Et encore une opération de sauvetage. Le groupe martiniquais Bernard Hayot (GBH) ne cesse de mettre la main à la poche pour renflouer ses filiales au Maroc. Après avoir racheté 100% du capital de Pneurama il y a de cela deux ans, le groupe est aujourd’hui appelé à son chevet.
En effet, GBH se retrouve contraint de sauver sa filiale leader du marché des pneumatiques au Maroc en raison d’une situation financière héritée de la période pré-GBH. Avant d’être reprise par GBH en avril 2016, elle était sous le giron de la famille Soussana. L’entreprise accusait des pertes historiques de plus de 120 millions de dirhams. Des chiffres qui avaient plombé la situation financière et la trésorerie du distributeur exclusif de la marque premium Pirelli au Maroc.
Pour redresser la situation financière en chute libre de l’entreprise et reconstituer ses fonds propres, GBH a donc injecté 56 millions de dirhams à travers une recapitalisation qui a porté le capital de Pneurama à 174.5 millions de dirhams. Une somme considérable venant d’un actionnaire qui a déjà mis sur la table quelque 250 millions de dirhams pour acquérir Pneurama. Pour ce dernier, cette action s’avère nécessaire pour retourner dans le vert en 2019 et permettre au nouveau management piloté par Fabrice Reymond d’assurer une gestion sereine.
Rappelons par ailleurs et dans le même contexte que l’entreprise martiniquaise Bernard Hayot née en 1960, a dû également intervenir pour sauver Kia Motors Maroc en en reprenant les rênes il y a quelques mois. En effet, pendant quatre années, Kia a été dans le giron du Groupe Bin Omeir.
Ce dernier a essayé toutes les combinaisons possibles pour sauver la mise à Kia au Maroc, mais en vain. Pourtant, l’émirati nourrissait de grandes ambitions pour Kia Maroc.
Depuis quelques mois donc, GBH a repris le flambeau pour redonner une nouvelle vie à cette marque en devenant «l’importateur et le distributeur de tous les modèles Kia destinés au Maroc, des pièces de rechange et du service après-vente de la marque».
Le Groupe martiniquais affiche même des ambitions jugées « optimistes», celles de repositionner la marque dans le top 5 des ventes au Maroc. Un objectif difficile à atteindre dans les mois à venir vu que le classement est largement dominé par Dacia aux côtés d’un top 5 compliqué à déloger.
Soumayya Douieb