Dernier avertissement contre les hausses injustifiées des prix de carburant. Le ministre déléguée chargé des affaires générales et de la gouvernance menace d’appliquer le plafonnement des prix du gasoil et de l’essence à la pompe auquel cas où les prix ne baissent pas d’ici la fin de ce mois.

S’exprimant mardi à la Chambre des conseillers, Lahcen Daoudi n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer ces augmentations alors que le prix du baril du pétrole continue de chuter sur le marché mondial.

«Les prix à l’international sont en baisse, et si cette tendance ne se traduit pas par une réduction au Maroc d’ici, nous allons passer au plafonnement», a-t-il dit. Une réunion est prévue avec les distributeurs, ce jeudi, pour discuter du cadre devant réglementer le plafonnement des prix. Dimanche, le ministre avait publié une vidéo didactique dans laquelle il explique qu’un arrêté du ministre suffit pour passer à l’action, sans pour autant trancher catégoriquement sur ce retour au plafonnement du  prix maximum de vente.

En effet, le doute plane depuis l’annonce de ce projet, en mai dernier. Au point que la volonté de l’exécutif de franchir ce pas est mise en doute, surtout que le ministre a déclaré, début novembre, que le plafonnement n’est plus nécessaire puisque les marges des distributeurs auraient reculé.

Le gouvernement semble attendre l’évolution des cours mondiaux pour faire coïncider le plafonnement avec une baisse du prix du baril. Les analystes internationaux anticipent une hausse des prix du pétrole, ou un maintien des niveaux actuels qui sont déjà élevés par rapport au début de l’année 2018. les prix du baril de brut pourraient même atteindre les 100 dollars (85 euros) en fin d’année ou début 2019 avec l’entrée en vigueur, prévue le 4 novembre prochain, des sanctions américaines visant l’industrie pétrolière iranienne.

Pour protéger le pouvoir d’achat des ménages, l’exécutif  propose donc de plafonner les prix  pendant une période transitoire de six mois, le temps de fixer une nouvelle structure des prix. La décision est fortement dénoncée dans le rang des distributeurs.

Le retour au plafonnement des prix impliquerait une baisse des marges des acteurs du secteur. En tout cas, la concurrence dans ce secteur sera plus rude que jamais avec l’entrée de neuf nouveaux opérateurs sur le marché de la distribution.

Hajar Benezha