Une exposition qui vaut bien le détour !  Les toiles de Youssef Elkahfai, à la fois peintre, graveur, lithographe et sculpteur, exposées à la galerie de l’Institut français de Rabat jusqu’au 30 mars ne laissent personne indifférent.

L’artiste présente le «lien», comme l’évoque si bien l’intitulé de son exposition dévoilée au public le 8 mars dernier lors d’un vernissage à l’Institut Français de Rabat. Avec une parfaite maîtrise picturale, l’artiste dévoile des personnages, des coups avec des postures différentes, parfois sans figures, sans visages, mais avec une puissance et beauté inouïes.

Ce sont des couples, des personnages assis sur des chaises. Un moment de repos, de relaxe, de réflexion, d’angoisse, de dialogue avec soi et avec l’autre.

La femme est en effet présente dans ses toiles, qu’elle soit enceinte ou accompagnée d’un enfant, d’un homme. «Les personnages enfermés dans leur solitude laissent la place à des couples, certes parfois sans visage ou aux têtes hors-champ. Et si des individus isolés sont toujours visibles, ils sont accompagnés désormais d’un jeune humain.

Le thème s’est déplacé, tantôt grossesse ou maternité, tantôt bonheur de la paternité. La présence de l’enfant change tout, à commencer par l’omniprésence de couleurs chaudes», écrit Jean-François Clément sur les peintures de Youssef Elkahfai.

En 20 ans d’exercice pictural, de recherche et d’exploration, le style de Youssef Elkahfai se veut évolutif. Ses formes et son style sont tournés vers l’expressionnisme. Ses peintures sont inspirées de son vécu ou encore des scènes vues dans la rue, dans la vie tous les jours. «Cette peinture puissante, produite par un artiste dans la plénitude de ses moyens et désormais en pleine maturité, demeurera comme un signe de ce temps.

On gardera ainsi le souvenir de ce moment de l’histoire qui est un passage de témoin, au fond très réussi, entre deux générations», a-t-il ajouté. Son exposition se poursuivra jusqu’au 30 mars courant.

Mohamed Nait Youssef