Des experts marocains dans les domaines de l’art et du droit ont débattu, au Centre culturel à Tétouan lors de la 19è édition du Festival national du théâtre, de la situation de l’artiste, en particulier des acteurs de théâtre et des actions de plaidoyer pour la promotion de la pratique artistique au Maroc.
S’exprimant lors d’une conférence sous le thème «l’artiste et le plaidoyer», organisée dans le cadre de la 19e édition du festival national du théâtre, le dramaturge, Lahoucine Echaabi, a souligné que le plaidoyer pour l’art vise à garantir une vie digne aux artistes, renforcer l’organisation professionnelle, en particulier l’égalité des chances en matière d’accès au marché du travail, et à promouvoir le cadre juridique régissant la pratique artistique.
«Le Maroc a su réaliser des avancées considérables en matière de plaidoyer en faveur de l’amélioration des conditions de vie et de travail des artistes, et ce grâce aux efforts déployés par les artistes eux mêmes, les syndicats et le ministère de la Culture, qui ont permis de mettre en place une importante plateforme juridique, renforcée par l’adoption de plusieurs lois régissant les professions artistiques, en particulier les lois relatives à l’artiste et aux professions artistiques, et aux droits d’auteur et droits voisins», a-t-il précisé.
Dans ce cadre, Echaabi a souligné que les artistes sont appelés à capitaliser sur les acquis accumulés à même de promouvoir la qualité et la pratique artistique au Maroc, qui fait face, selon lui, à plusieurs contraintes liées notamment au manque d’aide et d’infrastructures culturelles, et aux difficultés relatives à la commercialisation de la production artistique nationale.
Pour sa part, le professeur de droit à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Tétouan, Noureddine El Fkihi, a mis en avant la place de l’artiste dans le système législatif marocain et des nouveautés liées à la loi n 68-16 relative à l’artiste et aux professions artistiques, qui tend à préserver les droits des artistes en dotant leurs statuts de plusieurs dispositions protectrices.
Selon le chef de service des affaires juridiques au ministère de la Culture et de la communication, Abdeslam Jirari, la loi relative à l’artiste et aux professions artistiques a apporté plusieurs avantages visant à promouvoir la situation des artistes, consacrer la diversité culturelle nationale et à garantir les droits financiers et moraux aux artistes, notant que la constitution de 2011 a accordé une importance capitale à la culture en général et à l’art en particulier, en l’érigeant en pilier fondamental pour la promotion du développement durable.
De son côté, le président du Syndicat marocain des professionnels du théâtre, Massoud Bouhsine, a estimé que le développement du plaidoyer artistique requiert la promotion des politiques culturelles qui soutiennent le domaine artistique et l’accélération de la mise en œuvre de la loi relative à l’artiste et aux professions artistiques, et ce, à travers une approche participative impliquant toutes les parties concernées, invitant le corps artistique à renouveler son discours et à maitriser ces instruments juridiques.
(MAP)