Après le beau temps qui a perduré, la pluie tant espérée et attendue est enfin de retour. Des chutes de neige sont enregistrées sur les hauteurs, les températures sont à la baisse, le vent est glacial. Ce changement de climat est annonciateur d’un hiver qui sera rigoureux. La chute des températures et le froid qui sont synonymes de problèmes de santé, dont les premiers à pâtir sont les sans domiciles fixes (SDF), mais aussi les personnes âgées qui vivent seules plus particulièrement au niveau des zones enclavées, enneigées, les personnes malades, les nourrissons, tous sont vulnérables face au froid.
La Direction de la Météorologie nationale (DMN) indique que des chutes de neige abondantes et un temps froid intéresseront du mardi au jeudi plusieurs régions du Royaume, c’est le cas des provinces d’Ifrane, Khénifra, Azilal, Al Haouz, Béni Mellal, Midelt, Boulemane, Figuig et les reliefs de Chichaoua, de Sefrou et d’Ouarzazate.
Les températures minimales devront varier entre -05 et 00 °C, tandis que les températures maximales devront atteindre entre 03 et 08C.
Dans une moindre mesure Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, Oujda et d’autres grandes villes du Maroc sont aussi concernées par ces baisses de température qui mettent le corps humain à rude épreuve.
Comment réagit le corps?
La température du corps humain sain est de 37°C. Elle est un petit peu basse le matin 36,8°C et plus élevée le soir 37,5°C. Cette température assure le bon fonctionnement de nos différents organes comme cœur ou l’estomac. Il est donc important de maintenir sa température à 37°C pour être en bonne santé.
En hiver, quand les températures chutent, quand il fait vraiment très froid, notre corps pâtit de ces baisses de températures. Nous perdons un peu de chaleur et notre température peut être amenée à baisser. Ces baisses de températures, le froid qui va avec ont des effets sur notre santé.
En effet, le froid augmente le risque de contracter des maladies qui touchent les sinus comme les rhumes, les rhinites et les grippes.
Par ailleurs, notre corps peut s’affaiblir quand il fait froid. Il va dépenser plus d’énergie pour maintenir notre température à 37°C. En outre, il est reconnu scientifiquement que le corps s’affaiblit plus face au froid. Il devient plus sensible aux agressions extérieures.
Fort heureusement pour nous, particulièrement les adultes, notre corps dispose de mécanismes thermorégulateurs dont le rôle est de maintenir constante la température interne. Ces mécanismes impliquent le système nerveux, le système cardiaque, diverses glandes et le système respiratoire.
Mais il faut noter que dans certaines situations, le corps peut être confronté a une baisse de température, et que dès que la température centrale descend sous 37 °C, le corps réagit. On observe entre autres une hypertension artérielle et une accélération du rythme cardiaque. Les besoins du cœur en oxygène augmentent. Le corps cherche à produire de la chaleur par différents moyens dont les frissons sont un exemple.
Le froid et son impact sur la santé
Mais dans des cas de froid rigoureux persistant, particulièrement au niveau des massifs montagneux où le vent est glacial, où la neige recouvre pratiquement toute la végétation et le sol, des accidents peuvent apparaitre, surtout quand l’organisme est affaibli, ou malade, ou si les personnes sont vulnérables, celles âgées ou les nourrissons dont les conditions immunitaires ne sont pas bien adaptées, dans ces cas précis, des maladies liées au froid apparaissent.
En effet, chaque saison froide, chaque hiver apporte son lot de maladies hivernales. C’est le cas pour les pathologies respiratoires qui enregistrent des augmentations sensibles. On note aussi plus de rhinites, plus de grippe, plus d’angines et de pneumonie. Cela s’explique par la vague de froid, la chute des températures et parce qu’on vit beaucoup plus confiné dans des pièces peu ou pas aérées. Ce confinement permet aux virus de circuler et de se transmettre d’une personne à l’autre plus facilement.
Par ailleurs, il faut savoir que le froid dessèche les muqueuses des voies respiratoires intérieures. Elles deviennent plus fragiles et donc plus vulnérables à tous les germes qui peuvent s’introduire. Il est essentiel de boire, de bien s’hydrater.
Le plus à craindre, c’est l’hypothermie
L’hypothermie où baisse de la température corporelle. Dans ce cas, c’est la température centrale du corps qui baisse. Les premiers signes d’une légère hypothermie sont une sensation de froid, suivie de douleur dans les parties du corps exposées. Viennent ensuite des tremblements, de la confusion et une perte de contrôle de certains muscles.
Les fonctions vitales ralentissent alors progressivement, ce qui peut aller jusqu’au décès, par deux mécanismes. Si les fonctions cérébrales sont atteintes, elles aboutissent à l’endormissement et à la mort. De même, le cœur ralentit jusqu’à s’arrêter ou devenir fibrille, c’est à dire fonctionner de façon anarchique et inefficace. C’est ce qui arrive aux sans domiciles fixes (SDF) lorsqu’ils sont exposés de façon prolongée à des températures extérieures très basses.
Prendre soin des plus vulnérables
On n’est pas tous égaux face au froid. Les personnes saines qui ont un potentiel immunitaire renforcé, sans facteurs de risques, sont mieux protégées que d’autres. Il y a aussi ceux qui ont tous les moyens pour adoucir les hiver rigoureux ( habitation chauffée , vêtement adaptés au froid , aimantation énergisante , moyens de transport personnel…..)
Mais ce n’est pas le cas de tout le monde, et face au froid, certaines catégories de population sont plus vulnérables à la baisse des températures. En premier lieu, il y a les personnes âgées dont l’organisme réagit moins bien face au froid. On explique cela par une altération des vaisseaux sanguins et à une diminution de la masse musculaire inhérente au vieillissement. Deuxièmement, il y a les nouveau-nés et les nourrissons qui perdent beaucoup de chaleur par la tête, qui représente une grande part de leur surface corporelle. De plus, ils ne peuvent pas faire de mouvements volontaires pour se réchauffer, ni s’exprimer pour manifester leur refroidissement. C’est la raison pour laquelle les mamans doivent prendre toutes les précautions et éviter de sortir les petits par temps de froid.
Les personnes à mobilité réduite, les handicapés, celles et ceux qui ne peuvent se mouvoir et qui sont dans l’incapacité de bouger pour avoir plus chaud. Les patients atteints de maladies chroniques cardiovasculaires, respiratoires comme une insuffisance respiratoire, ou endocriniennes comme le diabète ou l’hypothyroïdie, sont des personnes qui souffrent davantage du froid. Les sans-abri, ceux que l’on désigne par SDF qui dorment dans la rue et dont certains meurent en hiver, la situation de ces SDF ne doit pas nous laisser insensible.
Quelles solutions pour les sans domicile fixe?
Soulever les problèmes que vivent les habitants des zones montagneuses enclavées, difficiles d’accès est une réalité qui ne peut souffrir d’équivoque. Mais il y a tout près de chez nous des drames qui se vivent au quotidien et qui ont pour corollaire la misère, le froid, la marginalisation, bref les mêmes ingrédients qui prédisposent à l’exclusion, il s’agit des sans domiciles fixes (SDF).
En ce début de période hivernale, ces citoyens que la nature n’a pas gâté, ces damnés sur terre, rejetés par toute la société pour des pêchés qu’ils n’ont pas souvent commis se retrouvent dans la rue .La nuit venue, ils dorment à même le sol et pour tout matelas et couverture, ils n’ont que des cartons. Ces SDF, on les voit aux alentours de la gare routière Ouled Ziane ou près de la gare ferroviaire Casa voyageur, au niveau du parc, près du port, mais aussi ses environs à Bab Marrakech, à côté des gargotes…
Ces SDF qui font face aux rigueurs de l’hiver, au froid intense sont souvent malades.
Ce que l’on ne dit pas, c’est que certains parmi eux ne passent pas l’hiver et meurent de froid dans un silence glacial.
Il est grand temps pour les autorités de mobiliser des places d’hébergement pour les sans domicile fixe, de leur offrir des repas chauds et des couvertures.
Ces actions s’inscrivent en droite ligne dans notre culture basée sur l’entraide et la solidarité. Il y a des espaces qui ne sont pas utilisés. C’est le moment de les ouvrir afin qu’ils puissent servir à quelque chose d’utile.
Les bienfaiteurs et les mécènes ne manquent pas, comme c’est le cas pour de très nombreux citoyens qui sont prêts à aider du mieux qu’ils peuvent ceux qui sont dans le besoin.
Ouardirhi Abdelaziz
Agenda
Africa Healthcare and Medical Tourism Summit
Le sommet Africain du tourisme Médical du 13 au 14 décembre 2017 à Casablanca
Vendredi, 15 et 16 Décembre 2017
11e congrès national de pharmacovigilance à Rabat
Samedi 16 Décembre
13E Journée d’automne de l’association de santé au travail de Fès
Du 22 au 24 décembre 2017 dans la ville de Laâyoune