«Il faut encourager les entreprises solidaires»

Khalid Benjelloun, président de la Commission ESS et artisanat du GIE Maroc Sénégal à  la CGEM

Le challenge aujourd’hui est de parvenir à booster le secteur de l’économie sociale et solidaire, estime Khalid Benjelloun, président de la Commission ESS et artisanat du GIE Maroc Sénégal à  la CGEM. Pour lui, la structuration de cette économie et son ouverture sur de nouveaux marchés permettrait d’améliorer la contribution de ce secteur, qui emploi des millions de personnes au Maroc,  au PIB national et à la création de valeur ajoutée.  Le président du groupement d’impulsion économique Maroc- Sénégal appelle à la révision des lois qui régissent ce secteur pour les adapter aux exigences  du 21éme siècle.

Al Bayane: Dans quelle mesure le secteur privé marocain contribue aujourd’hui dans le développement de l’économie sociale et solidaire?

Khalid Benjelloun: parmi les priorités du secteur privé  aujourd’hui et de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc  en particulier est de faire connaitre cette économie sociale et solidaire. D’ailleurs, jusqu’à maintenant même à la CGEM on s’est toujours préoccupé de la  moyenne et la grande entreprise. Aujourd’hui on essaie de s’occuper aussi et surtout de  booster les entreprises de l’économie sociale et solidaire  parce qu’on est conscient que la grande majorité de l’emploi vient de ces secteurs de l’économie sociale et solidaire.  Cette économie permet réduire le chômage et de faire sortir les gens de la pauvreté avec notamment la création des  AGR (activités génératrices de revenu aujourd’hui).

D’autre part, cette économie sociale et solidaire a aussi besoin d’être soutenue et encouragée. C’est dans ce cadre que nous avons sensibilisé nos responsables pour donner plus de moyens pour accompagner  davantage nos  entreprises  et coopératives  tant au niveau national qu’international. Mais aussi dans le cadre d’une coopération Sud/Sud. D’ailleurs, c’est  pour cela que le groupe d’impulsion économique est là pour booster ce système et  pour que nous ne restons pas  cloisonner uniquement au niveau national mais pour aider ces entreprises  à chercher  des débouchés sur d’autres marchés notamment africain.

Si cette première édition du Salon  de l’économie Sociale et Solidaire se déroule à Casablanca, la prochaine sera organisée à Abidjan ou à Dakar. Donc c’est une occasion pour nos entreprises d’aller là bas pour nouer de nouveaux partenariats et de nouvelles relations  commerciales, exposer leurs produits et développer d’autres produits ou services. C’est l’occasion aussi de créer des joint-ventures et d’innover et de mettre en valeur tout ce qui est produit innovant et aussi de s’adapter et de pouvoir améliorer la qualité de l’emballage pour donner plus de valeur ajoutée aux entrepreneurs qui travaillent dans ce domaine.

Comment peut-on  évaluer les retombées positives de  l’ouverture sur de nouveaux marchés sur cette économie sociale et solidaire?  Et quelle est aujourd’hui la contribution de cette économie dans le PIB National?

Certainement cette ouverture aura des retombées positives sur cette économie. Nous nous voulons plus  que,  cette économie qui emploi  des millions de personnes au Maroc continue de participer uniquement à hauteur de 2% du PIB comme c’est le cas au Sénégal ou au Côte d’Ivoire.

Le challenge aujourd’hui est de dépasser ce pourcentage pour atteindre les 10% du PIB  comme cela se fait dans d’autres pays dans le monde  dans les pays développés, USA, Amérique latine et l’Asie du Sud-est comme la Malaisie.

Quel rôle que peut jouer la CGEM dans cette dynamique de développement  des entreprises de l’économie sociale et solidaire et quelles sont selon vous les principales priorités à mettre en place notamment au niveau du groupe d’impulsion économique (GIE) ?

A la CGEM nous agissons activement pour booster cette économie sociale et solidaire. Cette économie est entrain de se structurer…elle ne l’est pas encore à la date d’aujourd’hui. Au niveau de la Confédération, nous estimons que beaucoup de lois  doivent changer,  s’améliorer et s’adapter aux besoins du 21éme siècle. Il ne faut plus que les lois qui régissent ce secteur d’activité  restent celles du siècle dernier.  Il faut les adapter  aux besoins  du moment.

Dans le cadre du GIE, nous sommes conscients de l’enjeu du développement de l’économie sociale et solidaire. Nous nous attelons à détecter les failles  de ce secteur. Aujourd’hui le secteur privé participe à cette dynamique et c’est une première  au Maroc et en Afrique.

Fairouz El Mouden

Top