Après une année de travail pénible, les familles marocaines à petites et moyennes bourses s’ingénient à se permettre quelques jours loin de leur domicile de résidence. Les régions du pays, en particulier les cités côtières où on court après fraîcheur et ressourcement, sont tellement tentantes que les visiteurs nationaux n’y renoncent jamais.
D’ordinaire, l’idée de voyage ne vient qu’à la dernière minute car, comme tout monde le sait, rares sont les familles qui planifient leur sorties bien à l’avance. Et puis c’est la grande aventure qui se produit mi-figue, mi-raisin. Les vacances qui devraient procurer repos et sérénité tournent, parfois, au vinaigre, avec les vilaines surprises qui accompagnent le parcours.
Cette situation critique dont souffre une bonne partie de nos citoyens interpelle le département de tutelle qui continue à tourner le dos au tourisme national, pourtant considéré comme la plaque tournante du secteur. Des pays touristiques telles la France, l’Espagne ou encore la Turquie en font leur cheval de bataille, avec une valorisation certaine des sites d’attraction et des merveilles patrimoniales.
Chez nous, de tout temps, on n’a pas daigné ou rarement à mettre en place des structures adéquates pour encourager et développer ce tourisme, au côté des réalisations de haut standing destinées à une catégorie touristique étrangère, haute de gamme. Les différentes tentatives d’y remédier telle l’opération “Kounouz biladi”, se payait, chaque fois, la tête des concitoyens par ses bluffs attentatoires à la dignité nationale, en dépit des louanges des spots publicitaires qui se contredisent dans les faits. En effet, l’absence d’une stratégie édifiante du département du tourisme en faveur de cette catégorie nationale qui voyage de plus en plus fait cruellement défaut.
D’autant plus que se contenter du tourisme étranger est souvent une erreur puisque le tourisme à cette échelle est toujours à la merci des méandres de la conjoncture planétaire et, partant, demeure constamment aléatoire et velléitaire. Un plan de développement du tourisme national est une priorité impérative qu’il faudrait prendre en compte et concrétiser dans les plus brefs délais, à commencer, bien sûr, par revoir ce système préjudiciable qu’est le «All Inclusive».
Des assises nationales consacrées uniquement à l’épanouissement du tourisme interne permettraient, sans doute, un débat fructueux axé sur le civisme et la solidarité qui devraient constituer, à jamais, notre force de pointe. En fait, pour une métropole agissante comme Agadir, il est loisible de conforter l’éventail des lits au niveau des infrastructures hôtelières destinées au tourisme interne qui, à lui seul, pourrait grossir davantage les flux touristiques escomptés, à l’instar des grandes destinations internationales.
Des villes monstres comme Paris, avec ses sites de haute notoriété patrimoniale, s’attire chaque année un volume de plus de 60 millions de visiteurs dont la plupart viennent des autres régions tricolores. A Agadir, il va falloir, à coup sûr, diversifier de cachet touristique en direction des petites et moyennes bourses, à travers la plantation des hôtels de famille à tarification abordables, tout en se focalisant sur des paramètres parallèles, à savoir l’animation et les loisirs dans une ville pratiquement baignante dans la morosité.