’amener les visiteurs vers une réelle adhésion aux ressources du Maroc profond, à travers les stands consacrés aux huit territoires touristiques définis dans la vision 2030, sans en avoir le cœur net, puisque jusqu’à présent, cette formule n’est pas appliquée pour la simple raison qu’elle n’est pas compatible avec le découpage administratif actuel. Taroudant demeure en effet, un espace de choix pour mettre en valeur les espèces plurielles des produits locaux, dans leur spécificité et particularité pour le rehaussement des conditions du cadre de vie de la paysannerie régionale et l’expansion d’une agriculture vivrière et d’exportation de qualité.