L’accélération du processus de digitalisation de l’administration publique et des entreprises grâce à une forte participation des Start-ups créatives, a représenté l’un des principaux sujets décortiqués à l’occasion du Forum international Afrique Développement 2019. Des panélistes nationaux et internationaux ont examiné, à cette occasion, les moyens d’optimiser l’écosystème des startups en Afrique.
Le recours croissant à la digitalisation est un moyen efficace pour de remédier aux retards accumulés dans plusieurs domaines au continent africain. Othman El Ferdaous, secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement, a déclaré lors d’un panel sous la thématique « Le digital: Levier de croissance en Afrique: Quelle contribution des jeunes startupers africains », que «la prise de conscience du grand impact économique du digital, accompagnée d’une population marocaine de plus en plus connectée, a incité le gouvernement à s’engager davantage en matière de dynamisation dudit secteur.
El Ferdaous a rappelé à cette occasion que l’Agence du développement digital (ADD) chargée de mettre en œuvre la stratégie de l’Etat en matière de développement du digital et de promouvoir des outils numériques et le développement de leur usage auprès de l’administration, des entreprises et des citoyens constitue le vaisseau amiral du Maroc dans ce domaine.
Mehdi Alaoui, fondateur de l’incubateur de startups LaFactory, a mis l’accent, quant à lui, sur l’importance des accélérateurs d’entreprises, qui accompagnent des projets de création d’entreprise, notamment en termes de conseil, de financement et d’hébergement, lors des premières étapes de la vie de l’entreprise. Le jeune entrepreneur a dans ce sens souligné l’impérieuse nécessité de réactiver le réseau de « Business Angels » dits investisseurs providentiels, en vue d’optimiser l’écosystème des Startups en Afrique et de fédérer les initiatives afin de créer un écosystème de startups adapté au continent Africain. Il a en outre relevé l’impératif d’aider les startups à avoir leur premier bon de commande, le qualifiant de « référence leur permettant de démarrer leur business ».
Omar Cissé, fondateur de l’agrégateur de moyens de paiement In Touch, a souligné opur sa part l’importance d’arriver à une preuve de concept qui puisse rassurer les investisseurs afin qu’ils accompagnent le développement de ces nouvelles entreprises. L’entrepreneur sénégalais a également insisté sur la nécessité d’une « vraie » volonté politique quant au développement des écosystèmes des startups, relevant par la même, l’importance du renforcement des systèmes d’accompagnement de ces dernières.
Les start-ups primées
Le FIAD 2019 a représenté également une occasion pour décerner les « Trophées du jeune entrepreneur » aux jeunes entrepreneurs issus de nombreux pays du continent africain. Le premier prix a été décroché par Oussama Abbou (Maroc-France), co-fondateur et directeur de Smart perspective, une entreprise ayant « développé un système qui récolte les données des individus à proximité et les analyse pour adapter le contenu diffusé sur les écrans des magasins en temps réel ».
Yassine Es-said (Maroc), fondateur et directeur de SmartOn, a remporté, pour sa part, le deuxième prix de ce challenge, placé sous l’égide de la Fondation Al Mada. Es-saida créée une plateforme d’intégration de gestion et d’analyse des objets en temps réels, que tout le monde, sans aucune connaissance technique pourra utiliser. Quant au 3ème prix, il a été décerné à Gael Egbidi (Maroc-Togo), co-fondatrice et directrice d’exploitation de Bassit IT, opérant dans le domaine de la relation client. En outre, le prix « Coup de cœur du jury » a été attribué à Ayoub Rahoui (Tunisie), co-fondateur de la startup ALZ-e qui offre une application mobile fournissant un assistant conversationnel personnalisé pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Dans un mot à cette occasion, le président-directeur général d' »Al Mada » Hassan Ouriagli a félicité les jeunes primés, soulignant que la Fondation Al Mada attache une très grande importance à l’esprit d’entreprendre.
Badr Atabi