Le procès des 25 accusés, poursuivis dans le cadre des événements sanglants survenus fin novembre 2010 à Gdim Izik (11 morts parmi les forces d’ordre) a repris lundi, 13 mars devant la cour d’appel de Salé, en présence évidement des accusés, de nombreux observateurs et de journalistes marocains et étrangers sans oublier bien sûr la défense des deux parties.
Condamnés une première fois par un tribunal militaire, les prévenus comparaissent depuis le 26 décembre 2016 devant cette juridiction civile, suite à un arrêt de la cour de cassation.
Depuis l’ouverture de la séance de lundi 13 mars, le président de la 2ème Chambre criminelle chargée des affaires de terrorisme près l’annexe de la Cour d’appel à Salé, Youssef El Alkaoui, qui présidait la cour, n’a cessé de souligner que le but recherché est de faire bénéficier les accusés et les victimes d’un procès équitable, tout en insistant sur le fait que toutes les conditions d’un procès équitable sont désormais garanties.
Non loin de la cour, des dizaines de personnes, hommes, femmes et enfants, organisés dans le cadre de «la Coordination des familles et amis des victimes», participaient dès les premières heures de la matinée, à un sit-in appelant la cour à «rendre justice aux martyrs de la patrie» et à dire «non à l’impunité des assassins.
L’examen de ce procès, reporté à plusieurs reprises, risque encore d’attendre, compte tenu des thèses défendues par la défense des deux parties.
Pour la défense des accusés, l’examen du procès ne peut avoir lieu en l’absence des résultats de l’expertise médicale qu’elle avait demandée pour vérifier les allégations de torture.
Après avoir tranché la question, le président de la Cour a ordonné la présentation devant la cour des preuves et objets saisies, à l’issue des événements de Gdim Izik, ce qui a suscité la réaction des avocats de la défense des accusés qui contestaient notamment la validité du CD soulignant qu’il ne peut être considéré comme une preuve d’inculpation des accusés.
La réaction de la défense des victimes et du procureur général du Roi ne s’est faite pas attendre, soulignant surtout que la défense des accusés a peur de voir la vérité en face et toutes les horreurs commises par leurs clients, tel que contenu dans le film du CD qui revient en détail sur le déroulement des évènements.
Un échange d’accusations et de contre-accusations s’en est suivi entre les avocats des deux parties, avant que le président de la Cour ne décide de faire projeter le film montrant des individus munis d’armes blanches s’adonner à des actes de violence et à des attaques contre les forces de l’ordre et commettre des actes barbares de défiguration et de décapitation de leurs victimes. On a vu dans le film l’un d’eux en train d’uriner sur des cadavres.
A rappeler que les accusés avaient été condamnés le 17 février 2013 par le tribunal militaire de Rabat à des peines allant de la perpétuité à 30, 25 et 20 ans de prison ferme.
Les événements de Gdim Izik d’octobre et novembre 2010, survenus lors du démantèlement de ce camp, avaient fait 11 morts dans les rangs des forces de l’ordre, dont un élément de la Protection civile, ainsi que 70 blessés parmi les forces de l’ordre et 4 parmi les civils.
M’Barek Tafsi