Un film intimiste sur le sacrifice, la joie, la vie et la mort…

« Yenna…the bread crust » de Ayoub Ait Bihi

DNES à Tanger Mohamed Nait Youssef

Un air de famille. « Yenna…the bread crust » de Ayoub Ait Bihi est un film intimiste. L’émotion y est. Débordante. Omniprésente. Elle est le fil conducteur de l’histoire, de bout en bout. « Yenna…the bread crust» est un court-métrage, tourné à Agadir, où le jeune réalisateur nous plonge dans un univers familial épanoui, animé par la musique (Michael Jackson, Mayada El Hennawy…., en filigrane), la photographie et la joie de vivre.  « C’est un film à la fois intimiste et de mémoire parce que je travaille sur la question de la mémoire dans le film documentaire marocain dans ma thèse de doctorat, sous la direction du docteur Hamid Tbatou. », nous explique le réalisateur.  Passionné de photographie et de cinéma, Ayoub Ait Bihi a suivi sa passion : l’art. Ses recherches cinématographiques portent essentiellement sur les questions de la mémoire et de l’archive dans le cinéma, plus précisément le documentaire. Ce court-métrage en est le fruit de cette quête artistique, esthétique et cinématographique.

« Cette recherche m’a habité, notamment en suivant certains films marocains ou arabes qui me parlent et m’interpellent. », a-t-il révélé. Des plans rapprochés, le réalisateur a essayé, par le biais de l’image, de transmettre, entre hier et aujourd’hui, le vécu simple de sa famille, de sa mère et de son grand-père. Portant, c’est dans cette simplicité où réside toute la poésie et la profondeur du film. « Dans mes études, j’avais un intérêt assez particulier aux œuvres intimistes, des œuvres cinématographiques proches non seulement du réalisateur, mais aussi du public qui s’y identifie. », a-t-il expliqué.

En effet, après un premier film consacré à son grand-père, le réalisateur y revient avec un nouveau court-métrage où la mère est au cœur de l’œuvre. On y est voit un exemple de la mère marocaine, travailleuse, courageuse, joyeuse, généreuse et combattante. Un symbole du sacrifice, de don et du partage. Visiblement, le film est fait avec beaucoup d’amour et de passion

« Ma mère ressemble à toutes les mères marocaines. Parfois, les histoires se ressemblent, les trajectoires aussi. », a-t-il souligné.  Et d’ajouter : « Ce film, qui m’avait d’ailleurs pris trois ans de tournage, a été travaillé beaucoup plus dans la phase du montage. Et c’est dans la postproduction que j’ai découvert cette émotion et cette mère porteuse de valeurs familiales et humaines. »

«Yenna…the bread crust» est une réflexion sur la vie, la joie et la mort.  « Ce qui a changé le film, c’est la mort de mon grand-père parce que j’ai recommencé l’aventure à nouveau. », nous confie Ayoub Ait Bihi. Tel un voyage, le film est une invitation à découvrir une expérience humaine dans sa simplicité, mais aussi et surtout sa profonde.     

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