Le Parlement espagnol approuve le projet de loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

La crise persistait entre le gouvernement de Madrid et les indépendantistes catalans depuis qu’en dépit de la décision de la plus haute cour d’Espagne et de l’important déploiement des forces de l’ordre, l’administration régionale catalane, dirigée par Carles Puigdemont, avait unilatéralement organisé, le 27 Octobre 2017, un référendum portant sur l’indépendance de la Catalogne.

Mais en l’absence d’un soutien de la communauté internationale, cette tentative de sécession qui avait donné lieu à des manifestations furent violemment réprimées avait échoué à telle enseigne que le leader indépendantiste et plusieurs hauts fonctionnaires de l’administration catalane n’avaient pas eu d’autre choix que celui de quitter l’Espagne pour échapper à l’emprisonnement.

Fuyant la justice espagnole, Carles Puigdemont s’était alors volontairement exilé en Belgique.

Devenu membre du Parlement européen, le leader indépendantiste a estimé qu’il pouvait, désormais, prétendre au statut d’exilé politique.

En outre, à l’issue des législatives régionales de Février 2021, la coalition formée par les indépendantistes était parvenue à rafler la majorité absolue à l’Assemblée régionale avec 33 sièges pour les modérés d’«Esquerra Republicana » (ERC – Droite républicaine), 32 pour les radicaux de «Junts per Catalunya» (Ensemble pour la Catalogne) et 9 pour les anticapitalistes de la CUP (Candidature d’unité populaire – Gauche indépendantiste).

Autant dire qu’avec un tel résultat où, pour la première fois de leur histoire, les forces sécessionnistes l’avait emporté non seulement en nombre de sièges mais également en nombre de voix avec 50,8% des suffrages exprimés, c’est l’indépendantisme qui s’était renforcé considérablement en Catalogne et qui avait donné l’occasion, à l’ancien chef de l’exécutif catalan, de jubiler depuis son refuge belge de Waterloo notamment lorsqu’au terme des législatives de Juillet 2023, le Premier ministre Pedro Sanchez s’était trouvé dans l’obligation de quémander le soutien des indépendantistes catalans pour pouvoir obtenir la confiance du Parlement et garder les rênes de l’exécutif espagnol.

Aussi, pour faciliter l’investiture de Pedro Sanchez, les socialistes et les indépendantistes catalans ont signé, à Bruxelles, en Novembre dernier, un pacte pour «ouvrir une nouvelle étape» et «contribuer à résoudre le conflit historique sur l’avenir politique de la Catalogne».

Mais, lorsque le parti indépendantiste « Junts per catalunya» avait estimé, en janvier dernier, que le projet de loi d’amnistie proposé par le PSOE et visant à amnistier toutes les personnes poursuivies par la justice espagnole pour leur implication dans la tentative de sécession avortée de la Catalogne d’Octobre 2017, n’en faisait pas assez pour protéger son leader Carles Puigdemont, le texte y afférent avait été renvoyé devant une commission parlementaire pour être modifié avant d’être soumis, jeudi dernier, à un nouveau vote parlementaire au terme duquel les députés de la chambre basse du Parlement espagnol, qui en compte 350, l’ont approuvé, par 178 voix contre 172.

Sachant, enfin, que ce projet de loi requiert encore l’approbation du Sénat et que son adoption définitive n’est pas prévue avant mai prochain, attendons pour voir…

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