Ce vendredi Sean Spicer, le porte-parole du Président Donald Trump et l’une des voix les plus importantes de son administration a présenté sa démission officiellement à la suite de l’embauche d’Anthony Scaramucci en tant que nouveau directeur de la Communication.
Reconnaissant, néanmoins, que «ce fut un honneur et un privilège de servir le Président Donald Trump», l’intéressé, qui a été immédiatement remplacé par sa collaboratrice Sarah Huckabee Sanders, s’est engagé à continuer à servir le chef de l’Etat jusqu’à fin Août.
Il convient de rappeler, au passage, que cette démission survient à la fin d’une semaine qui ne fut pas du tout de tout repos pour le président américain bien gêné aux entournures par l’enquête diligentée par le procureur spécial Robert Mueller à propos d’une éventuelle implication de la Russie lors des dernières élections présidentielles américaines.
Mais, force est de reconnaître, toutefois, que les déboires de Sean Spicer ont commencé il y a plusieurs semaines déjà et principalement lorsqu’il s’était aventuré à comparer Bachar Al Assad à Hitler. Ayant été appelé, dans un point de presse, à justifier les frappes punitives américaines contre le régime syrien accusé d’avoir gazé sa population, Sean Spicer aurait déclaré : «Pendant la seconde guerre mondiale, on n’a pas utilisé d’armes chimiques. Une personne aussi abjecte qu’Hitler n’est pas tombée aussi bas».
Mal lui en prit car en niant du même coup l’existence des fameuses «chambres à gaz», Sean Spicer a prononcé la parole de trop et s’est immédiatement mis à dos tout le lobby juif des Etats-Unis et d’ailleurs. Sommé de préciser sa pensée, il aura vainement essayé d’arrondir les angles en déclarant que ce qu’il voulait dire c’est qu’Hitler «n’a pas utilisé de gaz sur son propre peuple» comme l’a fait Bachar Al Assad qui l’a «lâché sur des innocents» mais qu’il s’en est servi «dans les centres d’Holocauste». Mais rien n’y fait.
L’impardonnable aura donc été commis par un Sean Spicer qui, en se montrant à la fois négationniste et maladroit, cherchera sans succès à s’excuser quelques heures plus tard sur CNN en reconnaissant qu’il a «fait par erreur un commentaire inapproprié et insensible au sujet de l’Holocauste». Or, au pays de l’Oncle Sam on n’excuse pas le négationnisme.
Nabil El Bousaadi