Saoudi El Amalki
D’aucuns diraient que le Maroc ferait mieux de s’éviter d’organiser la messe mondiale et d’économiser ce budget astronomique pour combler ses exigences sociétales prioritaires. A voir la crise sociale qui s’abat sur le pays, on ne pourrait se retenir de donner raison à cette thèse plutôt « conséquente ». D’autres se plairaient d’user non sans sarcasme, de cet aphorisme populaire de chez nous, selon lequel : « Que te manque-t-il, dévêtu ? Une bague, monsieur ! » Faudrait-il alors maudire ou sous-estimer l’intelligence collective de la sphère dirigeante du pays pour avoir pensé à se mettre de son côté enfin cette providence, après une poignée d’échecs, de par le passé ? Ceci dit, il va sans dire que notre candidature, en compagnie de l’Espagne et du Portugal, se greffe dans le sillage de la détermination du royaume de s’ériger en pionnier stratégique du développement multidimensionnel par le ralliement dans le cercle des grands. C’est un projet d’opportunité, à travers lequel il tient à investir pleinement dans les ingrédients de cet événement planétaire d’envergure dans le but de surseoir un potentiel économique et social efficient et pérenne. On se souvient de l’Espagne qui était fort amoindrie juste au lendemain de l’ère franquiste, comment elle a connu un décollage fulgurant, avec la tenue de l’édition de la coupe Jules Rimet en 1982. Certes, l’Union Européenne était également pour quelque chose, mais sans doute, grâce à la compétition universelle, elle s’est forcée de se doter d’infrastructures sportives, mais aussi autoroutière, aéroportuaire, sanitaire, hôtelière…, de haut standing. Aujourd’hui, la péninsule ibérique renferme en son sein des réalisations structurantes de belle facture, à toutes les proportions. « Il faut savoir perdre un vairon pour gagner un saumon », dirait la maxime en Hexagone, en ce sens que notre pays aura tout à vaincre dans cette occasion, par le biais de laquelle, il permet de hisser la nation vers le summum, pourvu que toutes les retombées positives trouvent les chemins vers la prospérité de la société, notamment les plus défavorisées. Le Maroc y investit plus de 50 milliards de dirhams dont les parts du lion de ces fonds vont aux stades alors que les réseaux routiers, les soins hospitaliers, les transports publics…, se taillent aussi un lourd investissement. Dans le même ordre d’idées, le secteur du tourisme en serait à plus de 120 milliards de dirhams en 2030, ce qui pourrait drainer davantage de visiteurs de toutes les parties aux destinations prisées du Maroc… Parallèlement à ces immenses atouts dont le Maroc serait nanti, on gagnera pareillement en matière d’image de marque et de prestige à travers ses patrimoines, ses cultures et ses particularités mirifiques.