Qui fait aujourd’hui, de la politique dans notre pays? Qui se présente à l’exercice des affaires publiques, dans ses divers segments ? Hormis une certaine élite qui ne recule jamais devant les insanités de ce double engrenage, la majeure partie de ceux qui occupent ces rouages est beaucoup plus attirée par le profit personnel que par le service collectif. On ne peut s’attendre à grand-chose de cette pléthore néophyte dont la politique est synonyme d’accès au prestige maladif ou encore à l’enrichissement illicite.
Face à cette prolifération désastreuse de la médiocrité dans les centres de décision du parti et des élections, accaparés, pour la plupart, par des «experts» en matière de fraude, les compétences intègres du pays désertent cette lugubre compétition ou renoncent à ce challenge déloyal, après y avoir pris part. En conséquence, le produit politique et électoral ne parvient aucunement à procréer un champ politique édifiant ou encore une qualité législative efficiente.
Au moment où notre pays accumule les performances d’envergure dont la dernière en date est, sans doute, le lancement d’un satellite de pointe, depuis la Guyane française, le paysage politique et partant, le passage électoral essuient des revers des plus cuisants. Un paradoxe criard qui continue de mettre notre essor intégré et global au pied du mur et explique l’incapacité de la classe politique nationale, à quelques exceptions près, de produire un discours idéel cohérent autour des questions de fond.
En fait, quand le solfège partisan est infesté, dans sa globalité, par de fausses notes dont le seul souci est de vaquer à leurs propres instruments cacophoniques, on ne saurait guère former un orchestre philharmonique attractif. Il va falloir alors chercher les bonnes notes dans le répertoire des cadres marocains dont les différents types de formations intellectuelles, académiques et techniques constituent une plateforme idéale pour l’encadrement politique organique. Car, on ne peut nullement prétendre construire une vie politique avec des profanes, encore moins avec des opportunistes et des scélérats de la politique et des élections.
Il importe de conclure qu’il est grand temps que cette intelligentsia (ingénieurs, médecins, chirurgiens, esthéticiens, universitaires, entrepreneurs, avocats…), munie de civisme et de probité, non pas celle qui verse dans les lèche-bottes, s’assume et recouvre la chaise qu’elle a boudée, pendant des décennies, au profit des ignorants et des imposteurs. Certes, la tâche n’est pas de tout repos, puisque les malfrats de la politique et des élections ont à leur possession les outils et les secrets, souvent malveillants, pour faire pérenniser leur emprise, épaulés par une oligarchie malsaine dans le giron de l’Autorité et des lobbys de l’économie et de la propagande. Mais, il serait lâche de se la couler douce, nanti dans sa petite bourgeoisie doucereuse, sans se préoccuper et réagir à une situation insoutenable ! Le civisme politique appelle donc toutes les bonnes volontés de ce pays en pleine émergence…